Les Bleus ont suivi le plan de Thomas Voeckler

Crédit photo Corentin Richard - DirectVelo

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La tactique de Thomas Voeckler et de l’Equipe de France était limpide, ce dimanche, lors du Championnat du Monde au Yorkshire : tout pour Julian Alaphilippe. Malheureusement, le puncheur tricolore n’a pas connu sa meilleure journée de l’année, loin de là. En manque de sensations et handicapé par les conditions météorologiques, le 5e du dernier Tour de France n’a pas pesé dans le final (lire sa réaction). Du côté des Bleus, pourtant, les équipiers avaient tenté de faire leur part de travail du mieux possible. Julien Bernard, tout d’abord, a pris en main l’allure du peloton pendant de longs kilomètres, alors qu’une imposante échappée - dans laquelle on retrouvait notamment Nairo Quintana ou Primoz Roglic - était à l’avant. Puis Anthony Roux a pris le relais. Les plans de Thomas Voeckler ont été un peu revus avec le parcours qui a été raccourci. Il y avait plus de tours de circuits à faire.  Le but était que je roule dès que l’on arrivait sur le circuit. J’ai essayé de rester devant et de placer Julian Alaphilippe dans les premiers tours. Puis quand j’ai lâché prise, j’avais les jambes qui étaient tétanisées par le froid”, résumait l’habituel sociétaire de la Groupama-FDJ, auprès de DirectVelo, quelques minutes après son abandon.

L’ancien Champion de France poursuit ensuite son analyse des deux premiers tiers de la course. “Thomas Voeckler avait prévu ça depuis longtemps. Il y avait un point stratégique entre les kilomètre 45 et 120. C’était une partie très compliquée, mais ça a donc été enlevé. Pour aller chercher le ravitaillement, c’était vent de face. Il y avait moyen de traîner derrière, ce n’était pas grave pour les leaders. La course reste quand même très difficile avec le temps. Pour preuve, des grands leaders ont abandonné tôt”. Anthony Roux n’oublie pas ensuite de parler du travail d’autres membres de l’équipe nationale. “Je n’ai pas pu faire autant de boulot que Rémi Cavagna, qui était très fort. Il a été une pièce maîtresse de l'Équipe de France”.

« JULIAN (ALAPHILIPPE) NOUS A DIT DE NE PAS ROULER »

Rémi Cavagna, justement, se dit satisfait du travail qu’il a accompli sur ce Mondial. “Ma part de boulot a été faite. Le but, c'était de durcir la course. À partir du circuit final, j'ai pris les rênes du peloton. J'ai mis un bon tempo. J'ai accéléré dans les parties techniques et les descentes. Au moment où j'ai lâché du peloton, je me suis retourné et je me suis demandé où étaient les autres coureurs. On n'était plus beaucoup”, synthétisait-il au pied du bus d’AG2R La Mondiale, le visage pâle, les dents claquantes.

Dans le dernier tour de circuit, c’est finalement Tony Gallopin qui s’en est le mieux sorti pour le collectif français. Frigorifié en zone mixte, l’ancien vainqueur d’étape sur le Tour de France a tout de même pris le temps de résumer sa course, à chaud. “C’est difficile de débriefer. Il y a tellement de fatigue. Je pense que l’on a fait une bonne course. On était beaucoup aux avant-postes. On a bien contrôlé. Quand Mathieu Van der Poel est sorti, Julian Alaphilippe était bien placé. Je pense qu’il lui en a manqué un peu pour être avec…, regrette celui qui se classe finalement 23e (voir classement). Dans les deux derniers tours, Julian nous a dit de ne pas rouler et d’essayer de faire ce que l’on pouvait. Il était vraiment mort, il n’en pouvait plus. Nous aussi, on avait beaucoup donné”. Déçu du résultat final de ses troupes, Tony Gallopin pouvait conclure en rappelant à quel point les conditions ont été éprouvantes pour les organismes dans cette quête à l’arc-en-ciel. “C’est une course qui restera dans les annales. Il a fait froid, on a eu de la pluie non stop. C’était une journée incroyable !”.

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