Kenny Elissonde : « J’ai pensé que c’était fini »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Kenny Elissonde a dû donner de sa personne, ce dimanche, pour sauver sa place sur le podium de la Route d’Occitanie. 3e la veille sur les hauteurs des Monts d’Olmes, également 3e au général, le Français du Team Sky pensait sans doute pouvoir assurer tranquillement cette position sur la 4e et dernière étape, vallonnée mais pas particulièrement piégeuse pour les favoris du classement général. C’était sans compter sur une offensive du leader de l’épreuve en personne, Alejandro Valverde, à 71 kilomètres de l’arrivée, accompagné de Luis León Sanchez, dangereux pour Elissonde au général. “Ils ont roulé vraiment très vite. A un moment donné, j'ai pensé que c'était fini. Quand ils ont pris 1'55''... Sans manquer de respect aux coureurs de la Cofidis, qui peut rouler plus vite que Luis León Sanchez et Alejandro Valverde sur le plat ? J'ai donc un petit peu douté”, admet le grimpeur de poche auprès de DirectVelo.

« J’AI ATTENDU LES DERNIÈRES RAMPES POUR EN METTRE UNE »

Dans les 20 derniers kilomètres, l’ancien sociétaire du CC Etupes puis de la FDJ a enfin vu l’écart diminuer sensiblement. “Deux coéquipiers sont rentrés de l'arrière. Je me suis dit qu'il restait des bosses sur la fin et que j'allais y produire mon effort. Je savais que je pouvais boucher du temps. C'est ce qu'il s'est passé”. Car Kenny Elissonde s’est lui-même chargé de passer des relais dans le maigre peloton des favoris, qui avait perdu beaucoup de coureurs au fil des différentes ascensions de la journée, dont la très difficile montée du Pic de Nore, plongée dans un épais brouillard sur son sommet. “Les autres gars du classement général m'ont accompagné. Ils se sont dit que si j'y allais, ils n'avaient pas de risque de se faire attaquer. On s'est relayé avec Sébastien Reichenbach et Dani Navarro. Comme c'étaient des hommes forts, au final, on a pu revenir. Après avec l'emballage final, on est rentré, mais c'est sûr que j'ai douté…”, insiste-t-il, satisfait du travail accompli.

Fin calculateur, celui qui revient d’un Tour d’Italie victorieux auprès de son leader Chris Froome savait où boucher le trou. “Je me suis dit, qu'à un moment, ils allaient caler un peu. J'ai attendu les dernières rampes pour en mettre une et revenir sur la fin. C'était très serré. Pendant l'étape, je me demandais comment il était possible de rouler aussi vite. Ils ont vraiment été impressionnants”. 

« CA FAIT DU BIEN DE REVENIR SUR CES ÉPREUVES »

Déjà 3e de la Route d’Occitanie l’an passé, il réitère donc cette performance. “Franchement, entre hier (samedi) et aujourd'hui (dimanche), ça a été une superbe course. C'était comme une épreuve Juniors ! Ça attaque de loin... Derrière, il y en a qui se font piéger. Il y a plusieurs intérêts. A la fin, les sprinteurs n'avaient plus d'équipiers donc les gars du général ont été obligés d'aller rouler”, s’amuse-il, heureux d’avoir participé à un tel scénario. “J'ai passé une bonne journée à la fin. Quand on fait beaucoup de courses en WorldTour, ça fait du bien de revenir sur ces épreuves. On s'amuse bien”.

Devancé par Alejandro Valverde et Daniel Navarro (Cofidis) au classement général final, Kenny Elissonde promet ne pas avoir quelconque regret. “J'aurais bien aimé faire un petit peu mieux encore. Troisième, c'est bien mais on veut toujours gagner. Cela dit, je suis satisfait de la manière dont s'est passée la course et d'avoir été acteur. Valverde, c'est un coureur que j'admire et j'ai de l'admiration pour sa carrière donc je ne me sens pas honteux de finir derrière lui”.

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Kenny ELISSONDE