La France, plus qu’un Plan B pour la Caja Rural-Seguros RGA

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’était leur plus grand objectif de l’année et une épreuve sur laquelle ils avaient l’habitude de se rendre tous les ans depuis 2012. Mais cette saison, les Espagnols de la Caja Rural-Seguros RGA n’ont pas été conviés à participer au prochain Tour d’Espagne. “C’est une course qui nous a tant donné mais cette année, nous la regarderons à la télévision”, était-il résumé sans filtre sur les réseaux sociaux de l’équipe au moment de l’annonce, il y a quelques jours. Avec l’invitation automatique d’Alpecin-Fenix et celle d’Arkéa-Samsic, l’une des quatre ProTeams espagnoles allait, par opposition, rester sur le bord de la route. Et les organisateurs ont préféré sélectionner Burgos-BH, Euskaltel-Euskadi et Kern Pharma plutôt que les vert-et-blanc.

“On n’a pas vraiment voulu imaginer cette possibilité. On pouvait espérer être en mesure d’y participer une nouvelle fois mais en analysant la situation de façon générale, on savait très bien que l’une des équipes espagnoles de deuxième division allait se retrouver sur la touche. On était préparé à cette éventualité malgré tout puis le verdict est tombé”, regrette José Miguel Fernandez, directeur sportif de l’équipe de deuxième division mondiale, auprès de DirectVelo en marge du Tour de Catalogne (2.UWT). Selon lui, l’aspect sportif a bien sûr joué. “On aurait pu faire mieux, évidemment. Cette sélection, c’est d’abord une compétition entre plusieurs équipes. Tout n’a pas fonctionné au mieux ces derniers temps et il est clair que l’on aurait pu montrer plus de choses”.

LA PLACE DU SACRIFIÉ

Forcément, cette nouvelle a fait grincer des dents au sein du collectif ibérique. “On l’avait imaginé depuis un moment, on le craignait… C’est un vrai coup dur pour l’équipe car bien sûr, ça aurait été LA course de l’année pour nous tous”, témoigne Fernando Barcelo. L’ancien coureur de la Cofidis ne conteste pas la décision. Il est simplement déçu. “Il est difficile de parler d’injustice. Ce choix appartenait plus à l’UCI qu’aux organisateurs, selon moi, avec cette histoire d’invitations obligatoires. Dans tous les cas, l’équipe écartée allait forcément se sentir lésée… De toute façon, on ne peut plus rien faire d’autre maintenant. Les jeux sont faits, il nous reste simplement à nous battre tout le reste de l’année pour les autres courses”.

Parmi les coureurs les plus expérimentés de l’équipe, Eduard Prades en a vu d’autres. Alors, il relativise mais se dit très déçu pour ses amis. “Personnellement, ça ne me touche pas dans le sens où je connais ce groupe et je sais que ce n’est pas une question de points UCI ou de qualité de l’effectif. C’est simplement un point du règlement qui a obligé les organisateurs à écarter une équipe espagnole. Je me sens mal pour le groupe, pour mes coéquipiers et pour les sponsors car on sait tous que c’était le moment le plus important de la saison pour tout le monde. Ne pas être à la Vuelta, ça fait mal, mais on va rester mobilisés. Il y a beaucoup de belles courses”, synthétise l’ancien coureur de l’équipe Delko.

DE NOMBREUX RENDEZ-VOUS EN FRANCE

Cette non-sélection pour le Tour d’Espagne va avoir des conséquences sur le calendrier de l’équipe. “On est déjà en train de travailler sur un calendrier alternatif pour la période août/septembre, un calendrier qui doit nous permettre de compenser du mieux possible notre absence à la Vuelta. Mais l’idée n’est pas d’ajouter des compétitions simplement pour dire de courir davantage. Il faut un calendrier équilibré avec des épreuves sur lesquelles on peut espérer faire des résultats”, rappelle José Miguel Fernandez.

Parmi les épreuves ajoutées au calendrier, il cite le Tour de Pologne, une épreuve du WorldTour pour laquelle la ProTeam a récemment obtenu une invitation. “C’est vraiment une bonne nouvelle car c’est une belle course sur une semaine”. Des déplacements en Serbie ou sur le Tour de Roumanie, début septembre, ont également été ajoutés au programme du collectif. Enfin, dans les prochains mois, l’équipe Caja Rural-Seguros RGA sera une nouvelle fois régulièrement présente sur les routes françaises. Au programme après la Roue tourangelle de ce week-end : le Grand Prix du Morbihan, le Tro Bro Leon, les Boucles de la Mayenne, la Ronde de l’Oise, le Mont Ventoux Dénivelé Challenge, la Route d’Occitanie et, ils l’espèrent, la plupart des épreuves du mois d’août. “On aura notre calendrier habituel en France. On ne peut pas du tout parler de Plan B pour la France, ce sont vraiment des courses importantes pour l’équipe et sur lesquelles on a, pour la plupart, l’habitude d’aller dans tous les cas. On ne savait pas si on allait se rendre au Tour Poitou-Charentes mais finalement, avec le Tour d’Espagne en moins, la question ne se pose plus et on compte bien s’y rendre”.

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