Jérémy Cornu : « Je vais arrêter »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Jérémy Cornu attendait tout autre chose lors de cette saison 2019. De retour chez les amateurs après trois années au sein de la formation Direct Energie, le Normand espérait se relancer du côté de l’UC Nantes Atlantique. Gêné durant l’ensemble de la saison par des problèmes physiques qu’il a dû trainer comme un boulet, l’athlète de 28 ans n’aura jamais été à 100% de ses moyens physiques. Après avoir fait une croix définitive sur toute ambition personnelle au terme du récent Grand Prix de Plouay Élites Open, il va tenter de se faire plaisir et de profiter au maximum de ses quatre derniers jours de compétition sur un vélo, lors des week-ends à venir. Il lui sera ensuite temps de tirer sa révérence et de se tourner vers une nouvelle vie.

DirectVelo : On ne t’a pas vu souvent à ton avantage cette saison. Pourquoi ?
Jérémy Cornu : C’était une année compliquée pour moi. Je n’ai jamais réussi à être à mon vrai niveau, alors que c’était l’année ou jamais pour repasser pro. J’espérais vraiment briller mais j’ai eu des soucis de santé qui m’ont contrarié. Il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas, malheureusement.

« LES GROS SOUCIS ONT COMMENCÉ SUR PARIS-MANTES-EN-YVELINES »

Dès le début de saison ?
Tout a vraiment commencé sur le Tour de Normandie. C’était mon premier gros objectif de la saison, je voulais y frapper fort. J’espérais un parcours plus dur et une météo plus exigeante. C’est la première fois que je n’arrivais pas à m’illustrer sur cette course car par le passé, j’y avais toujours fait quelque chose de bien. J’avais quand même réussi à prendre du plaisir en Normandie. Par contre, les gros soucis ont commencé sur Paris-Mantes-en-Yvelines. C’est là que la blessure est arrivée, alors que je misais beaucoup sur cette course et que l’équipe comptait sur moi. J’ai commencé à ressentir de vives douleurs dans le bas du dos. Il m’aurait fallu du repos complet mais j’avais le sentiment d’abandonner l’UC Nantes, alors je me suis contenté de micro-coupures.

Et tu ne t’es jamais vraiment remis totalement…
J’ai traîné ça toute la saison, notamment des inflammations. Toutes les deux à trois semaines, la douleur revenait sérieusement. J’étais diminué sur le Tour de Bretagne, puis je n’ai même pas pu participer au Championnat de France car je me suis blessé encore une fois. Ne pas être au départ du Championnat était un très gros coup dur pour moi.

N’as-tu pas eu envie de laisser tomber ?
Non, car ça aurait été une décision égoïste. Mentalement, c’était très dur car j’avais fait une bonne saison 2018 chez les pros, et notamment un très bon printemps, avec ma victoire d’étape au Circuit des Ardennes ou cette 6e place au Tour du Finistère. Je trouvais injuste de ne pas avoir été conservé mais j’étais resté motivé pour 2019. Je me sentais super bien en décembre et en janvier, et je pensais vraiment faire une grosse saison. Sans prétention aucune, je me savais capable de gagner les plus grosses Élites du calendrier. Et finalement, je n’ai jamais rien fait… Mais je n’ai jamais voulu arrêter, même si je sais que ma saison sera un échec. Sur le plan humain, je devais être là pour aider le club et les autres coureurs de l’équipe. J’ai quand même pris du plaisir à aider Léo (Danès) sur le Tour de Bretagne, par exemple. Malgré tout, j’attendais évidemment autre chose de cette saison.

« TU NE SAIS JAMAIS QUAND ÇA VA S’ARRANGER... »

Tu pouvais encore sauver ta saison le week-end dernier, à Plouay…
C’était mon dernier gros objectif de la saison ! C’est une course qui me tient à coeur, avec un parcours qui me plaît beaucoup. Ma femme était là, pour me supporter, mon entraîneur qui me connaît depuis mes neuf ans, également. Mais encore une fois, je n’étais pas à 100%. Je n’avais pas couru depuis quinze jours, et j’avais renoncé au Pertre à cause de nouvelles douleurs au dos. C’est comme ça…

Avais-tu déjà connu une période aussi compliquée ?
Jamais ! Pas aussi longtemps… J’avais traîné des problèmes d’allergies pendant trois ans, au Vendée U, et je m’étais fracturé le poignet et le scaphoïde, une fois. Mais là, c’est différent. Tu ne sais jamais quand ça va s’arranger, tu traines ça toute la saison…

Et maintenant ?
Je vais arrêter le vélo à la fin de la saison. Il me reste quatre courses à disputer : les Herbiers, la Ronde Mayennaise, le Tour de Rhuys et Paris-Vierzon. J’ai déménagé sur Orléans. J’ai une licence de commerce et je vais chercher du boulot dans ce secteur. Je quitte le monde du vélo déçu de ma dernière saison, mais sans regrets.

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