Fabien Grellier, le kilomètre face aux bisons

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Il aura donc manqué 300 mètres à Fabien Grellier pour décrocher sa première victoire dans les rangs professionnels. Parti seul sous la flamme rouge lors de Paris-Chauny (1.1) ce dimanche, le sociétaire de la Direct Energie a été condamné par le travail collectif des Wanty-Groupe Gobert, en surnombre dans le final de l’épreuve qui s'est jouée entre seize rescapés d'une longue échappée (voir classement). Sans regrets après avoir tenté ce coup de poker, le coureur de 23 ans, qui dispute actuellement sa troisième saison chez les professionnels, fait le point sur sa saison auprès de DirectVelo.  

DirectVelo : Le scénario semblait idéal pour la Direct Energie ce dimanche sur Paris-Chauny !
Fabien Grellier : C’est vrai qu’avec trois coureurs dans le groupe de 17, c’était pas mal. Surtout que l’on avait Sylvain (Chavanel) devant et on sait qu’il marche toujours bien. C’était un scénario de course assez bizarre car ça s’est fait d’entrée de jeu, ce qui est très rare. Voir un coup partir d’entrée et aller au bout, ça doit se faire une ou deux fois dans l’année chez les pros. C’était pour aujourd’hui (dimanche) ! A partir du moment où l’on s’est tous mis à rouler d’entrée dans le groupe, je savais que le bras de fer était entamé et que ça allait être dur pour le peloton. Il aurait fallu trois-quatres équipes organisées pour rentrer, mais on a bien roulé et c’était trop compliqué pour le peloton. Avec les bisons que l’on avait devant, je savais que le peloton n’avait pas intérêt de rigoler.

L’échappée a donc été au bout et tu as tenté le coup du kilomètre dans le final…
On a d’abord perdu Romain (Cardis) dans la dernière heure de course. Il n’était pas dans une grande journée. Avec “Chava”, on s’était dit qu’il allait faire le sprint et que j’allais tenter le kilomètre. Face aux bisons que l’on avait devant, il fallait bien essayer quelque chose. Je savais que j’allais avoir vent de dos. Je me suis laissé décrocher du groupe et je suis arrivé lancé de l’arrière. J’ai bien giclé et j’ai pris 50 mètres d’avance de suite, dans la grande ligne droite. Je sais que je peux tenir un effort sur 45 secondes ou une minute. Mais là, les deux Wanty se sont sacrifiés pour le troisième et ils m’ont repris vers les 300 mètres. C’est comme ça. On a tenté et je ne peux pas avoir de regrets sur ce coup-là.

« PAS LÀ POUR FAIRE DE LA TÉLÉ »

Comme l’an passé, tu viens également de participer au Tour de Suisse. Comment es-tu sorti de cette course par étapes WorldTour ?
Pas trop mal. J’avais de bonnes jambes et j’ai bien fini la course. J’ai senti l’évolution avec l’édition 2017, où j’étais vraiment là pour découvrir. Cette fois-ci, j’ai travaillé un maximum pour placer mes équipiers au pied des cols, je me suis arraché pour basculer aux sommets et essayer de donner encore un coup de main derrière… Je ne suis pas là pour faire de la télé ou juste prendre une échappée, mais pour répondre présent dans le final. Ce n’est pas facile, surtout sur des profils comme ceux du Tour de Suisse, mais ça fait du bien.

En début de saison, tu avais également disputé Paris-Nice. Tu sembles avoir un calendrier de plus en plus étoffé au fil des saisons…
C’est vrai que je prends de la place dans l’équipe. Je sens que je cours de mieux en mieux et que je deviens plus endurant. Si je dispute des courses comme Paris-Nice ou le Tour de Suisse, ça doit vouloir dire que je ne déçois pas le staff. Et je suis content de ça. Il ne faut pas oublier que nous sommes une Conti Pro et nous n’avons pas beaucoup de courses par étapes WorldTour. J’ai conscience de ma chance de disputer ces épreuves-là. C’est bien pour ma progression.

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