Tour de France : Sur les traces de… Maxime Bouet

Crédit photo Www.velofotopro.com

Crédit photo Www.velofotopro.com

C’est reparti pour un Tour ! Une nouvelle fois, tout au long de la “Grande Boucle”, DirectVelo vous propose de partir “Sur les traces de” coureurs du Tour de France, en évoquant grâce à un coéquipier, un adversaire, un dirigeant ou un proche, ses saisons dans les catégories de jeunes, ou en Amateurs. Aujourd’hui, le Marseillais Thomas Rostollan, professionnel durant quatre saisons, nous parle de ses années amateurs au côté de Maxime Bouet, d’abord au Chambéry CF, puis au VC La Pomme Marseille.

« J’ai rencontré Maxime en équipe de Provence. Il était à la Pomme et moi, j’étais à l’AVC Aix. On se faisait un peu la bagarre, déjà à l’époque. Je pense notamment aux manches du Challenge National Juniors, et au Tour PACA. On a très vite bien rigolé, lors de nos différents rassemblements. Au-delà de la rivalité entre nos clubs, il se passait quelque chose : c’était marrant. Je l’ai retrouvé au Chambéry CF, où il a débarqué en Espoir 1.

« UN TUEUR, LE CANNIBALE DES JUNIORS »

Lorsqu’il est arrivé au club, c’était un peu la star de l’équipe. Il faut dire que chez les Juniors, il avait été impressionnant. Il nous tapait partout, sur tous les terrains, même au chrono. Dès les Juniors 1, il avait marché super fort et en J2, c’est même devenu un tueur ! Quand tu avais Maxime au départ, tu savais que ça allait être dur pour toi. C’était un peu le cannibale des Juniors. Il avait une de ces hargnes… Il pleurait quand il ne gagnait pas.

Mais il a eu du mal à s’acclimater aux méthodes de travail du club. Il était passé du coureur qui gagnait tous les week-ends en Juniors à quelqu’un qui subissait dans le peloton amateur, face à des vieux briscards de 30 ans. Il lui a fallu le temps de s’adapter au niveau, aux kilométrages plus élevés etc. Il a connu une année difficile, mais il est resté concentré sur son objectif de passer pro. C’était un bourreau de travail. Il savait où il allait… On avait très vite vu qu’il passerait pro un jour. De toute façon, il faisait tout pour ça. Il avait toujours à l’esprit de progresser, encore et encore. On a passé un an ensemble, en coloc. Je le voyais faire du home-trainer pendant des heures lorsqu’il pleuvait dehors à Chambéry. Moi, je ne connaissais pas ça. Dans mon esprit, le home-trainer, c’était uniquement pour s’échauffer avant un chrono (sourires). A Marseille, s’il pleut, tu attends le lendemain pour faire une grosse sortie car tu sais qu’il ne va pas pleuvoir deux jours de suite. Mais lui, il appliquait son programme à la lettre. C’était la même chose pour la diététique, il faisait très attention. Maxime avait déjà une certaine maturité que la plupart des autres coureurs de son âge n’avaient pas.

« IL SE REGARDAIT PÉDALER »

On partageait tout. On faisait les boutiques ensemble en ville. On adorait partager nos passions de la musique, du cinéma et de la mode. On était des dingues de mode ! Moi, j’étais le coiffeur attitré du groupe. Je faisais la même coupe à tout le monde : c’était nuque longue et rasé sur les côtés. Les cheveux dépassaient du casque… On faisait super attention à notre style : on montait les chaussettes le plus haut possible. On découpait même les chaussettes pour pouvoir mieux les tirer… Bon du coup, des chaussettes qui devaient normalement nous tenir dix sorties, ne tenaient que sur deux courses. Il fallait tout le temps les changer. Mais bon, on n’était pas très exigeants : on allait se saper dans les fripes, et on se faisait des défilés de mode. Et Maxime se sapait même pour faire du home-trainer à la maison. D’ailleurs, je rigolais car il faisait toujours du home-trainer en face d’un miroir, et il se regardait pédaler. Il avait toujours une position sérieuse… On aurait dit qu’il était suivi par une caméra du Tour de France (rires).

Sur la première année dans les rangs Espoirs, on se prenait des taules, mais c’était des moments magiques quand même. On partageait une même passion : on bossait dur et on rigolait beaucoup malgré tout. On a fait les 400 coups ensemble. On était insouciant, on avait de bons délires. Maxime a connu quelques déceptions en Espoirs mais il avait toujours la banane malgré tout. Il n’oubliait jamais de rigoler, même si le vélo était toujours très important pour lui. Ca a toujours été un vrai gagneur
».        

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Maxime BOUET
Portrait de Thomas ROSTOLLAN