Relais : Une « belle première » à suspense

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

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La tactique de la Bourgogne-Franche-Comté a été payante. Gardé secrète jusqu’à 30 minutes du départ, l’ordre de passage était la grande interrogation du premier Championnat de France du relais des comités. Seule des neufs comités à aligner une fille comme premier relayeur, la « BFC » a réussi son pari au terme d’une course pleine de suspense. “Je suis beaucoup le biathlon, il faut toujours faire partir un bon relayeur et avoir un bon finisseur, indique à DirectVelo Fabien Doubey, le seul pro engagé ce samedi à Liévin (Pas-de-Calais). C’est là où on peut perdre la course. Quand tu as un point de mire, c’est toujours motivant. On a pris le risque de mettre une fille au départ mais on était sûr de nos qualités et ça l’a fait”. C’est Lauriane Duraffourg qui avait la mission de limiter la casse face aux garçons. “Au début, c’était technique, alors ça allait. Puis quand c’est devenu physique et qu’il fallait envoyer, j’ai pris du retard. Je ne me suis pas focalisée sur les autres, je voulais donner le meilleur que je pouvais”. Au moment où Gabin Cler prend la suite, il compte deux minutes de retard sur Florian Trigo. Les Hauts-de-France sont alors juste devant Auvergne-Rhône-Alpes, un des grands favoris au départ. “On s'est dit que, de toute manière, les Élites Hommes allaient partir soit en premier, soit en dernier, dit Audrey Weingarten. On a choisi de faire partir Quentin (Navarro) en premier, pour essayer de prendre un peu d'avance. Après, nous devions gérer”.

DEUX MINUTES À REMONTER

Lors du deuxième relais, seuls les Pays de la Loire et la Bourgogne-Franche-Comté alignent un garçon. Ce qui permet à l'Élite Celestin Guillon, passé après Hans Rullier, de mettre les Pays de la Loire sur orbite. À mi-course, les coureurs au maillot jaune et bleu ont 1’35’’ d’avance sur Auvergne-Rhône-Alpes. Derrière, la « BFC » est déjà bien remontée. “Je me suis dit que ça allait être compliqué de revenir car je ne voyais personne devant pendant un petit moment. C’était dur mentalement, il fallait s’accrocher. Mais je suis bien remonté”, apprécie Gabin Cler, 3e au moment de donner la suite à Camille Giraud. “J’avais l’ambition de tenir Manon (Briand), de Bretagne. Nous avons bataillé toute la course. C’était dur, surtout la deuxième partie”. Avec un homme en relayeur, Hippolyte Loete, les Hauts-de-France profitent du troisième relais pour prendre la tête. À la cloche, la féminine Camille Devigne part avec 20’’ d’avance sur une autre fille, Noémie Garnier, des Pays de la Loire, 1’25’’ sur l’Auvergne-Rhône-Alpes et le Grand Est, qui alignent deux Juniors Hommes. Les deux meilleurs engagés sur le papier, Fabien Doubey et Tony Périou, partent avec près de deux minutes de retard. 

Mais le coureur de TotalEnergies ne prend pas le départ imaginé. “Tony m’a de suite passé au départ. Je me suis demandé si j’étais collé”. Le Jurassien ne s’est toutefois pas affolé et a effectué une folle remontée. “Quand je pars, je ne me fixe aucun objectif. On est quand même un peu dans le doute. Mais on avait du staff au bord du circuit pour donner les écarts, je me suis dit que ça commençait à jouer. Puis j’ai vu la tête”. Devenus spectateurs, ses coéquipiers d’un jour sont alors dépendants de la performance de Fabien Doubey. “C’est stressant d’attendre l’arrivée”, sourit Camille Giraud. Mais l’homme fort de la « BFC » n’a pas tremblé. Son principal rival, Tony Périou, n’est pas parvenu à l’accompagner bien longtemps. “Je suis tombé sur un Fabien Doubey super fort, et il y avait aussi un Junior (Léo Bisiaux), qui était costaud, donc finir 3e, c'est bien pour nous. C'est important pour la Bretagne d'être présente sur le podium. On a fait une belle course, on a tous fait notre relais comme il fallait”.

« ON REVIENDRA L'ANNÉE PROCHAINE »

Auteur d’un énorme numéro, Fabien Doubey ne veut pas tirer la couverture à lui. “Tout le monde a fait un bon relais. L’ordre était bien construit”. Avec son maillot bleu-blanc-rouge sur les épaules, il était heureux comme un gamin à l’issue de la cérémonie protocolaire. Ça fait plaisir de courir en équipe. C’est un juste retour des choses pour le comité, c’est lui qui m’a déplacé sur mes premières manches du Challenge National. Je suis très heureux pour les bénévoles et accompagnateurs. On marque l’histoire”.

Tous espèrent un avenir à cette épreuve. “C'était une belle course, une belle première. On reviendra l'année prochaine avec des ambitions”, promet Tony Périou. “Il y a beaucoup de suspense, d'autant plus que les équipes ont des stratégies différentes. On a envie de savoir la fin, de suivre... On ne voulait pas perdre de place. Tout le monde joue le jeu. On encourageait les autres. C’était très sympa”, estime Audrey Weingarten. “Avec deux filles et la limitation d’âge, c’est super, ça permet de côtoyer les jeunes, apprécie Fabien Doubey. C’est une belle vitrine. C’est bien de garder la stratégie secrète, ça a permis d’avoir du suspense jusqu'au bout”.

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Portrait de Gabin CLER
Portrait de Fabien DOUBEY
Portrait de Lauriane DURAFFOURG
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Portrait de Tony PÉRIOU
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