Caroline Mani : « Il est temps que j'arrête »

Crédit photo Clémence Ondet - DirectVelo

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De son propre aveu, sa 4e place dimanche à Troyes était la dernière en Coupe de France de Caroline Mani. "Je pense que je suis à la fin, déclare-t-elle à DirectVelo sur la ligne d'arrivée. Il est temps que j'arrête, je fatigue mentalement et physiquement avec l'âge. Aujourd'hui (dimanche), c'était la dernière Coupe de France de ma carrière, je pense que le Championnat de France sera aussi certainement le dernier de ma carrière. Ensuite, il y aura le Championnat du Monde, je finirai à la maison aux Etats-Unis et l'an prochain je ferai peut-être une saison américaine, avec moins de pression".

Celle qui a débuté quand la Coupe de France s'appelait encore Challenge National constate la poussée des jeunes. "Line Burquier, elle a 18 ans, c'est le nombre d'années de ma carrière. J'ai toujours dit qu'il fallait arrêter quand on n'était pas si mal. Il ne faut pas continuer, continuer, pour prendre des éclats". Avec deux Top 5 consécutifs à Troyes, la cycliste de 34 ans est toujours au contact des meilleures. "J'ai encore un niveau correct, les filles devant font des Top 10 mondiaux. Je n'étais pas dans un grand week-end non plus. J'ai été bien malade, je n'ai pas trop récupéré, je suis sortie une fois dehors en quinze jours".

« POUR ÊTRE DANS UN TOP NIVEAU MONDIAL, IL FAUT ÊTRE DANS LES STRUCTURES »

La dernière Française médaillée dans un Championnat du Monde Elite est heureuse pour la nouvelle génération de voir que la situation du cyclo-cross s'améliore. "Le niveau est tellement relevé, les filles sont dans des structures où elles sont bien encadrées. Ça fait plaisir, ça montre que le cyclo-cross a évolué". Mais cette nouvelle dynamique arrive un peu trop tard pour elle. "J'ai eu la chance d'être prise sous l'aile de Laurence Leboucher et Maryline Salvetat qui étaient deux grandes championnes. J'avais beaucoup appris mais ensuite j'ai dû me débrouiller toute seule. L'année où je fais 2 au Championnat du Monde (en 2016 à Zolder, NDLR), où j'avais une équipe "pro", je ne m'occupais de rien. Là, je gère le matos, je bosse à temps plein. J'ai mis une annonce sur internet pour trouver des volontaires pour être au poste matériel, sinon je n'ai personne. Pour être dans un top niveau mondial, il faut être dans des structures".

Mais l'instinct de la compétitrice ne la quitte pas. Elle pense maintenant au Championnat de France de Liévin. "On va faire comme chaque année. J'ai déjà gagné des Championnats de France où on disait avant le départ : « Mani elle est finie ». Je n'ai rien à perdre, il y a un gros niveau en France. Ce sera sympa de bien finir la saison. J'ai dix podiums aux Etats-Unis sur douze courses, je me suis fait plaisir, ce n'est pas si mal". Au moment de s'éloigner des labours tricolores, Caroline Mani est satisfaite de ne pas laisser une terre brûlée derrière elle. "C'est bien pour les jeunes, ça pousse. Je peux prendre ma sortie tranquille".

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