Le résultat est quasiment inespéré pour Roubaix-Lille Métropole. A domicile, Jérémy Leveau est allé chercher une belle troisième place pour son équipe à l'occasion du Championnat de France disputé ce dimanche à Saint-Omer (Pas-de-Calais). Un lieu qui réussit à celui qui avait été Champion de France Espoirs, ici-même, il y a trois ans. Le Normand âgé de 25 ans a raconté son bonheur à DirectVelo.

DirectVelo : La ville de Saint-Omer te réussit plutôt bien...
Jérémy Leveau : Effectivement ! Je ne m'attendais pas du tout à terminer troisième aujourd'hui. J'espérais un résultat mais de là à être sur le podium...

Qu'est-ce que ça t'a fait de retrouver cette ville ?
C'est spécial, forcément. C'est ici que j'ai été sacré Champion de France Espoirs en 2014. J'ai retrouvé les lieux de ma plus belle victoire... Ça donne une petite motivation supplémentaire.

« JE NE PENSAIS PAS FINIR TROISIÈME »

Dans quel état d'esprit l'équipe a abordé l'épreuve avec seulement cinq coureurs au départ ?
Nous devions nous montrer. Nous avions trois coureurs qui devaient essayer de prendre l'échappée. C'est Dylan (Kowalski) qui s'est retrouvé à l'avant. Il a bien joué le coup car c'était sa reprise. J'étais protégé, tout comme Julien (Antomarchi). C'est un coureur habitué à être très fort au Championnat de France. C'est chaque année le grand rendez-vous de sa saison. Je savais qu'il allait bouger dans le final. Il a fait un numéro mais il est difficile de rivaliser face aux grosses équipes. J'étais de mon côté préservé pour le sprint. J'étais la carte de l'équipe comme Jérémy Lecroq était absent. J'ai essayé de m’économiser toute la course. A deux tours de l'arrivée, j'ai loupé le bon wagon mais j'ai réussi à rentrer. J'ai tout fait pour être bien placé dans le dernier tour. Je ne pensais pas finir troisième...

Raconte-nous le dernier kilomètre...
Le peloton était très tendu dans le dernier kilomètre. J'apprécie quand c'est ainsi car ça ne frotte pas. Il n'y a pas eu photo face à Arnaud Démare et Nacer Bouhanni. Quand ils lancent, on sent qu'ils ont plus de force que moi. J'ai en revanche senti qu'il y avait la place pour faire troisième. J'ai réussi à me faufiler. C'est énorme, c'est comme une victoire !

Tu te savais aussi costaud ?
C'est une surprise. On fait des courses de 200 kilomètres maximum généralement. La distance faisait un peu peur mais je me suis bien préparé. On sent que les WorldTour sont un cran au-dessus mais il fallait courir à l'économie et être dans un bon jour. Cétait mon cas.

« FAIRE CARRIÈRE CHEZ LES PROS »

Tu avais dit que 2017 était une année cruciale pour toi... 
C'est sûr... Je n'étais pas certain d'être conservé par l'équipe l'hiver dernier, ça s'est fait au dernier moment. L'équipe m'a donné une nouvelle chance. Je progresse chaque année, lentement c'est sûr mais je sens que ça va de mieux en mieux. Cette saison, ça va vraiment bien. L'objectif est de faire carrière chez les pros. Mon souhait est que ce résultat me serve de tremplin pour rejoindre une équipe d'un niveau supérieur.

Ça augmente tes ambitions pour la suite ?
L'ambition est toujours de faire du mieux possible, de se montrer... Le but est de se faire repérer. J'ai déjà 25 ans mais il n'y a pas de raison que ma progression s’arrête... Toute l'équipe me fait confiance. J'ai un rôle plus important que les autres années. Je suis là en appui pour les sprinteurs de l'équipe, et quand c'est usant, j'ai ma chance.

Quelle sera la suite pour toi ?
Je vais profiter de juillet pour faire une pause. Je vais bien préparer la suite de la saison. Mon souhait est de réussir à gagner une manche de la Coupe de France. Ce sont des courses ouvertes. Gagner une course chez les pros serait vraiment bien.