Anthony Jullien : « J'y ai vraiment cru »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Anthony Jullien accumule les places d'honneur sans toutefois parvenir à lever les bras, en 2019. Très régulier depuis le début de la saison, le lauréat du classement général de la SportBreizh (Élite Nationale) est passé tout près d'un gros coup, ce vendredi. Battu d'un souffle par Théo Delacroix à l'arrivée du Championnat de France Espoirs, l'habituel sociétaire de Chambéry Cyclisme Formation a dû se contenter de la médaille d'argent acquise sous les couleurs du comité Auvergne-Rhône-Alpes (voir classement). Il revient sur sa performance du jour pour DirectVelo.

DirectVelo : Quelle saveur a cette médaille d'argent ?
Anthony Jullien : Dans le final de la course, j'ai beaucoup pensé à ma  2e place chez les Cadets. Je me suis dit que cette année, il fallait monter une marche de plus. J'y ai vraiment cru jusqu'à l'arrivée. J'étais bien placé. J'ai lancé le sprint quand il le fallait. J'ai presque remonté Théo Delacroix, mais il faut dire ce qu'il en est : il était plus fort. Il a réussi à mettre le coup de rein qui a fait la différence. Je suis allé mourir à vingt centimètres de lui. Forcément, quand on passe la ligne, il y a une pointe de déception, mais avec du recul et en renvoyant les images du sprint derrière le podium, j'ai compris qu'il était plus fort. C'est quand même un beau résultat. Il faut voir le positif.

Pensais-tu être le plus rapide des trois en cas d'arrivée groupée ?
Je me savais rapide au sprint. J'ai déjà gagné sur des arrivées un peu similaires, donc j'y croyais. Je me suis dit que j'allais la jouer au sprint. Je suis rapide, je le sais, mais c'est un Championnat de France. L'arrivée était pour les hommes forts. Après, ce n'était pas un sprint à plat où les qualités intrinsèques du sprinteur jouent. Je pense que l'on aurait même pu voir un grimpeur gagner au sprint sur une arrivée comme celle-là. De toute façon, quand il y a le maillot au bout, ça se fait toujours au courage. Il ne fallait pas se voir plus fort que les autres. J'ai vu que Matis (Louvel) et Théo (Delacroix) faisaient partie des plus forts dans le groupe d'échappés. Il fallait rester humble et faire le meilleur sprint possible.

« J'Y AI PENSÉ »

Bien que tu aies remporté le classement général de la SportBreizh, tu n'avais pas encore levé les bras cette saison. Cela a-t-il joué ?
J'y ai pensé également. Je savais que j'avais déjà une victoire cette saison, mais que je n'avais pas levé les bras. Ça aurait été beau, mais je suis encore une fois 2e. Il reste encore de belles courses, il y a un beau programme à venir avec le CCF et AG2R La Mondiale. Je ne désespère pas de gagner avant la fin de la saison.

Tu as démontré que tu avais clairement franchi un palier cette saison !

J'ai toujours progressé petit à petit. Je n'ai jamais été quelqu'un qui a fait des éclats en étant plus jeune. J'ai toujours fait mon travail et mon bout de chemin. Je suis récompensé à chaque fois, saison après saison. J'ai acquis une place confortable au sein de Chambéry Cyclisme Formation. Tout le monde me fait confiance. J'ai pu me mettre en avant à partir de mai-juin. Je suis sur une forme ascendante. Ça me permet de faire de bons résultats, c'est pourquoi j'y croyais aujourd'hui, surtout que j'ai rapidement vu que j'avais de bonnes jambes.

L'an prochain, penses-tu être en mesure de réussir à passer cette petite marche qui t'empêche jusqu'à présent de décrocher plusieurs victoires par saison ?
C'est clairement l'objectif. Il va falloir aller décrocher des victoires pour passer professionnel, parce que c'est le but à long terme. Il me reste un an et quelques mois. Cette période sera décisive. Ces victoires en plus, à la place des 2e places, seront importantes. Il faudra viser la victoire.

« FAIRE ENCORE PLUS DE COURSES AVEC EUX »

Tu enchaînes les bonnes prestations après ta 5e place au Grand Prix des Marbriers...
C'était une course difficile, ça roulait vite. J'ai vu que j'avais de bonnes jambes et j'ai fait les bons choix de course. Ça m'a mis en confiance, contrairement au début de saison où je n'avais pas de résultats et où ça ne marchait pas du tout. Depuis juin, j'ai pris confiance en moi avec le soutien de l'équipe.

Après un début de saison plus compliqué, tu sembles définitivement lancé !
Je suis serein. Tous les bons résultats sont bons à prendre. Terminer 2e du Championnat de France sera un plus. En début de saison, je m'étais beaucoup pris la tête avec beaucoup de choses. Je me suis mis trop de pression et ça ne marchait pas. J'étais moyen, il me manquait des résultats. J'étais dans le flou. C'était lié à l'école. Je venais de finir une Licence et je ne savais pas si je devais continuer avec un Master. C'était compliqué à gérer. Je devais réfléchir à ça, puis j'ai pris la décision de ne pas continuer. J'ai été soutenu par ma famille et le CCF. J'ai même parlé avec Benoît Cosnefroy. Ils m'ont aidé. J'ai décidé de suivre un cursus de formation en anglais à partir de l'année prochaine. Depuis, j'ai trouvé la bonne formule à l'entraînement. J'ai pu mettre en route.

Quel sera ton futur programme de stage avec AG2R La Mondiale ?
Je pense qu'il y aura la Brussel Classic et le Grand Prix de Wallonie. Être stagiaire, ça met la poignée donc je vais en profiter. Je connais également plusieurs coureurs de l'équipe vu qu'ils sont passés par le CCF. L'expérience de la Polynormande a été très bonne, surtout avec la victoire de Benoît Cosnefroy. Ça donne envie de faire encore plus de courses avec eux.

 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Anthony JULLIEN