Gladys Verhulst : « Il y a plus d’une fille qui en rêve »

Crédit photo Philippe Le Coq

Crédit photo Philippe Le Coq

Il y a des deuxièmes places qui font presque office de victoire. Ce lundi, au GP de Plouay, Gladys Verhulst a subi comme toutes ses adversaires la loi d’Elisa Longo Borghini, partie dans un baroud solitaire dans le dernier tour. Mais derrière l’Italienne, la sociétaire du Team Arkéa a réglé le sprint du petit peloton, s’offrant une performance de marque (voir classement). "Je suis super contente, c’est quand même un podium WorldTour, ça représente pas mal de choses, ce n’est pas anodin ! C’est génial", lâche-t-elle à froid, le sourire jusqu’aux oreilles. Mais malgré sa pointe de vitesse, la Normande ne misait pas tout sur une arrivée groupée. "Ce n’était pas forcément dans mon optique de départ d’attendre le sprint. Mais j’avais ordre de ne pas trop en faire".

« CE SONT DES SPRINTS LONGS QUI ME CONVIENNENT »

Alors que les attaques se multiplient entre les principales leaders, Gladys Verhulst profite des efforts des autres équipes. "D’habitude je suis plutôt attaquante, mais là je ne devais pas attaquer et être plutôt attentiste. Je devais suivre les coups quand ça sortait, mais j’avoue que je n’ai pas sauté dans tous les coups que je pouvais. C’était quand même un circuit exigeant, donc j’ai laissé faire les équipes pour ramener à chaque fois. Ensuite ça se faisait à la pédale au fur et à mesure des tours. On perdait des filles et on s’est retrouvé à vingt pour un sprint pour la deuxième place". Et l’idée de s’inviter sur le podium a germé dans la tête de la coureuse de 24 ans. "Ça contrôlait tout le temps, je ne me suis pas trop vue gagner, c’est quand même un niveau vraiment au-dessus. Je n’ai peut-être pas encore assez confiance en moi. Mais quand j’ai réussi à basculer avec le contre, je me suis dit « là, il y a quelque chose à faire ». Alors je me suis focalisée sur mon sprint".

Dans l’emballage final, Gladys Verhulst a parfaitement négocié. "J’étais toute seule de l’équipe. Je me suis filochée dans les roues comme j’arrive à faire maintenant. Je suis arrivée à pleine vitesse, j’ai pu déborder sur la gauche. Je débouche à 200 mètres et j’arrive à tenir mon effort. Ce sont des sprints longs qui me conviennent. C’est vraiment l’effort que j’aime bien". Et malgré la présence d’Elisa Longo Borghini au bout de la ligne droite, la médaillée de bronze du Championnat de France ne se frustre pas. "Je suis tellement contente de faire un podium ! Je me dis que je suis encore jeune. Faire déjà un podium en WorldTour, il y a plus d’une fille qui en rêve. Le reste viendra avec le temps. Longo Borghini était très forte de toute façon, elle est partie toute seule, elle arrive toute seule… Elle a fait 15 bornes devant. Elle était au-dessus, il n’y a aucun regret, je suis vraiment contente".

« AU FINAL, LES NORMANDS SONT TOUJOURS LÀ ! »

Ce lundi matin, elle n’avait pas non plus envisagé un seul instant faire aussi bien à Plouay. "C’est amusant parce que Benoît (Cosnefroy) a gagné hier (dimanche), donc un Normand. Et on en parlait avec Marie-Morgane (Le Deunff) dans la chambre, je lui dis « au final c’est toujours un Normand qui gagne », et elle m’a dit « bah on verra ça demain ». Bon, finalement je ne suis pas loin, podium quand même ! Au final, les Normands sont toujours là !", rigole Gladys Verhulst, qui n’avait pas ses supporters sur place, mais a ressenti la bonne pression de la foule. "Plouay, c’est particulier. C’est compliqué en semaine d’avoir mes supporters normands, mais on sentait les « allez Arkea ». On est sur nos terres donc c’est quand même symbolique. C’était un beau moment ! La foule porte, même si on n’entend pas forcément dans l’effort du sprint".

Gladys Verhulst sait désormais qu’elle est capable de jouer sur des longues courses comme celle-ci. "C’est une grosse course de 150 bornes, ça tape quand même. Mais je n’avais pas d’objectifs précis. J’avais quand même envie de bien faire sur une telle course pour voir mon niveau par rapport aux autres filles. C’était un point de fin de saison avant les grosses échéances". Des grosses échéances qui commencent aux Championnats d’Europe, puisqu’elle est pressentie pour être du voyage en Italie. "Ce n’est pas encore fait mais j’ai envie de bien faire en relais mixte. Sur la route ce sera autre chose, on a nos leaders, il faut voir la tactique de course, mais je suis en bonne condition. Je me mettrai à fond pour l’équipe". Puis elle attendra de connaître son sort pour le Mondial belge, avant de penser à Paris-Roubaix, "mais ce ne sera pas le même profil. C’est bien de concrétiser quand même quelques fois". Et Gladys Verhulst prendrait volontiers cette bonne habitude.

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