David Menut : « Un beau petit coup »

Crédit photo Comité Nouvelle-Aquitaine FFC

Crédit photo Comité Nouvelle-Aquitaine FFC

David Menut a obtenu dimanche dernier le titre de Champion de Nouvelle-Aquitaine (voir classement). Le cycliste de 30 ans revient pour DirectVelo sur sa course et évoque également son retour chez Creuse Oxygène Guéret, après avoir quitté le Cross Team Legendre, où il alterne entre la route et le VTT.

DirectVelo : Un mois après ton titre régional en VTT, tu es devenu Champion de Nouvelle-Aquitaine sur route !
David Menut : J’avais dit que je ne me voyais pas prétendre au titre. Mais dans un coin de ma tête, je pensais au doublé VTT et route. Le réaliser est quand même un beau petit coup. Les deux disciplines sont opposées. Ça me fait super plaisir aussi bien pour moi que pour le club.

« J’ÉTAIS TRANSCENDÉ »

Comment s’est déroulée ta course ?
J’ai vite compris que les équipes se marquaient. La course s’est faite sur la fin. On est sorti à une dizaine. Titouan (Margueritat) est parti à un tour et demi de l’arrivée dans la bosse. Je n’ai pas levé les fesses de la selle. Il était au-dessus. Je savais qu’il était en super forme. J’avais couru une semaine avant avec lui. On était déjà échappé et il avait gagné à Cromac devant moi. Il s’est retrouvé avec Clément Le Boetez qui ne l’a pas du tout relayé pendant 15 bornes. Derrière, on naviguait à 25-30". J’ai essayé de motiver les troupes mais ça ne s’entendait pas plus que ça. À deux kilomètres du terme, il y avait encore 25-30". Pour moi, la course était clairement perdue.

Finalement, vous êtes revenus et tu t’es imposé…
Les deux devant se sont vraiment regardés. Derrière, ceux qui n’étaient pas bon sprinteurs ont relancé pour faire 3e. Et on est rentré sur le duo de tête à 500 mètres. J’étais transcendé, je ne pouvais pas me louper. Clément Le Boetez et Antonin Souchon ont commencé leur sprint aux 300 mètres. Je suis resté un peu en retrait et j’ai réussi à les déboiter à 200 mètres. J’ai lancé le vélo mais je n’en avais pas vraiment besoin car j’avais une bonne roue d’avance. C’était un sprint de moelleux après une course usante et de mouvement. Tout le monde était bien cramé. Mes vieilles qualités de petit sprinteur et mon explosivité de crossman ont fait l’affaire (rires).

Tu as muté du Cross Team Legendre à Creuse Oxygène Guéret. Pourquoi ?
Avec le Cross Team Legendre, on s’est quitté d’un commun accord. Je n’ai pas eu l’hiver que je souhaitais. Au Superprestige de Boom le 4 décembre, j’ai chuté pendant la reconnaissance et je me suis abimé le ligament du pouce gauche. Il aurait fallu plâtrer, mais ma saison aurait été terminée. J’ai essayé de faire au mieux en strappant. Je n’ai pas fait de cross tout le reste du mois. J’ai repris début janvier en Suisse, puis je suis tombé malade. J’ai manqué le Championnat de France et la Coupe du Monde de Flamanville. J’ai repris la compétition à Hoogerheide et j’ai eu de nouveau de bonnes sensations en février en Belgique. Je suis revenu fin février dans mon club familial.

« UNE BOUFFÉE D’OXYGÈNE »

Tu alternes la route et le VTT…
Le VTT permet un petit rappel technique. C’est plus proche du cyclo-cross au niveau des trajectoires et de l’effort où ça dure environ 1h20 en XCO. Il y a aussi le XCE qui est court, explosif et intense. C’est hyper intéressant d’en faire. Psychologiquement, c’est aussi une bouffée d’oxygène d’alterner avec la route. Je suis passionné, je m’éclate dans toutes les disciplines. C’est dur pour moi de faire des choix. Même si ça sollicite des muscles différents, je ne me débrouille pas trop mal sur la route. Ma plus mauvaise place est 8e au Circuit Boussaquin. En VTT, en dehors de mon titre régional, j’ai été à la Coupe de France de VTT à Bessat (Loire). Je suis parti très loin comme je n’avais de points. J’ai fait une course de remontée mais ma chaîne a cassé.

Quel est ton programme ces prochains mois ?
À la mi-juin, je vais peut-être participer au Championnat de France de VTT marathon. Puis, je vais prendre part à quelques nocturnes avant le Championnat de France XCO et XCE de VTT. Puis, je vais partir en stage en altitude dans les Alpes aux Arcs et je courrai de nouveau début août des épreuves comme Availles-Limouzine et Civray avant d’effectuer une micro pause en prévision des cyclo-cross.

Est-ce que ce sera ton dernier hiver dans les sous-bois ?
Si les résultats sont bons et que je prends du plaisir, je poursuivrai peut-être. Si je n’y suis plus, je ferai un choix. Ça ne va pas être une pression supplémentaire. Je sais ce que je veux faire à l’issue de ma carrière. Je compte passer le DE pour rester dans le monde du vélo, plutôt en VTT ou en cyclo-cross. Même si je suis passé pro sur la route et que j’aurai des trucs à transmettre, je suis plus attiré par l’offroad.

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