Victoire Berteau : « Trois semaines par mois ensemble »

Crédit photo Francis Spruyt - DirectVelo

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Victoire Berteau, comme toutes les autres participantes du meeting de Gand, retrouvait l'atmosphère de la compétition sur piste dans le vélodrome belge, alors que les courses seront rares avant les Jeux olympiques de Tokyo. L'habituelle sociétaire de Doltcini-Van Eyck Sport-Proximus a notamment disputé l'Américaine en compagnie de Marie Le Net, le samedi. À sa descente de la piste, la Picarde de 20 ans a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Vous terminez 4e de l'Américaine avec Marie Le Net, es-tu satisfaite ?
Victoire Berteau : Je suis contente. C'est ma première Madison depuis presque un an et demi. Ça commence à faire loin. Je suis un peu frustrée de louper le podium à cause d'un relais manqué. Ça fait toujours un peu mal. Pour une première, c'est bien de batailler avec les meilleures. On sait qu'il y a encore du chemin à faire avant les Jeux. On voit que notre travail finit par payer. Ça rassure quand même.

« ELLES SONT TOUTES ÉNERVÉES »

Tu t'attendais à pouvoir jouer dans le groupe de tête après cette si longue période sans compétition ?
J'espérais quand même. En préparation des Jeux, on fait un sacré travail. Je ne m'imaginais pas autant m'entraîner. J'ai vu que sur le scratch, ça roulait très vite. Je me suis même dit « wouah, elles sont toutes énervées pour le retour à la compétition ». Finalement, les jambes sont assez bonnes.

Comment se passe la succession de stages ?
Nous sommes six pour cinq places pour la sélection pour les Jeux. On ne ressent pas vraiment qu'une fille va rester à la maison. Moi je le ressens comme ça en tout cas. On est vraiment toutes là à se motiver. C'est quand même dur d'être tout le temps en stage. Nous sommes quand même contentes de nous retrouver. On travaille ensemble. On se dit que ça ne peut être que bon pour la suite. Il y a les Jeux mais il y a encore après. C'est un bon groupe qui se tire vers le haut. C'est comme une petite famille. Nous sommes trois semaines par mois ensemble. On se voit plus qu'on ne voit nos familles. C'est important d'avoir des liens et une amitié.

Tu as disputé à Gand l'Américaine avec Marie Le Net. Tu es en lice pour une place dans cette discipline ?
Nous sommes trois pour deux places, avec Clara Copponi. C'est juste qu'elle ne pouvait pas faire la Madison samedi. Ils ont donc choisi Marie et moi. Clara est bien dans le jeu. On ne va pas se mentir, c'est même Clara, et Marie ou moi. Je n'ai jamais fait de compétition avec Clara, donc c'est difficile de juger. Avec Marie, on se connaît depuis toujours. Nous avons été Championnes du Monde Juniors ensemble. On a couru à Milton en Coupe du Monde il y a un an et demi, ma dernière Madison. Dès qu'on fait la Madison, on se retrouve. On a nos automatismes depuis quatre ans. C'est comme si on faisait de la Madison tous les jours. La sélection se fera sur les stages.

BEAUCOUP DE SIMULATIONS DE COURSES

En plus des stages, allez-vous participer à d'autres compétitions comme la manche de Coupe du Monde à Hong-Kong ?
Pour les filles, ce n'est pas d'actualité. Concrètement, il ne reste rien. En France, on a la chance d'avoir un très bon niveau des Juniors garçons et on s'entraîne beaucoup avec eux à simuler des courses. Depuis les restrictions en France, c'est un peu plus difficile. En janvier et février, on a fait beaucoup de simulations de courses. C'était un niveau Coupe du Monde, ça roulait très vite. On a de la chance comparé à d'autres nations.

En Américaine, quelles sont les nations qui dominent ?
Les Hollandaises (Pieters-Wild, NDLR) ont plus de 30 ans. Physiquement, elles ont évolué, même techniquement. Nous, on n'a que 20 ans. La stratégie des Hollandaises est toujours la même, elles écrasent dès le premier sprint. Les autres nations, ce sont les Danoises, les Belges et les Anglaises aussi qui sont, je pense, aussi fortes que les Hollandaises. Il y a aussi les Italiennes. On les voit sur route, ça marche très fort. Kopecky par exemple, ça marche sur route, ça marche sur piste. Elle a fait toutes les classiques flandriennes. Son calendrier de route est fini. Elle peut consacrer ses trois derniers mois à la piste.

Et tu situes la France à quel niveau ?
Si je vais aux Jeux en Madison, c'est pour un Top 5 minimum.

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