Bessèges : Une histoire de gasoil, mais pas que

Crédit photo Nicolas MABYLE / DirectVelo

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C’est peut-être - voire sans doute - là que s’est jouée la course. Ce vendredi, à 14,2 kilomètres de l’arrivée, Tim Wellens accélère et prend trois mètres d’avance sur ses compagnons d’échappée. Michal Kwiatkowski, qui vient de placer une attaque au sommet de cette ultime difficulté, part à la faute en tentant de prendre la roue du Belge. Le Polonais sort de la route et se retrouve dans l’herbe. Il perd alors un temps précieux et même irrémédiable. Placé juste derrière l’ancien Champion du Monde du Team Ineos-Grenadiers, Cyril Barthe prend large, lui aussi. La course bascule. “Sur la fin de course, j'avais la consigne de suivre les coups, notamment dans la dernière ascension. C'est ce que j'ai fait en prenant la roue de (Michal) Kwiatkowski lorsqu'il a attaqué sur le sommet. Malheureusement, dans la descente, on a été gêné par des plaques d'essence et Kwiatkowski est tombé”, raconte Cyril Barthe pour DirectVelo, une fois de retour à l’hôtel. “Pour ma part, j'ai aussi raté mon virage, alors que Tim Wellens venait de passer devant nous à fond. Et on ne l'a plus jamais revu”.

Car le puissant coureur de la Lotto-Soudal n'a pas hésité à prendre des risques dans la descente. Une fois dans les rues de Gagnières, il a ensuite parfaitement géré son effort pour ne plus jamais être revu et même creuser des écarts conséquents en vue d'une potentielle victoire finale dans l'épreuve (voir classements). "Le scénario de la fin de course n'a pas été celui imaginé car il y avait, je crois, un peu de gasoil dans la dernière descente vers Bessèges. « Kwiatko » est tombé et ça a aussi créé un écart avec Tim (Wellens) et le reste du groupe. Puis à partir de là, on n'a plus vraiment pu courir pour la victoire", regrettait également Greg Van Avermaet, finalement 4e de l'étape, après l'arrivée. Le Flamand d'AG2R Citroën Team a pourtant eu le temps d'envisager la victoire après un début de course extrêmement agité et un scénario ensuite favorable pour lui. "Je suis content de la façon dont l'équipe a couru car ça a mis beaucoup de temps pour sortir mais on a quand même réussi à mettre quelqu'un devant. Et j'ai donc pu faire mes premiers gros efforts de l'année. Ce sera utile pour la suite".

« C'ÉTAIT LE SCÉNARIO PARFAIT »

Comme le Champion olympique, l'ancien Champion de France Espoirs Cyril Barthe a lui aussi d'abord imaginé la course rêvée pour sa formation. Présent à l'avant dans le bon groupe de 17 coureurs, il était également accompagné par son leader Bryan Coquard. Une aubaine. "On se doutait qu'il y aurait une grosse bagarre d'entrée pour prendre l'échappée. C'était même certain. On avait pour consigne de prendre les coups et on a réussi à se glisser devant avec Bryan (Coquard). C'était le scénario parfait. On savait que si ce groupe arrivait ensemble à Bessèges, on avait de grandes chances de s'imposer. Alors on a tourné avec tout le monde en espérant que ça collabore bien et qu'on fasse le trou", raconte-t-il après coup. Mais Bryan Coquard est ensuite allé à la faute, avant que Cyril Barthe - 6e à l'arrivée - ne soit donc gêné par la sortie de route de Michal Kwiatkowski.  

"Ce n'était pas mon plan d'attaquer dans la descente. Mais j'étais devant, l'opportunité était là (...) Je confirme qu’il y avait du gasoil sur la route, je voyais la moto qui avait du mal à tenir le grip. On voyait l'huile sur la route. J'ai eu la chance de ne pas tomber, et j'ai creusé un petit écart grâce à ça aussi", expliquait Tim Wellens après l'arrivée (lire ici). Un fait de course important, donc, mais qui n'enlève rien au joli numéro du lauréat. "C'est forcément très frustrant de perdre la roue dans la descente de cette façon-là. Je me refais la course dans la tête et je me dis qu'il y avait moyen de faire encore mieux. Mais il faut aussi dire qu'il était très fort", tient à souligner, pour conclure, un Cyril Barthe très en jambes et désormais 9e du général. 

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