Que va-t-il se passer ce dimanche, au sein de l’équipe Cofidis ? La formation de Cédric Vasseur sera l’une des grandes attractions du Championnat de France Elites sur route de Mantes-la-Jolie (Yvelines), avec ses deux sprinteurs et co-leaders Nacer Bouhanni et Christophe Laporte. "Au vu de l'enjeu, je ne peux pas demander à l'un de se sacrifier pour l'autre", admettait il y a quelques jours le manager général auprès du Télégramme. Il faut dire que la tension était plus que palpable il y a deux semaines, lors de la Route d’Occitanie (lire ici). Alors, dans quel état d’esprit les deux hommes abordent-ils cette course au maillot tricolore ? “L'objectif est en premier lieu que l'équipe rapporte le maillot. On veut que le maillot bleu-blanc-rouge soit dans la maison Cofidis pour le Tour de France”, résume Christophe Laporte auprès de DirectVelo. “On va faire le maximum pour ça. On va faire la course avant de penser au sprint. On ne sait pas comment ça va se dérouler. Il fait chaud, il peut y avoir des défaillances”, ajoute l’ancien sociétaire de l’AVC Aix-en-Provence. “Ce sera une course longue avec beaucoup de kilomètres. Je pense que ça sera difficile, surtout avec les conditions météorologiques”, déclare pour sa part Nacer Bouhanni. 

« J’AURAI UN STATUT DE LEADER, C’EST CE QUE JE VOULAIS »

D’un point de vue physique, les deux hommes semblent arriver en très bonne condition. "Ma préparation s'est bien passée. J'ai enchaîné pas mal de courses par étapes. La forme est là”, confirme Nacer Bouhanni. Quant à Christophe Laporte, il vient tout juste de prolonger son contrat avec la Cofidis jusqu’en 2021. De quoi aborder ce Championnat en confiance et en toute sérénité. "On voulait se mettre d'accord avant le Championnat de France pour continuer la saison sereinement, ainsi que les années qui arrivent. C'est une très bonne nouvelle. Je suis très content. Je remercie l'équipe pour la confiance qu'ils m’accordent”, précisait-il en marge de la présentation des équipes. “C'est un projet sportif qui va durer trois ans dont nous avons beaucoup discuté. J'aurai ma carte à jouer sur les Classiques et les sprints où j'aurai un statut de leader. C'est ce que je voulais. Je veux voir ce que je vaux à tous les niveaux, en étant leader”.

« JE N’AI JAMAIS PROCÉDÉ DE LA SORTE, CA NE MARCHE PAS COMME CA »

Il semble donc acté que Nacer Bouhanni et Christophe Laporte joueront leur propre carte ce dimanche, chacun de leur côté. Mais qu'en sera-t-il de tous les autres coureurs de la Cofidis ? Les deux sprinteurs espèrent-ils compter sur des coéquipiers fidèles et totalement dévoués à leur seul intérêt ? “Je vais faire ma course sans démarcher personne. Je n’ai pas à faire ça. On verra bien quelles seront les consignes et quels sont les scénarios de course, mais je ne me vois pas aller discuter avec des coureurs pour leur demander de rouler pour moi. Je n’ai jamais procédé de la sorte, ça ne marche pas comme ça dans l’équipe”, tranche Laporte. “Si je suis sûr d'avoir des équipiers prêts à travailler pour moi à 100% ? Le briefing n'a pas encore été fait. Pour l'instant, il n'y a l'assurance de rien du tout. Pourquoi devrais-je aller démarcher mes coéquipiers ? On verra en fonction des conditions de course. Moi, je suis là pour aller sprinter à la fin. Je vais me concentrer sur ça”, répond pour sa part Bouhanni, lorsqu’on lui pose la même question.

« SANS PENSER AU TOUR »

Et si les deux hommes attendaient simplement de voir ce qu’il en est, une fois en course ? “On ne sait pas du tout comment va se passer la course. On voudrait tous être Champion de France, mais on ne pourra pas tous l'être. Il n'y en aura qu'un”, rappelle le Varois, qui préfère rester évasif. Autre enjeu primordial de ce Championnat, une place pour la Grande Boucle, bien que Nacer Bouhanni promette de ne pas y penser. “Je n'ai pas le sentiment de jouer ma place sur le Tour de France sur cette course. Si je dois être sur le Tour, je le serai, sinon je ne le serai pas. Je veux faire la meilleure course possible ici, sans penser au Tour. Ils dévoileront la sélection lundi. On verra, je ne me prends pas la tête avec ça”.