Cette fois, pas d’incidents pour Lorrenzo Manzin. Après avoir cassé sa roue le premier jour (lire ici) et victime d’une chute le lendemain, le coureur de TotalEnergies était dans les meilleures conditions ce vendredi pour s’imposer, sur la dernière étape du Tour Poitou-Charentes (voir classement). Le sprinteur réunionnais a fait la différence dans les derniers mètres pour renouer avec le succès, deux ans et demi après sa victoire d’étape sur la Tropicale Amissa Bongo. Pour DirectVelo, Lorrenzo Manzin est revenu sur ce soulagement d’enfin lever les bras.

DirectVelo : Tu as renoué avec la victoire !
Lorrenzo Manzin : C'est une grande satisfaction. Cette année j'ai eu pas mal de frustration, j'ai tourné autour à Dunkerque, à la Mayenne... Je n'étais pas patient dans les 200 derniers mètres. Aujourd'hui j'ai attendu le bon moment. Sur la première étape, j'ai cassé ma roue dans les 400 derniers mètres, donc j'étais un peu frustré, encore... Je suis tombé sur la deuxième étape à 200 mètres de la ligne, même si Marc Sarreau était très fort. Aujourd'hui ça me correspondait bien avec la montée à 8 km de l'arrivée. Les efforts punchy me conviennent bien, je récupère bien. C'était un sprint difficile où il fallait être patient et costaud dans les derniers mètres pour résister au retour des poursuivants.

Comment s’est passé le sprint final ?
J'ai lancé aux 150 mètres, je ne me suis pas retourné. On avait Pierre Latour 3e au général donc on a mis l'équipe autour de lui. J'arrive à me débrouiller tout seul, surtout que là on n'est pas en WorldTour. C'était un circuit sélectif en plus donc il n'y avait pas beaucoup d'équipes, alors que d'habitude ça frotte beaucoup. Là il fallait choisir la bonne roue, j'ai réussi à me faufiler, on a bien manœuvré jusqu'au circuit, on était bien placé avec Pierre Latour. On voulait jouer le général surtout, et après moi j'étais le joker. C'est une très belle récompense. 

« J’ÉTAIS FRUSTRÉ DES DERNIÈRES ÉTAPES »

Tu conclus parfaitement ce Tour Poitou-Charentes, lors d'une journée au parcours dessiné pour toi…
C'était un scénario avec pas mal de suspense avec un coureur qu'on reprend dans les deux derniers kilomètres (Erik Fetter, NDLR). Avec la difficulté que je connaissais car j'avais couru dans le coin en amateur il y a presque dix ans. Je connaissais la bosse, avec le vent là haut c'était très tendu. Ça a fait une bonne sélection par l'arrière. Je sentais que pas mal de coureurs commençaient à être pendus. Moi j'étais frustré des dernières étapes donc c'est vraiment au mental que j'ai été la chercher. Je tiens à remercier l'équipe et surtout ma famille qui m'ont beaucoup soutenu cette année, c'est une récompense pour eux.

Tu as l’air soulagé…
La saison passe vite, on fait une très bonne saison collectivement avec pas mal de coureurs qui gagnent. Je voulais faire partie de ces coureurs qui ont gagné. On doit être à quatorze ou quinze victoires. J'ai eu le Covid avant le Championnat de France et je n'ai pas pu participer. Cette victoire est une récompense de mon mois de juillet, je suis content de gagner aujourd'hui.