Thomas Denis le promet, il n’a pas de regrets. Battu pour moins d’une seconde, par Thibault Guernalec, à l’occasion du Championnat de France Espoirs du contre-la-montre (voir classement), l'habituel sociétaire du Vendée U préférait, quelques minutes après l’arrivée, se satisfaire d’être de retour à un tel niveau, un an presque jour pour jour après sa grave chute sur les routes du Tour de l’Avenir 2018. DirectVelo a recueilli la première réaction du médaillé d’argent.

DirectVelo : On a vu toute ta frustration, au moment de couper la ligne d’arrivée, lorsque le speaker a annoncé que tu étais devancé par Thibault Guernalec, pour moins d’une seconde…
Thomas Denis : Oui, j’étais forcément déçu sur le coup. J’ai fait une bonne préparation sur la route. La piste m’a confirmé que j’étais en forme. Tous les feux étaient au vert avant ce contre-la-montre. Pendant la course, je me suis pris au jeu en jouant le titre. Mais bon, je commence déjà à prendre un tout petit peu de recul, et je suis quand même content de cette place-là.

Ce recul rapide est-il dû à ta violente chute sur les routes du Tour de l’Avenir, il y a presque un an jour pour jour ?
Je sais d’où je viens. J’ai eu pas mal de soucis. L’envie d’arrêter le vélo m’est passée par la tête. Toute ma famille et l’équipe m’ont poussé à continuer et à me battre. Je suis revenu petit à petit. Pour moi, c’est une satisfaction aujourd’hui (samedi). Si j’avais arrêté, j’aurais eu beaucoup de regrets, alors je voulais y aller à fond. Pendant deux années, je ne savais pas où j’en étais. J’étais bon rouleur en Juniors mais depuis, j’avais l’impression d’avoir perdu ces qualités-là. Le fait d’être dans le match ici me prouve que je suis toujours là et qu’il faut continuer sur le même chemin.

« JE N’AI PAS FAIT D’ERREUR »

Ton éventuelle future participation aux Jeux Olympiques t’a-t-elle motivé à continuer ?
Exactement. Il nous reste une qualification à aller chercher pour les Jeux. Faire les Jeux est un rêve. Je n’avais pas envie d’abandonner ce rêve-là, ça aurait été trop bête d’arrêter pour blessure.

Lorsque l’on échoue dans la quête du titre pour moins d’une seconde, on doit se refaire la course mille fois dans la tête pour se demander où on l’a perdue ?
C’est sûr… Je me suis déjà refait la course (sourires). Une trajectoire, n’importe quoi… Pour si peu, c’est rageant. Je n’ai pas fait d’erreur technique. Peut-être que c'est dans ma gestion, sur le début… Je n’ai pas voulu partir trop vite, même si je suis parti sur un bon rythme. Avec des "si", on referait le monde, mais j’aurais peut-être pu gagner du temps au début. Et en même temps, je n’aurais peut-être pas fait le même final non plus. Je n’ai pas de regrets.