Pierre Barbier : « Je me mets minable »

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

Un goût d’inachevé : c’est ce qu’il restera à Pierre Barbier de son aventure au sein de la BMC Development Team. “J’ai eu un programme de courses très léger, non pas en terme de qualité mais plutôt en nombre de jours de course. Je sortais d’une saison 2016 à Rouen où j’avais, à l’inverse, énormément couru et là, je n’ose même pas compter le nombre de jours de compétition que j’ai au compteur”, constate le coureur de 20 ans auprès de DirectVelo. Pourtant, le sprinteur-puncheur se sentait bien dans cette structure, entouré de certains des plus grands espoirs internationaux. “Il n’y a jamais eu aucun problème. On avait même une très belle cohésion. Mais cette saison il n’y avait qu’un front dans l’équipe tous les week-ends et les places étaient très chères. J’ai souvent couru seul de mon côté. Je ne faisais pas partie du noyau dur”.

Dans son registre, Pierre Barbier a dû se frotter à un Néerlandais, Bram Welten, très efficace. “Il était très fort et il avait la préférence des dirigeants pour les courses pour notre type de profil. C’est dommage car je sais que j’aurais pu faire mieux que ce que j'ai montré. J’étais surmotivé après un gros hiver et j’avais senti qu’un gros cap physique avait été passé”. Qu’importe, cette année plus que mitigée n’a pas empêché le jeune athlète de décrocher un contrat professionnel pour la saison 2018, lui qui portera les couleurs de Roubaix-Lille Métropole. “C’est un vrai bonheur, je vais m’entraîner très dur pour être prêt”, promet celui qui dit s’être toujours infligé de très grosses charges d’entraînement aux côtés de son frère Rudy, lui-même passé par Roubaix et désormais chez AG2R La Mondiale. “Il habite à cinq kilomètres de chez moi, on roule toujours ensemble. Je me mets minable avec lui : pas en terme de difficulté ou longueur de sorties mais sur les efforts. Je ne vais pas faire 30.000 bornes dans l’année, je ne suis pas ce genre de coureurs. En revanche, je ne sais pas combien de fois je suis rentré à la maison avec la tête qui tourne, ou le goût de sang dans la bouche ! En tout cas, je travaille dur”.

« JE N’AI PAS PEUR »

Suite à une année pauvre en jours de compétition, le lauréat d’une épreuve du Maillot des Jeunes Léopards en mars dernier ne craint-il pas d’être limité physiquement l’an prochain ? “Je n’ai pas peur. C’était comme ça et tant pis. Sur les Classe 2 comme sur mon stage avec Roubaix l’année précédente déjà, j’ai senti qu’il n’y avait pas de problèmes. Je bossais énormément à l’entraînement, je ne lâchais jamais rien. Je n’ai pas été démotivé et la condition était là. Si j’avais vu que j’étais nul, j’aurais accepté les décisions et je me serais posé des questions sur mon niveau. Mais là, si je prends la décision de passer pro, c’est que je sens que j’en ai les moyens”, assure Pierre Barbier, qui a récemment repris la compétition sur des cyclo-cross régionaux. 

Sa seule véritable inquiétude : devoir enchaîner pratiquement toutes les compétitions du calendrier si les Nordistes font face à une infirmerie pleine, à l’image de ce qu’ils ont connu pratiquement tout au long de la saison écoulée. “Ce serait peut-être difficile pour moi de tout enchaîner. Il me faudra des périodes de récupération. Pour le reste, je suis confiant. Je vais me donner les moyens de réussir”.

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