Matej a refait une Mohoric

Crédit photo James Odvart

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Quand le directeur sportif autrichien de Bahrain-Merida, Harald Morscher, a expliqué le dernier kilomètre en descente de l'étape de Feldkirch à ses coureurs, il savait que Matej Mohoric pouvait faire un malheur sur cette arrivée. "J'habite à dix kilomètres de Feldkirch. Je connais le final les yeux fermés. Avec ses qualités, il était évident que nous devions jouer sa carte", explique-t-il à DirectVelo. Le tracé sinueux et étroit s'apparentait à un terrain de jeu idéal pour le Slovène. "Déjà qu'au briefing, ce final m'intéressait mais quand j'ai passé la ligne pour la première fois, cela a conforté mon envie de faire l'étape", confie le coureur.

Par conséquent, le coureur de 23 ans a convaincu ses coéquipiers de rouler pour lui. "Enrico Gasparatto est le gars qui a rendu le succès possible. Il a imposé un rythme constant empêchant le groupe de tête de prendre plus de deux minutes. Mark Padun et Antonio Nibali ont durci la course dans le final pour supprimer les hommes rapides. Tout a bien marché selon le plan", explique le directeur sportif.

GROSSE DIFFERENCE SUR 1000 METRES

Alors que le peloton est arrivé groupé à la flamme rouge, Matej Mohoric a fait un trou énorme sur la ligne d'arrivée. "C'est sans doute grâce à ma technique et mon habileté à prendre des risques. J'en ai tiré profit, mais c'est clair que j'ai bien creusé l'écart sur 1000 mètres", s'épate-t-il.

Déjà Champion du Monde Espoirs, notamment grâce à sa position assis sur le cadre, le vainqueur d'étape sur le Tour d'Italie consolide sa réputation dans l'exercice de la descente, comme Vincenzo Nibali, son leader chez Barhrain-Merida. "Je ne sais pas si je descends mieux que lui. Il faudrait être adversaires pour s'en rendre compte, mais ce n'est pas à l'ordre du jour. En tout cas, nous avons un bel avantage sur les autres grâce à cet atout et j'espère continuer ainsi durant la suite de ma carrière."

TROP TOT DANS LE WORLDTOUR

Sa saison 2018 d'ores et déjà réussie contraste avec les quatre premières chez les professionnels durant lesquelles il a eu du mal à s'acclimater. "Quand je suis devenu Champion du Monde, je n'étais qu'Espoir première année. Avec le recul, je suis passé sans doute un peu trop tôt dans le WorldTour. Néanmoins, c'est clair que je ne visais pas des grands résultats pour mes débuts. Désormais, j'ai quatre années à ce niveau dans les jambes, j'ai 23 ans et je commence à réaliser que je peux rivaliser avec les meilleurs du peloton international."

Victorieux de cette première étape vallonnée du Tour d'Autriche, le troisième du Tour de Slovénie reste les pieds sur terre en ce qui concerne le Championnat du Monde à Innsbruck.  "Il ne faut pas rêver. Le tracé en septembre est beaucoup trop dur pour moi. C'est vrai qu'il y aura des descentes, mais la partie montante ne me convient pas.  C'est clair que si, un jour, un Championnat du Monde peut se gagner en descente, j'y penserai", conclut-il.

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