Tony Gallopin : « Une sacrée expérience »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

Tony Gallopin est revenu dans une structure qu’il connait bien, mais depuis cet hiver, c’est en tant que directeur sportif qu’il officie. L’ancien maillot jaune et vainqueur d’étape au Tour de France a rejoint les rangs de Lotto-Dstny, où il a couru entre 2014 et 2017. Le fraichement retraité de 35 ans est loin de regretter son choix, lui qui s’épanouit dans ce nouveau rôle. Tony Gallopin s’est confié à DirectVelo sur ses premiers mois dans la voiture de la ProTeam belge.

DirectVelo : Comment se passent tes premiers mois comme directeur sportif ?
Tony Gallopin : Je ne vais pas me plaindre, c’est un sacré travail, une sacrée expérience. C’est intense. Je suis content d’avoir fini ma carrière de coureur et maintenant de pouvoir transmettre. Quand on est coureur on ne se rend pas forcément compte du travail réalisé derrière par tout le staff. C’est chouette de découvrir ça. J’ai appris énormément de choses depuis le début de l’année, donc c’est super.

Comprends-tu mieux les enjeux et les besoins en étant fraichement retraité des pelotons ?
Ça aide pour comprendre leurs sensations, ce qu’ils ressentent, et la communication est facile aussi. On a couru ensemble il y a peu, je connaissais la plupart. Je connais aussi les parcours, et tout ça aide aussi. Il y a plein de caractères différents sur 30 coureurs. Certains sont plus renfermés et ne parlent pas, d’autres sont très demandeurs et posent beaucoup de questions. On a aussi l’équipe de développement, c’est chouette avec les jeunes qui sortent des Juniors et qui ont un regard complètement différent sur le vélo.

Comment te comportes-tu avec eux pour instaurer cette relation de directeur sportif à coureurs ?
Le fait d’être directeur sportif, en changeant d’équipe, c’est une bonne chose. C’est peut-être plus difficile pour s’intégrer et débuter car il faut connaitre tout le monde. Mais au niveau de la distance c’est plus facile que si j’avais été leur coéquipier et que j’étais devenu leur directeur sportif. Là il y a une certaine distance, un respect mutuel et c’est mieux. Chaque directeur sportif a des qualités et des défauts, comme moi. J’essaye de garder ce qui me plaisait et ce qui me plaisait moins de mon expérience personnelle. J’essaye de faire au mieux avec ma méthode.

« C’EST PLUS DUR AVEC LES GROSSES ÉQUIPES ET LES CHAMPIONS QU’IL Y A »

Qu’est-ce qui est le plus difficile à apprendre ?
Sur tout ce qui concerne la course, la tactique, les parcours etc, il n’y a pas de problème. Là où j’ai dû beaucoup apprendre et progresser c’est sur l’aspect logistique, organiser etc. C’est beaucoup de responsabilités, il faut penser à beaucoup de choses. Il faut tout organiser entre les vélos, les voyages, les affaires, c’est beaucoup de travail.

Tu as ton mot à dire sur le programme ?
On n’est pas énormément de DS dans l’équipe donc on a pas mal de courses. Mais à part une ou deux courses que je voulais vraiment faire, je ne suis pas difficile sur le reste. Comme la Marseillaise, Bessèges, Boucles de la Mayenne, ou Paris-Nice à côté de la maison, je les connais très bien. Mais je suis là pour découvrir, que ce soit loin, en France, en Espagne ou dans les pays de l’Est puisque je vais aller faire le Tour de Slovaquie et le Sibiu, ce sont des expériences chouettes. Peu importe cette année, j’étais assez ouvert.

Tu as une majorité d’épreuves en France ?
Je suis le seul DS français donc forcément sur les manches de Coupe de France ou autres je les fais. Et en même temps je suis demandeur. Je gère beaucoup de choses, on peut faire une tactique, être acteurs sur la course. Quand on va sur des plus grosses épreuves on est plus à l’économie, c’est plus dur avec les grosses équipes et les champions qu’il y a.

C’était le cadre idéal pour toi ?
Déjà quand j’ai pris ma décision d’arrêter et que les opportunités sont arrivées, j’ai voulu saisir celle d’être directeur sportif. J’avais d’autres possibilités mais c’est une équipe que je connais, qui m’a toujours plu. Je me sentais bien et j’ai eu un bon échange avec Stéphane Heulot donc ça s’est fait assez naturellement. On se connaissait déjà d’avant, l’équipe Lotto-Dstny est en plein renouveau, c’est beaucoup plus jeune et c’est un challenge sympa d’être là avec eux, ils sont plein de motivation et on voit leur évolution.

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