Flavien Dassonville : « C’est terminé... »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Flavien Dassonville est passé tout près de réussir son coup. De retour dans les rangs amateurs en cette saison 2018, le sociétaire du CC Nogent-sur-Oise rêvait de remporter le Championnat de France Amateurs, avant de mettre un terme à sa carrière de cycliste. Après avoir passé la journée en tête de course dans les rues de Mantes-la-Jolie (Yvelines), le Picard a finalement été piégé par son compagnon d’échappée, Geoffrey Bouchard (CR4C Roanne), dans le dernier tour de circuit. Et n’a jamais pu boucher le trou par la suite. Extrêmement déçu, Flavien Dassonville n’a pu s’empêcher se laisser couler quelques larmes sur le podium protocolaire. Avant de revenir sur ce Championnat national auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Que t’a-t-il manqué dans le final ?
Flavien Dassonville : Sur le final, c’était un jeu tactique. Nous étions quatre devant, dont deux coureurs de Rouen (Matis Louvel et Taruia Krainer, NDLR). Les deux coureurs de Rouen ont joué avec mes nerfs et je me suis énervé. Je me suis accroché avec Taruia. Je n’étais pas content… Mais en fait, Louvel était à fond. Dans la première grosse bosse du dernier tour, j’ai laissé un trou derrière Bouchard, volontairement. Je pensais qu’ils allaient boucher le trou mais en fait, les deux étaient à fond. Je me suis rendu compte que j’étais piégé. J’ai essayé de ressortir sur le haut et j’ai pu les lâcher. Mais j’étais encore à cinq-six secondes de Bouchard. Puis je suis resté planté là, à une dizaine de secondes. Ces dix secondes de trop, je m’en mords les doigts.

Ce duel face à Geoffrey Bouchard était un copier-coller de celui de la SportBreizh !
J’y ai pensé ! Même avec Rémi Aubert, qui était aussi devant à la SportBreizh. Lors de l’étape reine, j’avais fait le plus gros du boulot et il m’avait battu au sprint, de pas beaucoup. Si j’avais joué un peu plus malin, j’aurais peut-être pu gagner. Cette fois, je commets une erreur tactique et il a pu tenir et aller au bout. Chapeau à lui.

Tu parlais de ce Championnat de France depuis ton arrivée à Nogent…
C’était mon objectif majeur de la saison. Je m’étais préparé pour cette course-là, je voulais être Champion de France. C’était mon dernier Championnat et je le voulais à tout prix, avant d’arrêter le vélo. Bon, ça reste une deuxième place. Avant le départ, j’avais dit au groupe que les places de 2 et de 3 étaient des lots de consolation, pour compenser la déception… Mais la déception est tellement grande… J’ai une médaille autour du cou, mais pas le maillot.

« JE SUIS DEVANT EUX »

Au début du printemps, on pouvait se demander si tu allais retrouver la motivation et ton meilleur niveau, mais tu avais parfaitement préparé ton coup !
J’ai changé de vie, comme vous le savez (lire ici). Mais j’avais ciblé cette période du mois de juin, qui me correspond bien. Je l’avais vu l’an passé, lorsque j’avais enchaîné une victoire à la Ronde de l’Oise et un bon Championnat de France chez les pros. Cette fois, j’ai gagné la SportBreizh et je termine 2e du Championnat de France. Je ne me loupe pas beaucoup.

Et maintenant ?
C’est terminé… Je passe à autre chose. Je vais arrêter en fin de saison. J’en profite d’ailleurs pour remercier toutes les équipes WorldTour et Conti Pro qui ne m’auront jamais donné ma chance. Mais bon, je vais finir la saison avec Nogent et il reste encore de beaux objectifs, à commencer par le Tour de Côte d’Or. Si je peux encore marcher en Coupe de France DN1… Ca reste un objectif important pour l’équipe.  

On te sent toujours aussi rancunier envers les équipes professionnelles…
Rancunier, non. Je n’avais pas le couteau sous la gorge pour vivre. J’aime le vélo et je voulais simplement me mesurer aux meilleurs, sur des courses d’un plus haut-niveau qu’en Conti. J’aurais aimé découvrir les grandes Classiques, comme Paris-Roubaix, courir à l’étranger… Changer de programme, en fait. Mais bon, hormis Frédéric Rostaing (manager général du Team Delko-Marseille Provence-KTM), personne ne m’a rien proposé. C’est leur choix. Toujours est-il que j’ai terminé 2e du Championnat de France aujourd’hui (samedi), devant tous les coureurs qui roulent dans les “réserves” des équipes pros. Je suis devant eux. Ca veut dire que j’avais le niveau, même si on ne m’a pas tendu la main.

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