Thibault Ferasse : « Il faudra être opportuniste »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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Il y a un an jour pour jour, Thibault Ferasse remportait les Boucles de la Mayenne et offrait un succès mémorable à sa nouvelle formation, Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole. “Je ne me souvenais même plus de la date, je n’avais pas fait attention. Mais sur les réseaux sociaux, j'ai reçu des messages pour me le rappeler”, sourit le garçon auprès de DirectVelo. Il conserve toujours de précieux souvenirs de ce succès. “Je ne me rappelle pas vraiment des détails mais plutôt de l'émotion que j'avais ressentie. J'y retournerais bien. C'est une source de motivation supplémentaire car maintenant que j'ai connu une sensation comme celle-là, j'ai envie de remettre le couvert”.

LE HOME-TRAINER, UNE BELLE SURPRISE

Le cycliste de 25 ans se sent bien actuellement. Malgré l’absence de compétition depuis trois mois, il promet avoir “très bien géré” la période de confinement et les semaines qui s’en sont suivies. “Je suis resté sérieux. J'ai réussi à me concentrer sur les fondamentaux. J'ai réussi à garder la notion de plaisir tout en conservant une bonne condition physique et une bonne hygiène de vie, sans trop de contraintes. J'ai pu faire de belles semaines et je n'ai pas pris de poids”, se félicite celui qui a pris goût au home-trainer. Et ce n’était pas une mince affaire. “D'habitude, ce n'est pas mon truc, mes proches peuvent en témoigner. Et quand je dis que ce n'était pas mon truc... C'était même une corvée. Mais j'ai re-découvert Zwift et je me suis vraiment pris au jeu. Il y a une notion de rivalité, de compétition, qui me plaît. J'ai fait de bonnes semaines de douze à quatorze heures de home-trainer, tout en faisant un minimum de qualitatif. Le but du jeu, dans ces conditions particulières, c'était d'en faire le plus possible sans fatiguer l'organisme pour autant. C'était une question de gestion”.

Désormais, l’ancien coureur de l’Armée de Terre pense à la reprise des compétitions, qui approche doucement mais sûrement. Sur son calendrier, il a coché la semaine du 22 au 29 juin. Elle correspond au prochain stage collectif de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole, dans le Pas-de-Calais - près de Saint-Omer -, sur les routes d'entraînement habituelles de Samuel Leroux. “C'est important d'avoir une date de rentrée, ça permet d'y voir plus clair. Avant, on s'entraînait dans le flou, sans ne vraiment savoir pourquoi. Maintenant, on peut se lancer dans un travail plus précis et plus assidu. Je me sens vraiment bien pour l'instant. La météo est clémente en Bretagne, on n'a pas à se plaindre. On peut faire le métier correctement”.

DU GROS NIVEAU… ET DES OPPORTUNITÉS

Thibault Ferasse est prêt à batailler sur les courses du mois d’août, qui s’annoncent plus indécises que jamais. “J'imagine qu'il y aura un énorme niveau sur ce mois d'août. Tout le monde aura le couteau entre les dents. Je ne sais pas vraiment comment ça va se passer une fois que les équipes WorldTour seront occupées sur d'autres fronts... Est-ce que ça va nous laisser plus de mou ?”. Il se pourrait tout de même que les plateaux de très nombreuses courses françaises soient garnis de plusieurs formations WorldTour étrangères, à l’image du Tour du Poitou-Charentes (voir ici). “Il va y avoir beaucoup d'adversité, ce ne sera pas facile de se faire une place. Surtout que contrairement au mois de février, on ne pourra pas se permettre de prendre ces premières courses comme une simple montée en puissance, car le temps presse pour performer. D'un autre côté, c'est très motivant de se dire qu'il y aura de gros plateaux. Si je peux courir avec de grands noms du peloton, tant mieux. Je suis encore jeune et ça fait toujours rêver. C’est une motivation supplémentaire”.

Début août, Thibault Ferasse devrait effectuer sa reprise sur la Route d’Occitanie. Avant le Tour de l’Ain ? “Ce sera de la haute montagne. Il faudra être lucide sur nos possibilités. C'est un autre monde, surtout si des favoris du Tour viennent. Il faudra être opportuniste, pour se montrer, et pourquoi pas pour performer, car ça reste faisable”. Mais pour espérer de grands résultats, il pense avant tout à des courses d’un jour situées plus tard dans le calendrier hexagonal. “Il y aura forcément des courses plus ouvertes, comme le Tour de Vendée ou le Tour du Doubs, pour ne citer que celles-là. Il faudra en faire des objectifs et se préparer en conséquence”

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