Tom Pidcock : « Je n’avais plus le choix »

Crédit photo Philippe Seys

Crédit photo Philippe Seys

C’est une véritable histoire d’amour qu’est en train de tisser Tom Pidcock avec Paris-Roubaix. Déjà vainqueur de la mythique Classique chez les Juniors, en 2017, l’Espoir 2e année vient de remporter la version U23, ce dimanche, sous un soleil éclatant (voir classement). “En tant que crossman, je suis forcément à l’aise sur ce type de courses. Je n’avais pas été très chanceux sur les Classiques durant ce printemps. J’ai chuté lourdement et il m’a fallu pas mal de temps pour m’en remettre. J’avais tout mis en oeuvre pour être de retour à Liège-Bastogne-Liège mais finalement, c’était encore trop tôt et je n’y avais pas été très bon”, concède celui qui y avait alors pris une anecdotique 26e place.

« JE M'ÉTAIS ENTRAINÉ TRÈS DUR »

L’air de rien, le Britannique s’était fait oublier ces dernières semaines, avant d’afficher une condition très intéressante dans le nord de la France, déjà, sur les routes d’A travers les Hauts-de-France, le week-end dernier. 3e d’étape puis 9e du classement général, il avait envoyé un message fort à ses rivaux avant « l’Enfer du Nord ». “Je m’étais entrainé très dur ces dernières semaines, j’avais de bonnes sensations, et je savais que je pouvais espérer gagner ici”, confirme-t-il auprès de DirectVelo.

Malgré une frayeur en tout début de course suite à un saut de chaîne, l’ancien Champion du Monde du contre-la-montre Juniors a ensuite très bien géré sa course. “C’était vraiment très difficile. Le peloton a explosé dès les premiers secteurs pavés mais heureusement, mes coéquipiers ont réalisé un très bon travail pour me maintenir placé en tête de paquet. A un moment donné, je me suis quand même retrouvé derrière, alors que la Lotto-Soudal et la Conti FDJ faisaient un gros boulot à l’avant. Mais j’ai réussi à remonter. Puis on s’est retrouvé à quatre devant”.

« NE PAS ME METTRE TROP DANS LE ROUGE »

Tom Pidcock s’est ensuite isolé avec le Suisse Johan Jacobs, de la Lotto-Soudal, 7e du dernier Tour des Flandres. Un moment clé de la course. “C’était dans le secteur pavé N°7. Sur le coup, on s’est dit que l’on allait essayer d’aller au bout ensemble, à deux. Mais dans le secteur N°5, son directeur sportif est venu à sa hauteur et lui a demandé de ne plus collaborer avec moi, ce qu’il a fait”, regrette le coureur de 19 ans. “A partir de ce moment-là, je n’avais plus le choix : il fallait que je tente de me débarrasser de lui”.

Le garçon s’est ensuite arraché dans le célèbre Carrefour de l’Arbre. “C’était horrible, avec le vent de face”, préfère-t-il se marrer. Mais tout le monde était dans le dur…”. Restait enfin, pour Tom Pidcock, à tenir, seul, jusqu’à l’arrivée. “Je m'efforçais surtout de ne pas me mettre trop dans le rouge dans les derniers secteurs pavés, du Carrefour de l’Arbre au secteur N°2. Il faisait tellement chaud, que c’était facile d’exploser d’un coup si l’on ne faisait pas attention, mais j’ai réussi à tenir”

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