Magnus Cort Nielsen avait « très peur » de la pente

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Quelle conclusion à cette Route d’Occitanie ! Après un départ à bloc, et un peloton en pièces détachées dès les premiers kilomètres, la situation est revenue davantage à la normale, avec une échappée de costauds sortie à 110 kilomètres du terme. Un contre parvient à faire la jonction, et voilà sept coureurs partis pour aborder la terrible pente finale vers le Château de Peyrepertuse en tête. L’écart semble même suffisant pour battre le peloton. Dès les premières pentes, Gianluca Brambilla (Trek-Segafredo) accélère, mais Magnus Cort Nielsen, accompagné par Tony Gallopin (AG2R Citroën Team) patiente. "Je l'ai joué défensif. J'avais très peur de la dernière partie qui était très pentue. Avec la chaleur en plus. Je suis resté dans les roues et j'y suis allé dans la partie difficile. C'était suffisant pour revenir sur Brambilla. Je connaissais très bien le parcours, on en avait parlé avant le départ", révèle le Danois.

Car à 500 mètres de la ligne, l’Italien de la Trek-Segafredo voit un avion de chasse coller à ses basques. Magnus Cort Nielsen revient à toute vitesse sur lui. Et ne tarde par à le décrocher dans les derniers hectomètres. Pour finalement s’imposer en solitaire en haut de la montée infernale (voir classement). "À 300 mètres de la ligne, je me suis dit que c'était pour moi. Je sais que je suis très rapide dans les arrivées, donc je savais que c'était une bonne chance de gagner". Et le Danois saisit sa chance. "Je me sentais très bien. C'est toujours génial de gagner. C'était le plan pour moi au départ de la journée, d'aller dans l'échappée. Je ne pouvais pas suivre au début de l’étape, avec l'ascension dès le kilomètre 0. Mais l'équipe s'est regroupée pour moi. Donc j'ai finalement pris soin de me glisser dans l'échappée quand on a finalement pu partir".

« J’AI ENVOYÉ DE BONS SIGNAUX »

Dans une journée rendue dantesque par le Col de Montségur au kilomètre 0, le peloton s’est donc fait la guerre dès les premières minutes. À tel point qu’ils ne sont plus que 25 à basculer parmi les survivants. Autre élément, la chaleur, puisque le thermomètre a affiché jusqu’à 35°C. Une météo que le coureur d’EF Education-Nippo redoute. "C'était une journée très difficile, notamment avec la forte chaleur. C'est très compliqué de savoir comment tu te sens. Parfois tu prends un coup de chaud et tu exploses très vite. C'est pourquoi il faut faire très attention et ne pas dépasser ses limites. Dans un jour comme ça il faut aussi se concentrer sur l'alimentation et la boisson". Il salue d’ailleurs la solidarité entre équipes dans ces conditions. "Je n'avais pas ma voiture derrière moi. Mais on m'a quand même apporté de la glace. Puis d'autres équipes m'ont aussi aidé, c'est bien de pouvoir compter les uns sur les autres dans ces conditions".

Le coureur de 28 ans conclut ainsi son aventure en Occitanie de la plus belle des manières, lui qui avait déjà remporté le sprint du peloton sur la première étape, mais avait subi, comme l’ensemble du peloton, la loi d’Andrea Vendrame (AG2R Citroën Team). "Il y a cette 2e place, puis sur la deuxième étape on a beaucoup roulé avec l'équipe. J'ai malheureusement eu une crevaison dans le final donc je n'ai pas pu faire de résultat. Et aujourd'hui (dimanche) encore, Logan (Owen) et Will (Barta) ont fait le tempo pour me ramener", salue-t-il. Des signaux au vert à quinze jours du Grand Départ de Brest. "Je suis dans la liste même si la sélection n'est pas faite. Aujourd'hui j'ai envoyé de bons signaux aux DS qui voient que je suis prêt. Le Tour est le prochain gros rendez-vous". Et Magnus Cort Nielsen a montré qu’il avait des cartes à jouer sur plusieurs terrains.

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