L'an passé, Alexys Brunel avait marqué les esprits en décrochant coup sur coup deux médailles d'argent sur les épreuves contre-la-montre puis en ligne des Championnats de France Juniors. Un an plus tard, voilà le coureur de Dunkerque Littoral à la conquête d'un maillot bleu-blanc-rouge sur le circuit de Civaux (Vienne). Entretien avec un coureur qui ne vise rien d'autre que le sacre.  

DirectVelo : Où en es-tu à quelques heures du Championnat de France Juniors contre-la-montre ? 
Alexys Brunel : Je pense être revenu à un bon niveau grâce à une grosse préparation dans le sud de la France ces dernières semaines. J'ai disputé quelques courses là-bas. Bien sûr, je n'ai pas eu l'occasion de me frotter aux meilleurs juniors français depuis pas mal de temps, et je n'ai pas pu vraiment me jauger en faisant l'impasse sur le Signal d'Ecouves (Coupe de France Juniors) par exemple, mais j'ai quand même fait de grosses séances d'entrainement. Je devrais pouvoir être compétitif. Du moins, je suis en droit de l'espérer.

« J'AI REUSSI A COMPENSER »

Ne manques-tu pas de repères par rapport à tes adversaires ?
Le fait de ne pas avoir pu me comparer à mes rivaux ces derniers temps m'inquiète un peu. D'un autre côté, je sens que j'ai de bonnes sensations et j'ai fait des choses intéressantes sur des Toutes Catégories. Je connais mes qualités et ce Championnat de France ne me fait pas peur. Le parcours du chrono est dur et devrait pouvoir m'avantager.

Après un gros début de saison et ta victoire sur Gand-Wevelgem, tu t'es fait un peu plus discret ces derniers temps...
J'ai eu quelques petits ennuis pendant un moment. J'ai coupé deux semaines après la Classique des Alpes. Je m'entrainais toujours sérieusement, mais je n'avais plus trop la tête au vélo. Il me restait les jambes, mais pas le mental. J'étais dans le dur, je ne me battais pas comme j'avais pu le faire durant des années auparavant. Mais tout ça est derrière moi et j'ai réussi à compenser ces trois dernières semaines. J'avais de bonnes jambes sur les dernières sorties et encore une fois, je ne suis pas vraiment inquiet. En plus, le chrono a lieu le matin et ce n'est pas pour me déplaire.

« JE CONNAIS MES CAPACITES »

Comment as-tu préparé ce contre-la-montre ?
Je ne l'ai pas vraiment préparé. En réalité, je me suis beaucoup entrainé en montagne. J'ai grimpé des cols. Je n'ai pas fait de travail spécifique ou de derrière scooter. Je ne voulais pas me prendre la tête. On verra bien comment ça se passe mais les plus gros rendez-vous seront le Championnat d'Europe et le Championnat du Monde.

Tu te rends tout de même à Civaux avec de l'ambition ?
Evidemment ! Je veux repartir avec un maillot, que ce soit sur le chrono ou la route.

Car tu avais déjà terminé 2e du chrono puis de la course en ligne l'an passé aux Pieux...
Je ne peux plus me contenter d'une place sur le podium. Il me faut un maillot. Je connais mes capacités et franchement, ne pas gagner serait une déception.

« SE FAIRE OUBLIER »

Comment imagines-tu la course en ligne ?
Je vois un outsider l'emporter. Il faudra vraiment être costaud mais d'un autre côté, je me dis que les grands favoris comme Tanguy Turgis ou Clément Betouigt-Suire seront trop marqués pour décrocher le titre. Il faudra savoir se faire oublier.

Et tu penses faire partie de ces coureurs surveillés ?
Je ne sais pas. D'un côté, je me dis effectivement que ça pourrait jouer en ma faveur. On m'a peut-être oublié depuis plusieurs semaines. Si je ne fais plus partie des coureurs considérés comme favoris, ça pourrait me profiter.