Maxime Le Lavandier : « J’arrête sans regret »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Cette fois, c’est fini. Après avoir tenté sa chance dans six des plus grands clubs amateurs français sur ces huit dernières années, Maxime Le Lavandier s’est fait une raison. A désormais 26 ans, et après des expériences à Sojasun espoir-ACNC, au CC Etupes, à Chambéry CF, au Team Pro Immo Nicolas Roux, aux Côtes d’Armor-Marie Morin et enfin à l’AVC Aix-en-Provence, il a décidé de mettre un terme à sa carrière cycliste, comme l’avait fait son frère Mathieu deux ans plus tôt. Installé à Nîmes, où il a récemment décroché un emploi, Maxime Le Lavandier revient sur cette décision pour DirectVelo.

DirectVelo : Le vélo, c’est donc fini !
Maxime Le Lavandier : J’aurais pu continuer encore quelques saisons, mais je prenais moins de plaisir à rouler. L’objectif, depuis des années, a toujours été de passer pro. Mais j’ai maintenant 26 ans, et je ne fais pas des saisons exceptionnelles. J’ai compris que je n’allais pas accéder à l’échelon supérieur, alors j’ai préféré me lancer dans le monde du travail. Si j’avais attendu d’avoir 30 ans, j’aurais sans doute oublié comment on travaillait (sourires). C’était la décision la plus sage à prendre.

C’est donc une décision qui était réfléchie et imaginée depuis longtemps ?
J’en avais déjà discuté plusieurs fois avec Jean-Michel (Bourgouin, le manager général de l’AVC Aix-en-Provence, NDLR) durant la saison. Le vélo amateur est un monde précaire. Cette année, j’ai pu bénéficier d’un sponsor personnel qui me soutenait, mais tout de même…

Pourquoi as-tu changé d’équipes si souvent au cours de ta carrière ?
C’est une longue histoire… En fait, c’est assez simple : il y a toujours eu une bonne raison. A Sojasun, j’ai découvert le niveau Elites pendant deux ans, puis j’ai été attiré par le projet super carré et structuré de Chambéry. C’était très professionnel. Mais lorsque j’y étais, l’équipe AG2R La Mondiale ne cherchait pas de coureurs de mon profil, alors je suis parti à Etupes, qui avait des liens avec la FDJ. Encore raté. Je devais signer pro chez Dynamo Cover mais on connaît la suite (lire ici). J’ai eu la chance de trouver refuge à Pro Immo, mi-décembre. L’année suivante, j’ai commencé à douter de ma possibilité de faire carrière, alors j’ai voulu retourner en Bretagne pour m’impliquer dans l’exploitation de mes parents, histoire de voir si ça pouvait m’intéresser pour l’avenir. C’est pour ça que je suis allé chez Côtes d’Armor. Quant à mon choix de l’AVC Aix, je voulais faire une dernière saison à 100% vélo, pour tenter ma chance et par la même occasion être dans le sud, avec ma copine à Nîmes. Je misais aussi sur les liens entre l’AVC Aix et le Team Delko.

« AU MAUVAIS ENDROIT AU MAUVAIS MOMENT »

Finalement, tu as passé ton temps à courir après des liens entre équipes amateurs et structures professionnelles…
C’est ça et j’ai l’impression d’avoir souvent été au mauvais endroit au mauvais moment. A Chambéry, ils cherchaient d’autres coureurs à ce moment-là pour passer au-dessus. J’ai quitté Côtes d’Armor au moment où Israël allait devenir la réserve. Il y a plein de choses comme ça… Mais bon, c’est le jeu. Si j’avais vraiment marché fort, j’aurais trouvé une équipe. J’ai souvent passé de très bons moments dans ces différentes équipes et j’en garderai de très belles expériences.

Aurais-tu dû agir autrement ?
Je ne sais pas trop. Ce n’est pas facile à dire après coup. Honnêtement, je ne veux plus trop penser à tout ça… J’arrête sans regret. Quand je vois des petits jeunes qui marchent déjà super fort, je me dis qu’il n’y avait pas forcément de place pour moi. D’un autre côté, mon coéquipier de l’AVC Aix, Adria Moreno, a fait une superbe saison et n’a rien trouvé chez les pros. Et il n’a qu’un an de plus que moi ! Il faut être sérieux, je n’avais aucune chance de passer pro dans le futur. Ou alors, il aurait fallu que je paie ma place, ou que je me fasse pistonner à mort (rires). Mais je ne voulais pas de ça.

A quel moment t’es-tu senti le plus proche de faire carrière ?
Lors de ma saison chez Pro Immo. J’avais fait un très bon début de saison. Je m’étais entraîné énormément et j’étais revanchard après l’épisode Dynamo Cover. A ce moment-là, le vélo me semblait facile, et je pensais pouvoir être pro l’année suivante. Mais finalement, j’ai perdu la forme et ce n’est jamais vraiment revenu.

« LA COMPÉTITION ME MANQUE DÉJÀ »

As-tu fini par savoir quel type de coureur tu étais véritablement ?
(Rires). C’est vrai que ça ne sautait pas aux yeux, car je pense en réalité avoir été quelqu’un d’assez complet tout au long de ces années. Je me débrouillais bien dans les cols quand même. Surtout les cols pyrénéens de la Ronde de l’Isard. Je les adorais ! A l’Isard, c’était toujours du “vélo-facile” pour moi. Je m’y sentais bien. Mais j’étais passe-partout en réalité. J’arrivais à me débrouiller sur les courses à bordures comme le Circuit des 4 Cantons. Surtout, j’aimais les conditions difficiles. S’il faisait froid, qu’il pleuvait… C’était pour moi. J’aimais beaucoup les Classiques bretonnes pour cela.

Où travailles-tu désormais ?
Je suis devenu commercial dans une entreprise de rénovation, depuis la rentrée. Je bosse sur Nîmes. C’est une bonne expérience, même si j’ai d’autres projets et que je ne compte pas faire ça toute ma vie. Mais je ne peux pas en dire plus pour le moment…

Vas-tu continuer de suivre ce qu’il se passe sur les routes ?
La compétition me manque déjà un peu. Du coup, je devrais prochainement me lancer dans les compétitions de duathlon et/ou le triathlon. J’ai même pris quelques leçons d’endurance équestre, comme ma copine pratique ce sport. Pour l’instant, ce n’est pas possible car je fais de très grosses semaines au boulot, mais j’ai envie de disputer des triathlons longue distance. J’ai besoin de me faire mal à la gueule, ça me manque.

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