Delko, de Paris-Nice… à Paris-Troyes

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Certains d’entre eux rêvaient sans doute d’être sur la Promenade des Anglais, ce dimanche. Mais les coureurs de Delko devront se contenter des routes auboises en guise de compensation. Plutôt que Paris-Nice (2.UWT), c’est sur Paris-Troyes (1.2) que la ProTeam marseillaise sera présente en fin de semaine. Avant même les premières courses de la saison, la formation de Philippe Lannes avait appris sa non-sélection pour « la Course au Soleil », sur laquelle elle était pourtant présente sans discontinuer depuis 2016. Mais la victoire d’Alpecin-Fenix à l’Europe Tour, l’an passé, a offert au collectif belge la possibilité d'être invitée d’office à toutes les épreuves WorldTour du calendrier, obligeant ainsi A.S.O, l’organisateur de Paris-Nice, à choisir trois équipes entre les quatre ProTeams françaises candidates à une participation. Et c’est donc Delko qui est resté sur le carreau.Je ne suis pas acteur de ces décisions, c’est dur de les commenter. C’est toujours inquiétant d’attendre des invitations, et plus encore de voir que ça n'aboutit pas, mais c’est le jeu quand on est une ProTeam. On a toujours des plans B au cas où. Le but initial, c’est d’avoir nos 170 jours de course à la fin de la saison et on fera tout pour les avoir”, synthétise le manager général de l’équipe provençale, Philippe Lannes, pour DirectVelo.

« ON ESPÉRAIT QUAND MÊME Y ÊTRE »

Ancien coureur de l’équipe de 2011 à 2017 et désormais directeur sportif au sein du groupe, Benjamin Giraud se montre lui aussi déçu de ne pas avoir pu emmener ses garçons sur Paris-Nice cette semaine, contraint de devoir regarder la course derrière son écran de télévision. Est-ce vécu comme une injustice, après une demi-décennie passée sur la course ? “Une injustice, non. Une déception, oui. Paris-Nice est une course qui nous tient à cœur et qui correspond à notre identité. L’organisateur a fait ses choix, il a ses raisons. Dès le début, on savait que ce serait compliqué avec la présence d’une équipe française en moins. Secrètement, on espérait quand même y être”, concède-t-il. La déception est d’autant plus grande que Delko n’a pas été convié non plus au prochain Critérium du Dauphiné. Quant au Tour de France, la question ne se posait pas vraiment.

“Le premier ressenti, il n’est pas bon, bien sûr. Quand t’es une ProTeam, les points forts de ta saison doivent être les courses du WorldTour. On n’est pas à Paris-Nice alors que nous y étions présents tous les ans… C’est dommage. C’est une très bonne vitrine pour l’équipe et pour les sponsors. Clairement, ça fait chier. On méritait d’y être. On l’a encore prouvé en ce début de saison en étant présent devant dans les échappées, en jouant la gagne, en allant chercher des maillots distinctifs… Heureusement qu’on est sur Paris-Roubaix sinon, ça aurait été un peu trop”, préférait sourire Pierre Barbier après sa 4e place sur le Grand Prix Jean-Pierre Monseré (1.1), dimanche dernier. Frustré, le sprinteur de 23 ans se dit avant tout dans l’incompréhension. Et il n’est pas le seul. “L’an passé, on a terminé 23e du classement mondial, et deuxième ProTeam française (devant Total Direct Energie et B&B Hôtels mais derrière Arkea-Samsic, NDLR). On mérite d’avoir notre chance, et je parle aussi pour les organisations étrangères du WorldTour comme le Tour de Suisse”, souligne Eduard Grosu. Si le Roumain évoque la compétition helvète, c’est parce qu’il sait que tout n’est pas encore joué. Mais aussi parce qu’il a conscience qu’à l’instant-T, aucune course par étapes du WorldTour ne figure au programme de Delko. “Le Dauphiné, c’est différent car si tu n’as pas trois-quatre bons grimpeurs… Mais pour Paris-Nice, on avait notre front des Classiques qui se serait régalé. On aurait pu aligner une équipe solide, c’est sûr”, peste encore Pierre Barbier en revenant sur la non-sélection pour Paris-Nice, qui était clairement la priorité pour les hommes à la marinière.

« POUR L’INSTANT, IL N’Y A PAS DE REFUS, MAIS C’EST CHAUD »

Côté WorldTour, deux bonnes nouvelles tout de même, puisque l’équipe a été invitée à participer à Paris-Roubaix puis à la Flèche wallonne, deux courses là aussi organisées par A.S.O. La porte s’est en revanche fermée pour le Tour de Catalogne, alors que le staff est toujours dans l’attente d’une réponse pour le Tour de Romandie ainsi que pour le Tour de Suisse. “Mais ce sera dur”, lâche Benjamin Giraud. Ce dernier sent bien que la situation est particulière cette année, y compris pour les épreuves de Classe 1. “Il y a beaucoup de courses reportées ou annulées et les WorldTeams se rabattent sur d’autres courses de seconde zone. Ce n’est pas bon pour nous. On a été pris sur la Semaine Coppi & Bartali, mais c’était plus tendu que les autres années”. Delko était déjà présent sur l’épreuve italienne en 2018 puis en 2020. “On attend encore pour le Tour de Norvège… Pour l’instant, il n’y a pas de refus, mais c’est chaud”.

Pour compenser cette absence de Paris-Nice, l’équipe Delko sera donc présente, ce dimanche, à Paris-Troyes, en Classe 2. Une première depuis 2016. À l’époque, Benjamin Giraud y était d’ailleurs aligné. “On s’est rabattu sur cette course au dernier moment ou presque. Il y aura un super plateau pour une Classe 2 mais c’est normal, tout le monde a besoin de courir. De toute façon, il y a un niveau de dingue sur chaque course”. Bien que la course d’un jour n’ait pas le prestige d’un Paris-Nice, ça restera pour Benjamin Giraud et ses coureurs l’occasion d’aller, pourquoi pas, chercher un premier succès en 2021. Suivront ensuite Nokere Koerse, la Bredene Classic, la Semaine Coppi & Bartali puis le Tour de Turquie. Avant, enfin, la première course WorldTour : Paris-Roubaix.

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