Caroline Mani : « Je suis encore là »

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Caroline Mani retrouve le sourire. Déçue de sa médaille d’argent au Championnat de France à Flamanville, la Bisontine a pris une petite revanche en arrachant la 7e place de la huitième manche de Coupe du Monde à Nommay (voir classement). Satisfaite de sa performance et de ce premier Top 10 à l’échelon international au cours de l’hiver, elle a fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Quel est ton premier sentiment ?
Caroline Mani : Je n’ai pas voulu me mettre trop dans le rouge parce que j’avais peur de faire des bêtises. Peut-être qu’à un moment donné, j’aurais dû accélérer un coup. J’ai montré que je pouvais être propre quand il fallait l’être. En général, je ne fais pas d’erreurs. C’est dommage que ça n’ait pas été comme ça la semaine dernière au Championnat de France. Ça m’aurait convenu. Au final, j’ai montré que j’étais encore là.

« JE ME SUIS DÉTENDUE »

La course est bien partie pour toi !
J’ai fait l’un de mes meilleurs départs en Coupe du Monde. J’essaie de moins me mettre de pression. Souvent, je m’obsède à me dire : “Caro, tes départs sont mauvais”, mais ce n’est pas le cas. Physiquement, j’ai le niveau. Je fais surtout un blocage mental. Il y avait mes petits neveux sur le bord du circuit aujourd'hui. Je me suis dit qu’il fallait que j’assure. Ils étaient tout contents. Je me suis détendue et quand je le fais, ce n’est pas plus mal.

Comment as-tu géré l’après Championnat et ta 2e place ?
J’ai fait l’autruche. Marion (Norbert-Riberolle) était plus forte ce jour-là. C’était une course qui lui convenait. Aujourd’hui, j’ai vu qu’elle mettait des attaques aux autres. Je me suis dit que ce n’était pas ridicule pour moi de m’être fait battre par elle. Par contre, c’est toujours dur de se remotiver pour aller faire les premières intensités après le Championnat. Dimanche soir à deux heures du matin, je me suis dit que je ne voulais pas me réveiller avec les tenues bleu-blanc-rouge alors je les ai toutes mises au fond d’un autre sac. Il faut digérer. Quand on ne l’a pas vécu, on ne sait pas ce que c’est.

Ta performance du jour te redonne-t-elle le sourire ?
Hier (samedi), c’était mon anniversaire et je me suis offert un petit Top 10 en Coupe du Monde. J’en avais un peu marre ces derniers temps. Je me disais que ça nécessitait beaucoup de congés que d’aller jusqu’au mondial. Tout le monde ne se rend pas compte. En plus, on se met un petit peu de pression quand on voit les factures à payer : le loyer, du prêt de la voiture, etc. Heureusement, je suis à la maison, chez mes parents, et je vois des amis. C’est sympa. Ça m’a requinquée.

« UN TOP 5 EST JOUABLE »

Revois-tu tes objectifs à la hausse pour le mondial ?
Quand tu as déjà été vice-Championne du Monde, la seule amélioration possible, c’est d’être Championne du Monde. Je sais que cette année, je ne pars pas pour le podium, mais sur une course glissante, je peux faire une place correcte. Un Top 5 est jouable.

Et tu seras au départ de la dernière manche de Coupe du Monde, la semaine prochaine...
Je ne pense qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. Je vais monter toute seule à Hoogerheide pour aller chercher une place au général. La 11e du classement général gagne 5 000€. Je vais aller chercher des sous. C’est compliqué depuis début décembre, mais heureusement que papa et maman sont là.

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