Caroline Mani : « À chaque titre son émotion »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Ce week-end, Caroline Mani est passée par toutes les émotions. Après avoir connu différents problèmes ces dernières semaines aux Etats-Unis, c'est finalement avec des vélos arrivés au dernier moment et le maillot de sa nouvelle formation de l'AC Bisontine qu'elle a décroché, à 29 ans, son quatrième titre de Championne de France de cyclo-cross Dames, son deuxième de rang. "J'étais quand même très stressée mais j'ai essayé de ne pas trop le montrer et de gérer au mieux". La Franc-comtoise revient sur ce sacre auprès de DirectVelo.

DirectVelo : Tu avais pour but de faire la différence dès le début de course ?
Caroline Mani : Je savais que les petites jeunes allaient me mettre dans le dur dès le départ. Juliette (Labous) a fait le départ : c'était une bonne tactique pour elle. Mais je ne me suis pas affolée et je suis revenue tranquillement. Puis j'ai géré pour ne pas faire d'erreur et avoir un écart assez important, dans le but de gérer en cas de pépin.

« LES DERNIÈRES SEMAINES AVAIENT ÉTÉ PARTICULIÈRES »

C'est ton quatrième titre de Championne de France, ton deuxième à Lanarvily. Est-ce encore une émotion différente pour toi ?
Deux titres à Lanarvily, ça fait la moitié de mes titres ici. Les courses en Bretagne, c'est toujours particulier. Lors de mon premier titre à Lanarvily en 2011, ça avait été vraiment serré face à Pauline (Ferrand-Prévot). J'avais décroché ce titre après une saison pas terrible. Ce titre a beaucoup de saveur. Disons que c'est différent : à chaque titre son émotion et ses particularités. C'est vrai que cette fois-ci, les dernières semaines avaient été particulières. J'ai reçu mes nouveaux vélos hier (samedi) après-midi. C'est un magasin de vélos à Limoges qui m'a contacté pour me proposer de me faire les vélos. Je réglais donc les vélos hier (samedi) pour aujourd'hui (dimanche). C'était une préparation difficile et stressante. Alors ça fait vraiment plaisir d'avoir ce maillot sur les épaules.

Tu as donc failli ne pas courir ?
C'était des conditions particulières... J'étais quand même très stressée mais j'ai essayé de ne pas trop le montrer et de gérer au mieux. Mais ce n'était pas une préparation idéale.

« JE N'AI PAS COURU PENDANT PRÈS D'UN MOIS »

Tu as donc douté mentalement ?
Je n'ai pas couru pendant près d'un mois, entre la manche de Coupe du Monde à Zeven (Allemagne) et une manche de l'EKZ Tour en Suisse lundi dernier. C'était particulier, mais j'avais pu me rassurer en Suisse.

Et au niveau de l'entraînement, qu'est-ce que cette situation a changé ?
Il a fallu adapter la préparation. On ne s'en rend pas forcément compte mais quand on est stressé, ça change pas mal de choses : c'est difficile de mettre de grosses charges de travail à l'entraînement et de se faire mal sur le vélo.

« FINIR L'ANNÉE EN BEAUTÉ »

Les conditions seront désormais plus favorables pour préparer le Championnat du Monde ?
Oui, cette fois les conditions seront optimales avec notamment un stage avec l'Equipe de France. On va pouvoir bien faire le job. Je vais donner tout ce qu'il faut pour finir l'année en beauté.

Quel sera l'objectif au Championnat du Monde ?
Ce sera difficile de faire mieux que l'an passé (2e), il n'y a qu'à une seule place (rires). L'objectif sera une nouvelle fois le podium. Je pense que ce sera ouvert cette année. Pas mal de filles peuvent gagner. De toute façon, sur un Mondial, il faut savoir saisir les opportunités. J'ai déjà terminé deuxième alors cette fois-ci, il faudra tenter le tout pour le tout.

Comment vois-tu l'après Mondial ?
Je vis au Colorado et je compte y rester. Je pense être à un bon niveau en ce moment, ce serait dommage d'arrêter comme ça mais si je n'ai pas le choix... il faut bien payer les factures à la fin du mois. Le cross, ce n'est que quatre-cinq mois dans l'année. J'ai contacté pas mal d'équipes sur route américaines mais les effectifs sont pleins pour 2017. Alors pourquoi pas créer ma propre équipe, mais il faut les sous derrière et ce n'est pas forcément évident. 

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