Jérémy Cabot : « Ça ne me fait pas peur »

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

Crédit photo Julie Desanlis / DirectVelo

Coup dur pour Jérémy Cabot. Le néo-professionnel de la formation Roubaix Lille Métropole s'est fracturé la clavicule en milieu de semaine dernière, à l'occasion de la troisième étape du Tour du Poitou-Charentes (2.1) alors qu'il portait le maillot distinctif de meilleur grimpeur de l'épreuve. Pas certain d'être conservé par l'équipe nordiste la saison prochaine, le coureur de 26 ans fait le point avec DirectVelo.

DirectVelo : Que s'est-il passé, jeudi dernier, sur les routes du "TPC" ?
Jérémy Cabot : J'ai roulé sur un caillou qui était en plein milieu de la route. J'étais au cœur du peloton et je ne l'ai donc pas vu. La route n'était pas très large à ce moment-là et il commençait à y avoir un peu de nervosité dans le peloton. J'ai été déséquilibré et je suis passé par-dessus le vélo. J'ai bien tapé... Au début, j'étais plutôt inquiet pour mon genou et je pouvais bouger l'épaule. Je pensais même repartir. Mais après une minute, je ne pouvais plus du tout bouger l'épaule et le médecin m'a dit que c'était la clavicule.

Tu as vite compris que cette blessure signifiait la fin de ta saison 2017 ?
Dans l'ambulance, j'ai commencé à compter les jours... J'ai vite réalisé que l'on était déjà fin août et que le temps que je récupère, que je reprenne l'entraînement et que je retrouve un bon niveau, c'était cuit. Peut-être que si je le voulais, je pourrais revenir pour les deux ou trois dernières courses de l'année mais franchement, je n'aurais pas les jambes pour faire quoi ce soit, alors il vaut mieux prendre le temps de récupérer et de repartir sur un cycle par la suite.

« CA FAIT PARTIE DU JEU »

C'est forcément frustrant de terminer ta première saison chez les pros de cette façon...
Je revenais déjà de blessure. J'aurai eu une seconde partie de saison très courte. J'étais déjà bien embêté par ma blessure précédente (il s'était cassé l'auriculaire de la main gauche fin juillet, NDLR) mais je m'étais consolé en me disant que ça allait m'apporter de la fraîcheur pour la fin de saison.

Tu semblais d'ailleurs revenir en bonne condition ces dernières semaines !
Je commençais à retrouver de bonnes jambes. J'avais souffert au Tour du Limousin mais j'avais été devant pendant une étape et je commençais à vraiment me sentir mieux au TPC. Finalement je suis tombé mais ça fait partie du jeu.

« J’ESPÈRE CONTINUER UN AN DE PLUS »

Les blessures semblent être le quotidien de la formation Roubaix Lille Métropole cette année...
Je ne sais même pas s'il y a un coureur de l'équipe qui ne soit pas encore tombé cette saison. Bon, il y a des chutes dans toutes les équipes, c'est vrai... Mais chez nous, j'ai l'impression que ça casse à chaque fois. On n'a pas de bol. D'autres tombent dix fois sans rien se casser. C'est la faute à pas de chance pour nous. Peut-être que l'année prochaine, on aura la chance de notre côté.

Sais-tu si tu continueras avec les rose-et-noir la saison prochaine ?
Je n'ai pas de certitude. A priori, je serai fixé fin septembre. Pour l'instant, il va falloir être patient. J'ai fait tout ce que je pouvais et maintenant, je ne pourrai plus courir. Ne pas savoir si je vais être conservé ? Ça ne me fait pas peur. J'ai eu des hauts et des bas cette année mais globalement, j'ai passé une bonne saison. J'ai beaucoup appris et progressé et je me sens bien dans cette équipe, alors j'espère continuer un an de plus.

« IL A FALLU QUE JE M'ADAPTE »

Quel bilan tires-tu de ton année 2017, ta première au sein du peloton professionnel ?
Je ne savais pas à quoi m'attendre. Il a fallu que je m'adapte. Sur les premières courses, je galérais un peu et je subissais le rythme du peloton sur les fins de course ou dans les moments clefs. Mais à partir de la mi-saison, j'ai commencé à me sentir mieux. Il y a eu du chemin de parcouru. J'ai pris le réflexe d'aller de l'avant, de partir dans des échappées. Chez les amateurs, je ne le faisais jamais car je me battais pour la gagne. Il m'a fallu un moment pour faire la bascule et changer de comportement mais j'ai pris le coup sur le Tour de Bretagne puis aux Quatre jours de Dunkerque. Je me suis éclaté dans ce nouveau rôle. J'espère que ça continuera.

T'es-tu découvert de nouvelles qualités chez les pros ?
Je n'ai pas eu beaucoup de résultats mais je peux m'appuyer sur le peu que j'ai, comme ces places aux Boucles de la Mayenne (8e du général, NDLR). J'ai vu que j'étais en mesure de répondre présent sur les parcours accidentés. C'est positif pour l'année prochaine même si j'ai encore beaucoup à découvrir. Il ne faut pas avoir de certitudes et je n'en ai aucune. J'ai 26 ans maintenant... On pourrait croire que je suis expérimenté mais je reste tout jeune dans le milieu. Je peux encore me surprendre et montrer beaucoup de choses.

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