Stephen Williams : « Ému et aux anges »

Crédit photo ASO / Gaëtan Flamme

Crédit photo ASO / Gaëtan Flamme

Il était l’un des potentiels outsiders d’une édition de la Flèche Wallonne plus ouverte que jamais. Entre les nombreux absents et une météo terrible plus vue sur l’épreuve belge depuis le siècle dernier, la course ne s’est - pour une fois - pas (seulement) résumée à une course de côte et Stephen Williams pouvait légitimement espérer hisser ses 59 kg pour 1m83 en haut de Huy plus vite que les autres. Déjà très fort lors de l’avant-dernier passage sur la ligne, le Britannique a confirmé qu’il était bien le plus fort du jour dans la quatrième et dernière montée de Huy, résistant jusqu’au bout au retour des Normands Kévin Vauquelin et Benoît Cosnefroy (voir classement).

“Tout était réuni pour faire quelque chose de beau. Les gars m’ont parfaitement épaulé toute la journée et m’ont donné la possibilité de pleinement m’exprimer dans le final. La météo m’a été profitable. Il fallait simplement s'attacher à rester le plus au sec possible en changeant de vêtements mais j’aime ce genre de conditions”, se réjouissait-il juste après la ligne puis en conférence de presse. Mais le lauréat du Tour Down Under, en tout début d’année, qui peut enfin s’exprimer pleinement cette saison après avoir longtemps traîné des pépins physiques (lire ici) n’a-t-il pas eu peur de se faire enfermer lorsqu’il s’est retrouvé en second rideau dans les pentes les plus raides ? “J’étais un peu bloqué à l’arrière. Tout le monde semblait temporiser et attendre le bon moment pour y aller. J’ai vu l’ouverture au panneau des 300 mètres et je me suis dit qu’il fallait tenter, même si ça pouvait sembler un peu tôt par rapport à ce qu'il s'est passé ici-même ces dernières années. Après 200 bornes sous la pluie, il ne fallait pas forcément comparer avec les éditions précédentes”.

UN PREMIER TOUR DE FRANCE DANS TROIS MOIS

L’attaque du coureur d’Israel-Premier Tech est si tranchante que personne ne tente de prendre la roue.
“Je savais qu’en faisant un trou de quelques secondes, ça pouvait être suffisant jusqu’à la ligne. Dans les derniers mètres, c’est devenu très compliqué. J’ai regardé plusieurs fois derrière moi pour voir si ça rentrait car je n’avais plus rien dans les jambes. Mais ça l’a fait”, se réjouit l’ancien vainqueur de la Ronde de l’Isard. “Je suis tellement heureux. J’ai regardé cette course à la télé pendant des années et des années, avec toujours l’espoir et l’envie de pouvoir y venir un jour et d’y avoir des jambes assez bonnes pour être compétitif et essayer de la gagner. Je suis ému et aux anges. C’est très émouvant. Je n’ai pas les mots. Tout a parfaitement fonctionné même si j'ai fait cette dernière montée à l'instinct. C’est tellement dur de gagner des courses… Alors une Classique ! C'était le gros objectif de ce printemps, je me suis préparé pour ces Ardennaises. C'est génial de pouvoir concrétiser”.

Et si ce n'était pas fini ? "Bien sûr, je pense aussi à Liège-Bastogne-Liège qui est une course que j'ai cochée. C'est une merveilleuse épreuve du calendrier mais honnêtement, je suis tellement heureux de l'emporter ici que j'ai du mal à me projeter sur dimanche pour le moment". Après une coupure, l'athlète de 28 ans lancera sa préparation en vue d'une première participation au Tour de France, en juillet prochain, après avoir déjà découvert la Vuelta puis le Giro par le passé. 

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