A Liège, un troisième Turgis veut briller

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Tanguy Turgis apprend vite. Lauréat du Challenge Bkool-DirectVelo Juniors 2016, le désormais pensionnaire de la BMC Development Team n'a pas attendu bien longtemps avant de se mettre au niveau dans les rangs Espoirs. Auteur d'un bon début de saison, l'Espoir 1ère année aimerait désormais décrocher son premier succès dans la catégorie.
DirectVelo fait le point avec celui qui participera ce samedi à son premier Liège-Bastogne-Liège Espoirs, une épreuve que son frère Anthony avait remportée en 2014, et où son autre frère, Jimmy, avait pris la 5e place deux ans plus tôt.

DirectVelo : Tu as effectué la reconnaissance de Liège-Bastogne-Liège ce jeudi...
Tanguy Turgis : On a fait 80 bornes environ, avec toutes les dernières bosses. Je pense qu'il y aura moyen de faire un beau petit truc sur cette course. Nous aurons un groupe très fort là-bas avec plusieurs coureurs qui peuvent prétendre faire un résultat, comme Patrick (Müller) ou Pavel (Sivakov) qui avait fait deuxième l'an passé. J'espère être bien le Jour-J. En tout cas, il y a tout ce qu'il faut pour s'exprimer sur ce parcours. J'aurai des ambitions.

« JE ME SENS A L'AISE »

Tu te sens capable de faire un gros résultat à Liège dès ta première participation ?
Je pense que c'est possible, oui. On a vu par le passé d'autres coureurs le faire. Le meilleur exemple, c'est mon frère Jimmy qui avait terminé 12 ou 13e sur sa première participation (12e en 2011 sur une édition remportée par Tosh Van Der Sande devant Romain Bardet, NDLR). On a aussi vu sur le dernier Tour des Flandres que des Espoirs 1 marchaient très forts. Jasper (Philipsen) vient de gagner le Triptyque des Monts-et-Châteaux et il sort aussi des Juniors comme moi. Je peux avoir de l'espoir.

Comment considères-tu tes premiers mois de compétitions chez les Espoirs ?
Il a fallu le temps que je m'habitue car ça ne court pas pareil que chez les Juniors. Par exemple, il y a eu plusieurs courses sur lesquelles je me suis dit, lorsqu'un coup partait, que ça ne pouvait pas aller au bout. Et en fait, si. En terme de niveau, je m'attendais globalement à ça après ce que j'avais déjà pu voir l'an dernier sur une course comme le Trophée des Champions par exemple.

Tu te sens déjà compétitif ?
Bien sûr ! Je me sens à l'aise. Mais je n'ai pas encore gagné et c'est le seul petit regret que j'ai pour le moment. Cela dit, je pense avoir le niveau pour espérer en gagner une et jouer un rôle sur les courses. C'est le plus important. En plus, je cours beaucoup en Belgique depuis le début de saison, sur des courses au niveau très élevé. C'est aussi pour ça que je voulais courir pour cette équipe BMC : j'ai la chance de me frotter à certains des tous meilleurs coureurs Espoirs internationaux régulièrement, ce qui ne serait pas le cas si je ne participais qu'à des épreuves Élites en France.

« IL N'Y A PAS DE CALCULS »

On t'a, en effet, rarement vu en France jusqu'à présent mais tu as tout de même eu le temps de terminer 3e du Circuit de la Vallée de la Loire (voir classement)...
Je sens que j'ai les moyens de faire des résultats sur les Élites Nationales. Je me sentais bien récemment sur le Tour du Charollais également mais j'ai été victime d'une crevaison au pire des moments (73e, NDLR). C'est sans doute sur ces courses-là, en France, qu'il pourrait y avoir la place d'en gagner une même si je cours souvent seul et sans équipier, car le niveau est encore plus élevé sur les épreuves belges auxquelles je participe avec l'équipe.

As-tu rapidement trouvé ta place dans le collectif de la BMC Development Team ?
Oui ! C'est un groupe hyper collectif. Je suis arrivé dans l'équipe sans bien maîtriser l'anglais et ça me faisait un peu peur mais les gars ont été très sympa avec moi. Les Belges et les Suisses ont rapidement fait l'effort de parler en français même si j'essaie aussi de progresser en anglais. Et puis en course, c'est le top. Tout le monde est prêt à se mettre à la planche pour les autres. Il n'y a pas de calculs ou de mecs qui en gardent sous la pédale pour aller faire leur place. On se donne tous à 100% pour le collectif et l'ambiance est vraiment bonne.

L'objectif principal des prochaines semaines sera d'ouvrir ton compteur personnel ?
J'aimerais bien le faire mais sinon, tant pis. Après tout, il y a bien des coureurs qui passent professionnels sans gagner la moindre course en Espoirs (sourires). Etant donné mon programme de courses, ce n'est pas évident de gagner. Mais je vais essayer. J'aimerais bien être sélectionné en Equipe de France aussi. Je n'ai pas de regrets de ne pas avoir été pris sur le Tour des Flandres par Pierre-Yves (Chatelon, le sélectionneur national, NDLR) mais je pense être à peu près au niveau de Mathieu Burgaudeau ou d'Alexys Brunel, des coureurs qui sont eux aussi en Espoirs 1ère année. Alors pourquoi pas avoir ma chance dans les prochaines semaines.

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