Mads Pedersen (Trek-Segafredo) a remporté, ce jeudi après-midi, le contre-la-montre individuel du Tour du Poitou-Charentes (2.1), disputé sur 20,6 kilomètres entre Mirebeau et Neuville-de-Poitou (Vienne). Le Danois a devancé Jonathan Castroviejo (Movistar Team) et Martin Elmiger (BMC Racing Team). Mads Pedersen s'empare par la même occasion de la tête du classement général. Voici les réactions recueilllies par DirectVelo.

Jonathan Castroviejo (Movistar Team)
2e
« Mon temps n'a pas été suffisant pour gagner, c'est comme ça, on ne peut rien y faire. Je ne suis pas surpris d'être battu par Pedersen. C'est un bon coureur. Pour ma part, je savais que je n'arrivais pas ici au top de ma condition. Je suis sorti très fatigué du Tour de France et je suis plus ou moins en reprise. C'est ma première course par étapes et mon premier chrono depuis le Tour et je pense qu'on peut dire que j'ai fait un chrono acceptable.
On va essayer de faire quelque chose demain (vendredi) mais bon, ça semble presque trop prévisible. Honnêtement, on est d'abord là en préparation pour la fin de saison avec l'équipe, moi le premier. Je vise notamment le Mondial contre-la-montre. Le plus important, c'est de rester prudent, ne pas prendre trop de risques. Ce serait vraiment bête de tomber à cette période de l'année.
Je n'étais pas allé au Championnat d'Europe. Ce n'est pas que ça ne m'intéressait pas, mais ma femme a donné naissance à notre deuxième enfant. J'ai donc préféré prendre du bon temps en famille plutôt que d'aller au Danemark. Bien sûr, j'ai peut-être manqué une belle opportunité mais il y a encore plus important dans la vie ! »

Benjamin Thomas (Armée de Terre) - notre photo
5e
« C'est mon premier chrono de l'année. Je suis monté sur le vélo ce midi pour l'essayer et j'ai baissé la selle avant de partir. Je ne m'attendais pas à faire cette place même si la forme était bonne. J'avais travaillé les intensités pour le Championnat de France sur piste. J'avais les temps de Thomas Rostollan en points de repère. Quand mon DS me disait 30-35" d'avance, j'y croyais pas trop car je savais que Thomas avait terminé à 40" du meilleur temps.
L'an dernier j'ai fait deux contre-la-montre, au Tour du Portugal et ici où j'ai terminé à 2' de Sylvain Chavanel. Je me rapproche petit à petit. Je me découvre sur les longs contre-la-montre, ça m'ouvre des possibilités sur les courses à étapes. »

Fabio Felline (Trek-Segafredo)
11e
« Je ne suis pas mécontent de ma performance. Je commence à retrouver la forme. Ca n'allait pas du tout sur le Tour de Suisse et le Tour de France : j'ai attrapé un virus mais je ne l'ai pas su de suite et c'est pour ça que j'ai quitté le Tour après deux semaines. Je fais ma reprise ici cette semaine. Je ne suis clairement pas encore à mon meilleur niveau mais j'espère retrouver une bonne condition d'ici la fin de saison. C'était important de faire le chrono à fond pour retrouver le bon coup de pédale. J'analyserai ma performance plus en détail quand j'aurai le classement complet sous les yeux.
L'étape de demain (vendredi) peut me convenir mais il faudra d'abord voir comment je vais récupérer. Ensuite, mon objectif principal de la fin de saison sera de gagner une nouvelle course. J'espère également être sélectionné pour le Championnat du Monde. »

Kenny Elissonde (Team Sky)
23e
« J'ai essayé de le faire à fond pour avoir des références pour les leaders. Je ne sais pas si ça va servir à quelque chose. C'est bien aussi de se faire plaisir parce qu'il n'y a pas beaucoup de chrono dans l'année. C'était tout plat, mais bon, ça fait plaisir quand même. Tout le monde est toujours surpris mais j'ai déjà gagné des contre-la-montre, notamment sur le Challenge National. Je ne le travaille pas trop parce qu'on me demande plus d'être équipier en montagne, mais quand il faut sortir un chrono, je sais que je peux le faire. C'était la première fois que je sortais le vélo de chrono cette année ! Sur un Grand Tour, comme le Giro par exemple, je me dois toujours garder des forces pour la montagne donc je le fais toujours en dedans. Là, il n'y a pas de montagne demain, il n'y a pas de quoi sauver de l'énergie donc je me suis fait plaisir, je l'ai fait à fond. On a l'habitude de rouler pour l'équipe, c'est notre travail, on le fait tout le temps et on arrive à récupérer de nos efforts. On a ça aussi avec les années, on peut enchaîner les efforts et ça passe. On a quelqu'un dans la voiture pour prendre les temps et ça peut servir plus tard que ça soit pour Elia ou les spécialistes du chrono qui peuvent jouer la victoire.
Le travail est différent de ce que j'ai pu faire à la FDJ, même si c'est un peu le même rôle. Chez Sky c'est un niveau au dessus parce qu'on doit souvent prendre les choses en main. Il faut faire le travail dans la montagne pour mes leaders, être capable de le faire sur le plat pour le sprint. C'est des compartiments différents. La première année, c'est l'apprentissage, on a souvent des coureurs qui ont une première année difficile. La deuxième année, ce sera sans doute mieux. » 

Thomas Rostollan (Armée de Terre)
28e
« C'est un chrono vraiment de spécialiste. On doit faire presque 50 de moyenne. Après, ils avaient annoncé que le vent allait peut-être se corser un petit peu. Je pense que pour l'étape, ça peut jouer. Pour le général, non. Je me suis relevé pour Gaudin, pour lui servir de point de repère. J'ai fait exprès de partir dans les premiers. J'ai fait un bon chrono solide. J'étais ambitieux mais sur la première étape, j'étais pris dans la chute et le général, c'était terminé. Hier (mercredi), vu que j'étais loin, j'ai roulé pour l'équipe et je me suis relevé à deux bornes de l'arrivée. Le général était plié depuis le premier jour donc je venais vraiment pour faire la demi-étape à fond. Après, on fait une pierre, deux coups parce que je pense pouvoir lui servir de point d'appui pour toute la course. Les chemins de ce matin étaient un peu dégueulasse mais il n'y a pas à se plaindre.
C'est quelque chose qui me plaît après il y a une chute sur le chemin, une après, ça tend le bordel. Je vais avoir pas mal de courses, je vais faire le Grand prix d'Isbergues, le Tour du Doubs, une course en Belgique entre les deux, le Tour du Gévaudan et le triptyque Vendée, Paris-Bourges et Paris-Tours. Je me suis marié en juillet, ça m'a fait un mois de vacances, j'ai bien coupé ma saison. J'ai repris au Portugal, je commence à retrouver la forme, il y a le temps d'avoir un pic de forme avant la fin de l'année. »

Bram Welten (BMC Racing Team)
126e
« C'était un contre-la-montre très difficile et exigeant mais en réalité, je ne l'ai pas fait à fond. On m'a demandé de ne le faire qu'à 80% au cas où on se retrouvait avec des mecs très bien placés au général après ce chrono car il se pourrait que je me retrouve à devoir rouler demain sur la dernière étape. De toute façon je sais que je ne suis pas un grand spécialiste de la disicpline. On savait aussi que des gars de l'équipe pouvaient faire un grand résultat aujourd'hui voire prendre le maillot.
On sait qu'il y aura une bosse difficile demain mais je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre. Mais on courra pour gagner. »

Alain Gallopin (directeur sportif de Trek-Segafredo)
« Je pousse tous les ans pour venir au Tour du Poitou-Charentes et à chaque fois nous gagnons le contre-la-montre. Pedersen était très motivé ce matin pour faire le chrono à bloc. Déjà hier (mercredi), si le peloton ne réagit pas sur la chute, il pouvait gagner l'étape.  Ce matin Brändle a crevé sur les chemins et il est donc parti dans les premiers. Mads m'accompagné dans la voiture pour le suivre et prendre les temps de passage.

C'est une belle victoire pour lui mais mettre 26" à Castroviejo, je ne m'y attendais pas du tout. Nous faisons un travail de fond avec nos jeunes. Mads en fait partie. C'est un coureur qui a une pointure. J'incite l'équipe à venir sur de belles épreuves comme le Poitou-Charentes pour récolter le fruit de ce travail par des victoires. Les jeunes sont là pour gagner des courses. Pour demain, nous avons une belle équipe pour défendre le maillot. »