Les hommes de Léo Moréac ont tapé fort. Mickaël Guichard et Jean-Louis Le Ny ont mis tout le monde d’accord sur la première étape de l’Estivale Bretonne, autour de Grand-Champ. Les deux coureurs de WB-Fybolia Morbihan ont relayé leur premier poursuivant à… 1’42 (voir classement). "Ça a couru bizarre. Ça a été assez rapide en début de course. C'était dur à ce moment-là. C'était une course où il fallait lever son cul, notamment sur les petites routes. Ça s'est bien enterré derrière aussi. C'était sélectif avec pas mal de vent, ça pouvait freiner et brider", tente de justifier Mickaël Guichard, qui a franchi la ligne le premier. Et pourtant, la journée avait bien mal commencé. "On voulait durcir sur la partie vent de côté, mais ça ne l'a pas fait et c'est là qu'on a perdu un peu le fil. On a réussi à rétablir la situation car on n'était pas en position de force pendant un moment, avec un gros groupe devant dans lequel on n'était pas représenté".

Jean-Louis Le Ny n’a pas paniqué pour autant, et savait où la course pouvait se relancer. "Je connaissais la bosse, je savais que ça faisait mal, je suis sorti au pied. Je voulais refaire la sélection au tour suivant car on était beaucoup trop". Une première sélection s’opère à six, puis quatre, avant que Jean-Louis Le Ny ne fasse cavalier seul. "Ça faisait pas mal de cassures, ça roulait bizarrement. Jean-Louis a attaqué au pied de la bosse, j'ai laissé les autres en faire un peu. Clément Poirier a voulu jouer malin, il en a gardé un peu. J'ai réattaqué au sommet pour revenir sur Jean-Louis, j'ai insisté dans la descente, un de mes points forts, et il n'a pas réussi à rentrer". Et le binôme n’avait plus qu’à tout mettre. "Ce n’était pas simple avec le vent de face. Micka a fait un effort pour rentrer sur moi, il a eu du mal à récupérer. Mais j'ai tout mis pour faire l'écart et jouer sur les prochaines étapes", explique Jean-Louis Le Ny. "C’était plus simple à deux", sourit son coéquipier.

« MICKA DONNE SANS RÉFLÉCHIR »

Au moment de distribuer les honneurs, la question a été réglée très simplement aussi. "Il me laisse la victoire dû au boulot que j'ai fait pour lui. Comme au KBE ou au Circuit du Morbihan chez lui, c'est un problème de riche de s'échanger les victoires, c'est cool, ça tourne, il faut que ce soit fair-play comme ça", se réjouit Mickaël Guichard. "Micka donne sans réfléchir. Au Circuit du Morbihan, il me l'a laissée sans réfléchir. Au KBE aussi il a bien travaillé, je devais lui rendre. Et puis il me la rendra peut-être encore avant la fin de saison", acquiesce le vainqueur du Circuit du Morbihan, qui avait profité de la grâce de ses coéquipiers pour triompher devant son public. Et pourquoi ne pas continuer à asseoir leur domination les prochains jours. "Il faut la jouer malin, on a pas mal d’avance et deux cartes pour jouer", estime Jean-Louis Le Ny. "On est deux gabarits différents, Jean-Louis aime ces taquets très punchies. On a le droit à un joker", ajoute Mickaël Guichard.

Les deux coureurs ont donc bien digéré leur Kreiz Breizh Elites, où Mickaël Guichard s’est mué en équipier de luxe. "J’ai essayé de loin. Je me fais reprendre quand ça se dessine, j'avais lâché pas mal de cartouches. Pierre (Thierry) et Jean-Louis ont bien assuré. En étant acteurs sur une Classe 2, on passe un cap. Collectivement, c'était un super KBE". Jean-Louis Le Ny a lui été récompensé avec une victoire d’étape et un podium final. "Je suis en forme, je vais en profiter. Je m’étais un peu absenté des courses, j’avais besoin de ça pour repartir sur une dernière partie de saison". Une dernière partie qui comprendra le Championnat de France sur piste. Un exercice original pour lui. "Je ne fais qu'une compétition sur piste par an, j'ai fait trois courses pour trois podiums l'an dernier. Il n'y avait pas grand chose qui me faisait rêver en face. Le chrono de l’Agglo Tour me pénalise beaucoup. Donc j'ai décidé de retourner sur la piste". Et poursuivre son festival de l’été.