La saison d’Alexey Lutsenko débute bien. Du moins, sur le terrain. Ce dimanche, le Champion du Kazakhstan est en effet parvenu à conclure le Tour de la Provence (2.Pro) à la troisième place du classement général final (voir classements). Une satisfaction pour celui qui avait déjà réalisé un gros début d’année en 2019 en écrasant le Tour d’Oman. Le coureur d’Astana ne semble ainsi pas perturbé outre mesure par les récentes informations l’accusant, à travers différents médias scandinaves, de fréquenter le docteur Michele Ferrari - suspendu à vie et avec qui toute collaboration sportive ou professionnelle est interdite par l'UCI et passible de suspension -. DirectVelo a fait le point avec Alexey Lutsenko après la montée du Ventoux puis suite à l’arrivée finale de l’épreuve provençale, dans les rues d’Aix-en-Provence. 

DirectVelo : Avec Aleksandr (Vlasov), aviez-vous le moindre espoir de pouvoir renverser le classement général ce dimanche ?
Alexey Lutsenko : Pas vraiment. Il n’y avait pas de montées suffisamment longues. On a essayé malgré tout, dans la partie la plus pentue de la dernière montée mais il n’était pas possible de faire d’écarts. J’ai quand même fait 5e de l’étape (en réglant le sprint du peloton derrière l’échappée, NDLR). C’est bien pour moi, ça prouve que je suis en bonne condition. Faire 3e du général et remporter le classement par points, ce n’est pas mal du tout pour débuter l’année.

N’es-tu pas frustré d'avoir vu le peloton incapable de revenir sur l’échappée dans les rues d’Aix-en-Provence ?
Un petit peu. Je les apercevais, ils n’étaient vraiment pas loin. Il y avait quoi… Cinq secondes ? C’est dommage mais c’est la course. 

Le deuxième jour, dans la montée des Crêtes, ton coéquipier Aleksandr Vlasov a surpris tout le monde !
Moi, je n’étais pas surpris (sourires). C’était une stratégie d’équipe, nous avions plusieurs cartes à jouer. Quand il est sorti, je me suis chargé de contrôler les autres attaques, comme celles de Kelderman ou de Sivakov. C’était une bonne tactique. Dès le début de la course, le plan était de jouer plusieurs cartes. Nous avions une équipe très forte ici avec Gorka (Izaguirre), Aleksandr (Vlasov) et moi-même. Forcément, ça laissait pas mal d’opportunités.

Tu as réalisé une saison solide en 2019. Après quoi vas-tu courir cette saison ?
Je suis ambitieux, j’ai envie de gagner de partout. Enfin, dès que j’en aurai l’occasion (sourires). Je vais faire le UAE Tour à la suite de la Provence. C’est un parcours intéressant pour moi. Le premier gros objectif sera ensuite les Strade Bianche. J’aime cette course et ce parcours. Je pense aussi à Tirreno-Adriatico. C’est sûrement la course WorldTour d’une semaine qui me convient le mieux de tout le calendrier.

« PEUT-ÊTRE QU’UN JOUR, J’ESSAIERAI »

Sur chacune de ces épreuves, tu feras partie des hommes surveillés et des outsiders…
Je suis très ambitieux pour cette saison. Je veux aussi briller sur les Classiques ardennaises, bien sûr. Ce sont des courses qui me conviennent. Ensuite, il sera temps de couper puis je rentrerai rapidement dans ma préparation pour le Tour de France, que je suis déjà certain de disputer, et les Jeux Olympiques.

Quelle sera ton ambition sur le Tour de France, dont tu as pris la 19e place l’an passé ?
Je pense être plus fort que l’an passé. J’ai encore une bonne marge de progression. Je veux arriver dans la meilleure condition possible pour le Tour de France. Je pense avoir encore une marge de progression dans la façon d’aborder cette course pour y arriver au top de ma forme. Je vais essayer de jouer une victoire d’étape sur le Tour, c’est la priorité.

Tu n’envisages donc pas du tout de jouer le classement général ?
Huuum… (il hésite puis sourit, NDLR). Je ne pense pas, non. Si je gagne une étape, ce sera parfait (sourires). Peut-être qu’un jour, j’essaierai vraiment de jouer le classement général sur un Grand Tour. Il est certain que ça peut être intéressant, mais je ne suis peut-être pas encore prêt pour ça.

Ces dernières semaines, tu as été accusé de fréquenter le docteur Michele Ferrari…
Je ne m’occupe pas trop de ce qu’il se dit. Je suis uniquement concentré sur ma nouvelle saison.