Tour de l'Avenir : Egan Bernal est-il battable ?

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

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Le Tour de l'Avenir est-il définitivement emballé, plié ? Egan Bernal, l'actuel pro d'Androno-Giocatolli et future recrue de Sky, peut-il être battu dimanche sur la dernière étape malgré ses démonstrations de force et cette apparente invincibilité ? Bref, ses adversaires sont-ils tous résignés ? Vendredi, il avait suffi d'une étape de montagne pour que Bjorg Lambrecht déclare : "Bernal va gagner le Tour de l'Avenir avec cinq minutes d'avance. Soyons honnêtes, nous courons tous pour finir deuxième". Rarement un coureur aura-t-il inspiré autant de crainte sur une épreuve Espoirs, par nature décousue, voire imprévisible.

Certains y croient encore. Ou font semblant. Tels l'Australien Lucas Hamilton, 4e du classement avec 1'28'' de retard : "Une course n'est jamais finie. Il n'y a qu'une solution pour battre Bernal : le harcèlement. Dimanche, il y aura deux grandes montées [le Col de la Madeleine et le Col du Mollard qui mène à l'arrivée finale, la station d'Albiez Montrond, NDLR]. Si on isole Bernal après le premier col, ensuite tout reste possible".

"En effet, les Colombiens ont tendance à fléchir quelque peu, constate Pierre-Yves Chatelon, directeur sportif de l'Equipe de France Espoirs. Ils étaient moins forts samedi que vendredi. Ce serait dans leur intérêt dimanche de laisser partir une échappée". Ce qui permettrait alors de battre Egan Bernal, certes, mais pour la victoire d'étape. "Pour le classement général, je ne vois pas comment il peut être détrôné", tranche Chatelon.

« TROUVER LA FAILLE »

Même fatalisme pour le Britannique Scott Davies, coéquipier de James Knox qui pourrait encore être dans le coup (5e à 1'34'' du Colombien) : "Il faut uniquement compter sur une grosse défaillance ou sur un problème mécanique. Sinon, à la pédale, on ne peut pas lutter. Bernal est le plus fort et il faut lui tirer un grand coup de chapeau". "On doit trouver la faille et y mettre des explosifs", appuie Jean-Pierre Dubois, artificier de l'Equipe de Belgique, aussi perplexe que déterminé à ne pas assister à la dernière étape en spectateur.

D'ailleurs, son coureur Bjorg Lambrecht se montrait moins défaitiste samedi soir à l'arrivée de Sainte-Foy-Tarentaise (Savoie). "On va essayer jusqu'au bout", disait à DirectVelo l'actuel 2e du classement, qui doit combler 1'09''. Ce serait un renversement spectaculaire tant, au fond, les possibilités tactiques sont limitées dimanche. Celui qui déboulonnerait le grimpeur colombien de 20 ans s'adjugerait à coup certain un Tour de l'Avenir d'anthologie. A contrario, si les offensives échouent, les audacieux passeront pour des héros. Leurs places d'honneur auront un relief très particulier compte tenu de l'aura qui entoure Egan Bernal. Et ce serait la première fois depuis longtemps que le grand favori s'impose au classement général, la première fois que rien ne fait dévier les prédictions et pronostics.

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