Mattéo Vercher : « Pourquoi n'aurait-on pas le droit d'être devant ? »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Mattéo Vercher a pris le départ de la 3e étape du Tour de l'Avenir, ce dimanche midi à Civray, avec des pansements pour cacher les stigmates de sa chute dans le final de l'étape de la veille. "On est tombé à trois de l'équipe à huit kilomètres de l'arrivée. Je suis touché au coude même si c'est superficiel", indique-t-il à DirectVelo. Le Champion de France Amateurs voit dans ses chutes la conséquence de la nervosité du peloton. "Chacun joue sa vie. Une gagne peut changer l'avenir d'un coureur. Je ne suis plus dans cette situation mais je le comprends aussi". En effet, le coureur du Vendée U a pu signer son contrat de néo-pro avec TotalEnergies avant le prélude du Tour de l'Avenir. "Ça m'a retiré un peu de pression", concède-t-il.

« IL VA FALLOIR QUE JE M'ENTRAINE »

Depuis son titre acquis à Cholet, il était déjà stagiaire dans la ProTeam. Il a aussi digéré son titre. "L'émotion est retombée après le Championnat de France mais réaliser ce qui s'est passé, ça a mis du temps". Après sa reprise au Tour du Val d'Aoste (2.2U), Mattéo Vercher a pu toucher du doigt la réalité du peloton pro au Tour de l'Ain (2.1), sous le maillot de sa future équipe. "C'était ma première expérience chez les pros. Il y avait un gros plateau. Il va falloir que je m'entraîne pour avoir le niveau !".

L'ancien sociétaire du VC Vaulx-en-Velin n'est donc resté qu'une seule saison dans la réserve de TotalEnergies. "Le titre m'a aidé à passer pro, c'était un argument mais ce n'est pas un critère sur la saison. L'an dernier j'étais un bon coureur mais un coureur lambda. Cette année, j'ai progressé grâce au Vendée U. Ils m'ont beaucoup apporté. C'est une équipe qui m'a très bien formé, je voulais vraiment passer pro chez TotalEnergies. Je leur devais ça". 

« JE SERAI LE MAILLON FAIBLE »

Au Tour de l'Avenir, le vainqueur de Manche-Atlantique ne porte pas son maillot bleu-blanc-rouge gagné chez les Amateurs, ni celui aux couleurs du Vendée U, mais la tunique jaune et bleu du comité des Pays de la Loire. Avec ses camarades, il cherche à montrer ces couleurs en tête de course "mais ça roule très vite". Celui qui porte le dernier dossard du peloton, le 266, constate que même au niveau Espoirs, il y a des caïds dans le paquet comme le soulignait déjà Baptiste Vadic (lire ici). "Il y a une hiérarchie dans le peloton. On ne va pas se mentir, avec un maillot de comité régional, on se fait moins respecter. On nous dit des choses dans le peloton... « Reste derrière », « petite équipe », mais c'est le jeu. On a deux bras, deux jambes, comme eux, pourquoi n'aurait-on pas le droit d'être devant ? On veut prendre notre place dans le peloton comme les autres".
 
Le meilleur argument de l'équipe régionale est sa performance au prélude de la Roche-sur-Yon. "On voulait faire le chrono à bloc, on visait le Top 5 et l'objectif a été atteint avec la 4e place". Les six coureurs auront une nouvelle occasion de montrer leur valeur mardi dans le contre-la-montre par équipes entre Gueugnon et Saint-Vallier. "Sur 30 bornes c'est différent. Sur quatre bornes on pouvait prétendre à quelque chose, on avait bien géré notre coup pour finir à quatre. Le but sera d'être à six au départ, avec les chutes c'est difficile", annonce Mattéo Vercher, qui ne s'imagine pas à la noce dans cet exercice particulier. "Je pense que je serai le maillon faible, les autres sont des spécialistes. Je vais tout donner pour qu'on fasse un bon temps. Un Top 5 serait vraiment bien, même un Top 10". Et au niveau personnel, le vainqueur de la Maggioni Classique Châtillon-Dijon espère faire une belle étape avant la montagne. "Le niveau est très élevé, il faut avoir les crocs pour prendre une échappée ou jouer dans le final. Pour ceux qui sont chez les pros depuis une saison ou deux, c'est plus facile". 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Mattéo VERCHER