Simplement “dégoûté”. Le mot est revenu pas moins de trois fois dans la bouche de Maxime Daniel, au moment de répondre aux questions de DirectVelo, quelques instants après en avoir terminé. Parti à environ 70 kilomètres de l’arrivée en compagnie du Belge Tom Dernies et du Gallois Owen James - futur lauréat du jour - sur la 4e étape du Tour de Bretagne (2.2), le coureur d’Arkéa-Samsic semblait en très bonne position pour l’emporter ce dimanche. C’était sans compter sur une cruelle crevaison à quatre kilomètres de l’arrivée. “Aujourd’hui (dimanche), je pense qu’elle était pour moi. Je me sentais vraiment fort. Quand il fallait passer des relais ou accélérer, je sentais que j’en avais encore sous la pédale. Au sprint, je pense vraiment que ça l’aurait fait. Je suis dégoûté car j’avais fait la course parfaite”, peste le sprinteur, extrêmement touché par ce coup du sort. “Je disais depuis un moment que j’avais du mal à me remettre d’une grippe, mais depuis le début du Tour de Bretagne, je sentais que ça revenait bien. J’avais dit après la première étape que l’on allait me revoir. Et je me disais que j’allais gagner”.

Le coureur de 27 ans est d’autant plus malheureux qu’il n’a pas été privé que d’un éventuel succès d’étape. Septième du classement général au départ de Ploërmel, il semblait lancé dans une remontée. Au lieu de ça, le voilà désormais repoussé dans les profondeurs du classement. “Franchement, pff…  Je suis dégoûté, dégoûté…”. Il faut dire que Maxime Daniel avait tout prévu, tout calculé, lui qui avait d’ailleurs décroché des premières secondes de bonifications dès la première journée de course sur ce Tour de Bretagne. Et il avait remis le couvert à l’occasion de cette étape dominicale. “Quand je suis sorti, je me suis dit que j’allais chercher quelques bonifications. Lorsque le peloton est revenu vraiment proche à trois tours de l’arrivée… J’en ai remis un peu et je savais que ça pouvait le faire, car il y avait une partie du parcours sur laquelle le peloton ne pouvait pas nous reprendre de temps. Je le savais. Et là, avec cette crevaison, je ne termine même pas dans le temps du vainqueur”.

« C’EST LE RÉSUMÉ DE MA CARRIÈRE »

Car, comble de malchance, l’ancien coureur de Sojasun et d’AG2R La Mondiale a donc connu cette crevaison juste avant de rentrer dans les fameux trois derniers kilomètres, qui lui auraient permis d’être classé dans le temps que Tom Dernies, lâché par Owen James (voir classements). “J'ai essayé de sprinter dans le final pour rentrer sur le peloton, mais... Je manque tellement de réussite ! Je devrais avoir beaucoup plus de résultats que ça, je pense. J’ai l’impression que ce coup du sort est le résumé de ma carrière. J’ai les jambes pour faire de belles choses, mais il y a toujours un truc qui me pénalise, et je ne peux pas montrer ce que je vaux. Aujourd’hui, c’était encore l’exemple parfait”. 

Malgré cette énorme déception, Maxime Daniel avait une pensée pour Owen James, le vainqueur de l’étape, au moment du podium protocolaire. “Je suis content que ce soit un coureur de l’échappée qui gagne l’étape, car on la méritait tous les trois. Mais je suis déçu que ce ne soit pas moi. J’ai besoin de victoires, mais l’équipe aussi”, rappelle celui qui voit en effet sa formation en difficulté depuis le début de l’année, comme elle l'avait déjà été à la même période la saison passée. “Là, on ne peut vraiment pas dire que l’on a de la réussite. D’accord, on peut se faire critiquer sur nos résultats… Mais il faut quand même être conscient qu’en terme de réussite, c’est un truc de fou !”.