Mathias Norsgaard Jorgensen : « C'était pour moi »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

C’est devenu une habitude depuis de longues années. Les coureurs danois brillent régulièrement sur les routes du Tour de l’Avenir, plus spécialement encore lors des premières étapes, promises aux puissants routiers-sprinteurs. Ce jeudi, pour la 1ère étape de l’édition 2019, c’est le solide Mathias Norsgaard Jorgensen, 2m00 pour 82 kilos, qui s’est imposé après un formidable numéro à l’avant. En tête tout au long de la course ou presque en compagnie du Slovène Ziga Horvat, le Scandinave s’en est ensuite allé tout seul à quelques trente bornes de l’arrivée, pour résister au peloton et finalement s’imposer en solitaire. Un exploit qui permet au coureur de 22 ans de revêtir le premier maillot jaune de ce Tour de l’Avenir (voir classements). DirectVelo a recueilli la première réaction de l’habituel coureur de la formation Riwal Readynez.  

DirectVelo : Quel formidable numéro sur cette 1ère étape !
Mathias Norsgaard Jorgensen : Je suis parti assez tôt. Ce n’était pas ma décision de me retrouver dans cette situation. Je voulais juste créer un mouvement de course. Le Slovène m’a suivi mais personne d’autre ne nous a accompagnés. On a pris cinq minutes d’avance et à partir de ce moment-là, j’ai compris qu’ils n’allaient jamais me rattraper, si j’allais vraiment chercher au bout de moi-même. J’ai essayé de profiter de Ziga (Horvat) autant que possible. A trente kilomètres de l’arrivée, il n’avait plus du tout d’énergie. J’ai simplement appuyé un gros relais et je l’ai sorti de ma roue comme ça. Je savais que je pouvais le faire et en même temps, je n’y croyais pas… C’est la plus grosse course à laquelle je n’ai jamais participé. Pour moi, en tant que coureur Espoir, c’est aussi important qu’un Championnat du Monde.

Partir seul à trente kilomètres de l’arrivée pouvait sembler fou…
Quand je me suis retrouvé devant comme ça, je me suis dit que c’était pour moi. Pendant dix kilomètres, ils ne m’ont rien repris. Je l’ai fait tellement de fois cette année. J’ai dû déjà faire une dizaine d’échappées comme ça en 2019. Cette échappée, c’était vraiment pour me montrer. L’équipe aura encore besoin de moi demain (vendredi) pour le chrono, mais ensuite, dans la montagne, ça ne sera pas la même… Je fais plus de 80 kilos, alors on ne me verra plus… Mis à part dans le grupetto (sourires). Mais bon, j’aime faire la course ! 

La mission est donc déjà accomplie, dès la première journée ? 
Pas encore tout à fait. Comme je le disais, on compte sur moi pour le chrono par équipes. On aimerait le gagner. L’idée serait aussi de creuser des écarts au général, pour placer Andreas Kron face aux autres candidats à la victoire finale. Ce sera la journée la plus importante pour moi.

« PEUT-ÊTRE QU’AU MONDIAL, ON FERA LE TRIPLÉ »

On t’a vu écraser les pédales en fin de course et développer une grosse puissance. C’est vraiment le genre d’efforts que tu affectionnes !
Oui, bien sûr, je suis un spécialiste du chrono. J’ai eu tous mes meilleurs résultats dans cette discipline, à commencer par ma médaille de bronze l’an passé au Mondial. C’est la première fois que j’obtiens un tel résultat sur une course en ligne.

Tu n’étais pas présent sur le Championnat d’Europe contre-la-montre, la semaine passée…
Non. Je suis convaincu que j’aurais pu décrocher une médaille là-bas, mais nous avions déjà deux représentants pour le Danemark qui sont les deux meilleurs rouleurs actuels en Europe. Et ils ont d’ailleurs fait le doublé (Johan Price-Pejtersen et Mikkel Bjerg, NDLR). Peut-être qu’au Mondial, on fera le triplé sur le chrono… Je ne sais pas, mais ce sera l’objectif.

Pourquoi les Danois sont-ils si forts dans l’effort chronométré ?
Vous savez… Il y a eu le même phénomène en Australie il y a quelques années, avec la génération Durbridge, Hepburn et autres. Il y a tellement de talents au Danemark que c’est une sorte d’émulation.

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