Matthias Reutimann : « C’était le patron de l’échappée »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo

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Objectif atteint ce mardi pour Matthias Reutimann. Il s’est retrouvé à l’avant lors de la troisième étape du Tour de Suisse après avoir été à l’origine de l’échappée de la journée. L’ont accompagné : Manuele Boaro (Astana Qazaqstan Team), Stefan Bissegger (EF Education-EasyPost), Philippe Gilbert (Lotto-Soudal), Quinn Simmons (Trek-Segafredo) et Joey Rosskopf (Human Powered Health). Le coureur de 27 ans, membre cette semaine de l’équipe de Suisse, a lâché prise après environ 130 kilomètres en tête à la suite d’une attaque de Stefan Bissegger. L’habituel pensionnaire du Team Vorarlberg est revenu sur sa journée au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Tu lances la bonne échappée sur cette troisième étape du Tour de Suisse !
Matthias Reutimann : Je suis arrivé sur le Tour de Suisse avec l'idée de prendre l'échappée sur une ou deux étapes. Hier (lundi), j'étais à la maison et je voulais vraiment être devant, malheureusement j'ai raté la bonne échappée. Le soir, après l'étape, j'étais très déçu. Ce matin, j'étais sûr que cette fois, j'y arriverais. J'ai lancé la première attaque. Je suis d'abord parti seul, puis quatre ou cinq coureurs m'ont rejoint. L'échappée du jour était lancée.

« SURPRIS QUAND STEFAN BISSEGGER A ATTAQUÉ »

Comment ça s’est passé pour toi une fois à l’avant ?
C'était une journée difficile parce qu'on n'a jamais eu plus de trois minutes d'avance sur le peloton. On a été obligé de rouler vite toute l'étape. Le peloton ne nous a jamais laissé beaucoup de champ. J'ai été un peu surpris quand Stefan Bissegger a attaqué (il restait 41 kilomètres avant l’arrivée située à Granges, NDLR), mais de toute façon je n'aurais pas pu y aller parce que je commençais à être dans le dur à cause de la chaleur. Il a attaqué au bon moment. Il était très fort. Je n'étais pas capable de le suivre. Et je n'étais pas non plus capable de boucher le trou pour revenir.

Qu’est-ce que ça représente d’être échappé avec Philippe Gilbert ou Stefan Bissegger ?
C'était super d'être échappé avec un coureur comme Philippe Gilbert, parce que c'est un grand nom du cyclisme. C'était le patron dans cette échappée. Il nous disait quand il fallait appuyer nos relais ou quand il fallait lever un peu le pied. On a très bien roulé, mais le peloton ne nous a jamais laissé beaucoup d'avance. C'était bien aussi de se retrouver devant avec Stefan Bissegger. On se connait depuis qu'on est gamins. On a grandi pas très loin l'un de l'autre. On est de vieux amis. On passe de bons moments ensemble, sur et en dehors du vélo, donc c'était bien d'être ensemble.

Qu’attends-tu de la suite de ce Tour de Suisse ?
Mon gros objectif, c'est de réussir à reprendre une échappée comme celle-là d'ici la fin du Tour de Suisse. En espérant qu'on pourra aller au bout, cette fois. Mais c'est vrai que cette météo ne m'avantage pas trop. Je n'aime pas trop la chaleur, mais je veux vraiment retenter ma chance. C'est toujours spécial de courir à domicile, comme ici.

« J’AIMERAIS BIEN RETRAVAILLER AVEC EUX »

Comment se passe ta saison pour le moment ?
La saison a vraiment bien commencé pour moi. J'ai changé d'équipe pour rejoindre le Team Vorarlberg. J'ai eu le Covid, mais je l'ai bien géré. J'ai terminé deuxième d'une course nationale en Autriche, ensuite j'ai beaucoup travaillé pour l'équipe. J'étais toujours là pour épauler nos leaders Alexis Guérin et Riccardo Zoidl. J'ai passé beaucoup de kilomètres à bouffer du vent. Je manque peut-être encore un peu de punch, mais je suis satisfait de mon niveau.

Quels seront tes objectifs après ce Tour de Suisse ?
Mon prochain objectif sera bien sûr le Championnat de Suisse, qui se tiendra près de chez moi. Un Championnat, c'est toujours différent. Ensuite, je ferai une petite coupure de quelques jours avant de partir sur la fin de saison. Nous aurons beaucoup de belles courses au calendrier, notamment en Autriche où notre équipe court souvent.

Tu as couru quatre années chez Swiss Racing Academy, qui va monter en ProTeam l’an prochain avec l’arrivée de Tudor. Est-ce un souhait d’y retourner ?
Bien sûr que c'est un objectif de revenir dans l'équipe Tudor. Avec mon expérience, je peux être utile dans cette équipe. Je peux montrer aux plus jeunes comment prendre les coups. Je suis vraiment quelqu'un de tourné vers le collectif. Maintenant, il faut encore qu'ils veuillent me prendre. Mais j'aimerais bien retravailler avec eux.

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