Mondial : Un Junior frôle le pire

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

Crédit photo Régis Garnier - DirectVelo

C’est une image qui est passée pratiquement inaperçue lors des derniers Championnats du Monde d’Innsbruck (Autriche) et pourtant, elle aurait pu avoir un drame pour conséquence. Jeudi dernier, lors de l’épreuve en ligne Juniors Hommes, Ilan Van Wilder se trouve dans un groupe de chasse au coeur de la dernière heure de course, et peut encore rêver d’un Top 10 mondial. Dans sa roue, le Danois Aksel Skot-Hansen. Les deux hommes sont lancés à tombeau ouvert dans la descente principale du circuit final lorsque le Belge commet une sortie de route. 

Visiblement considérée comme dangereuse par les organisateurs, la sortie de virage est protégée, et le vice-Champion d’Europe du chrono vient s’empaler dans un grand coussin de protection. Même sort pour le Danois. Ce dernier effectue un “soleil”, et retombe… sur la tête. Cette chute du concurrent danois glace le sang, et n’est pas sans rappeler celle de la Néerlandaise Annemiek Van Vleuten lors des Jeux Olympiques de Rio, en 2016. “Ce n’était pas de ma faute. Bon, c’est vrai que je n’avais pas eu l’occasion de reconnaître la descente avant la course, alors j’ai suivi la ligne d’Ilan Van Wilder. Quand j’ai compris qu’il allait manquer ce virage, c’était déjà trop tard pour moi, j’étais embarqué avec lui”, expliquera après coup le Danois auprès de DirectVelo.

UN VISAGE COUVERT DE SANG ET UN TOP 20 

Malgré la violence de l'impact, Aksel Skot-Hansen se relève quasi-immédiatement, tandis qu’Ilan Van Wilder reste groggy sur le sol. “Je suis remonté sur mon vélo de suite, mais ma roue arrière était cassée alors j’ai dû être dépanné par mon mécano”. La moto de la réalisation autrichienne capte furtivement le visage ensanglanté du Scandinave, lorsque celui-ci, paniqué, se retourne pour trouver de l’aide auprès de son directeur sportif. “Je n’ai pas pensé à grand-chose lorsque je suis remonté sur mon vélo. Si tu peux remonter sur ton vélo, tu le fais. Je pense que c’est une mentalité nécessaire si l’on veut faire carrière dans le cyclisme. Si tu renonces trop vite, alors tu vas abandonner encore plus facilement la fois suivante”. Mais le garçon est-il vraiment lucide lorsqu’il repart à l’assaut de la fin de la descente, le visage couvert de sang ? “C’est vrai que je saignais beaucoup et ça me faisait vraiment souffrir durant la dernière heure de course, mais je n’ai jamais voulu m’arrêter. En fait, j’ai quand même apprécié faire ce dernier tour, malgré la douleur”.

Finalement, Aksel Skot-Hansen termine l’épreuve sur un bon rythme. “J’ai dû chasser jusqu’à la fin de course. Je ne savais plus trop où je me situais, mais je me disais qu’il fallait simplement tenter de rattraper quelques concurrents”. Il coupe même la ligne d’arrivée à une très honorable 18e place, alors que Remco Evenepoel décroche un nouveau sacre mondial (voir classement). Peu après l’arrivée, le Danois se revoit sur l’écran géant d’Innsbruck. “J’ai revu la chute, mais j’étais déjà conscient de la gravité de cet incident avant de le revoir. Ca ne m’a pas fait peur de revoir la chute : je sais que cela fait partie de la vie d’un cycliste et j’ai assez de confiance en moi pour oublier ce moment-là. Je suis content de faire 18e dans ces conditions, même si j’aurais pu faire beaucoup mieux”. En début de semaine, Aksel Skot-Hansen précisait à DirectVelo avoir encore de nombreuses douleurs et s’être fait poser des points de suture au niveau de la paupière et de l’arcade. “J’ai quand même vraiment été très chanceux”.

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Portrait de Aksel Bech SKOT-HANSEN