Pierre Idjouadiene garde le sourire, encore et toujours. Malgré cette longue période de confinement et une perspective plus qu’incertaine quant à un éventuel retour à la compétition cette année, le professionnel de Natura4Ever-Roubaix Lille Métropole veut relativiser. “Je ne me rends pas forcément compte de tout ce qu’il se passe un peu partout en France”. Bien qu’il se tienne régulièrement informé de l’évolution de la crise sanitaire, le garçon profite avant tout d’une certaine tranquillité à la campagne, dans la Creuse. “J’ai une vision tronquée de ce qu’il se passe ailleurs, notamment en ville. Mais je devine facilement la difficulté d’être confiné dans un petit appartement parisien. Ici, à côté, c’est le monde des bisounours. Je suis bien occupé à l’extérieur ! C’est le printemps, la nature explose de tous les côtés au niveau de la végétation. C’est top, et ça m’occupe car il y a de l’entretien”, explique-t-il à DirectVelo au milieu du chant des oiseaux qui résonne en fond sonore. Presque de quoi nous emporter avec lui dans cet univers calme et reposant qui l’accompagne depuis maintenant plusieurs semaines. “Franchement, c’est un super coin, sauvage, avec des petites routes, de grandes forêts… C’est reposant, je suis bien ici. En ces temps difficiles, plus encore que d’ordinaire, je réalise que je suis vraiment fait pour la campagne et non pas pour la ville”, s’amuse-t-il. 

« IL Y AURA LARGEMENT LE TEMPS DE RETROUVER UNE BONNE CONDITION »

Malgré tout, le coureur de 24 ans n’en oublie pas son statut de professionnel et la reprise des compétitions à moyen ou long terme. “J’étais assez fataliste dès le départ. Je ne croyais pas à un retour à la compétition rapide donc je me suis vite résolu à perdre une partie de ma condition physique. J’ai continué de m’entraîner mais en essayant de rendre ça ludique. Sur le home-trainer, c’est zéro plaisir, alors j’ai fait le minimum syndical. Par contre, j’ai fait beaucoup de course à pied. Un peu comme lors d’un mois de novembre, en fait, mais avec vingt degrés de plus”, synthétise-t-il avant d’évoquer la possible reprise des compétitions à la fin de l’été. “Si on reprend en septembre, ça nous laisse trois mois et demi d’entraînement à partir du 11 mai… Il y aura largement le temps de retrouver une bonne condition”. Sinon, il attendra 2021, en espérant faire toujours partie du peloton professionnel à ce moment-là. “Les interrogations sont encore nombreuses, et il faudra sûrement attendre encore un peu pour avoir des réponses”. Une chose est sûre : Pierre Idjouadiene est prêt à reprendre dès que la possibilité lui en sera donnée. "Je fais partie de ceux qui veulent que la vie reprenne son cours. J’accorde une place très importante aux libertés, dont celle de circuler, et aux activités. Je suis libre dans ma tête. Forcément, mon jugement est impacté par ma philosophie de vie et par mon envie de faire du vélo, de revoir les copains. Est-ce raisonnable et possible ? Je ne le sais pas. C’est compliqué d’avoir un jugement tranché".