Lamiraud : « Pourquoi pas un nouveau record à 52 km ? »

François Lamiraud n'a plus rien à perdre. Le 11 avril, il a battu le record de France de l'heure en 49,408 km (lire ici). Dimanche passé, il a posé une nouvelle marque à 50,844 km (lire ici). Sur sa lancée, il espère améliorer sa propre référence, ce jeudi 24 septembre, sur la piste d'Aguascalientes, au Mexique. « Fatigué », « euphorique » et « concentré », le coureur du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin a répondu aux questions de DirectVelo.com dans la nuit de mardi à mercredi.

DirectVelo.com : Prochain objectif : dépasser la barre des 51 km ?
François Lamiraud : Oui. Même si j'ai établi un nouveau record dimanche, je ne compte pas m'en arrêter là. Il m'a manqué 150 mètres pour atteindre les 51 km, ce qui est quand même beaucoup sur une piste. Jeudi, pourquoi ne pas viser les 52 km ? Pour y parvenir, je vais corriger les erreurs commises dimanche. L'histoire montre que tous les coureurs qui ont programmé deux essais sur une période très rapprochée sont allés plus vite la seconde fois. Le corps prend des repères psychologiques et physiques.

« JE LIS LE LIVRE DE BRADLEY WIGGINS »

Comment as-tu récupéré de tes efforts dimanche ?
Plutôt bien. Lundi, je sentais des douleurs musculaires, en particulier aux ischion-jambiers et au fessier. Mais j'ai un super masseur qui s'occupe de moi pendant une heure et demi chaque jour. J'ai pris du repos complet, sans penser au vélo. Enfin, pas tout à fait... Je lis actuellement le livre de Bradley Wiggins ! (rires) C'est du vélo, mais ce n'est pas mon vélo. Je n'ai pas trop imaginé ce qui allait se produire jeudi... Puis, ce mardi, je suis remonté sur un vélo pour un décrassage de deux fois 30 minutes, avec un petit braquet et une séance derrière moto. Je sens une fatigue générale. Mais c'est normal. Je me suis remis dans le bain très rapidement. Mercredi, je reprendrai déjà le intensités.

Que vas-tu corriger par-rapport à ta prestation de dimanche ?
En premier lieu je vais redéfinir des repères mentaux pour ma gestion de l'effort. La trajectoire également : je dois lécher le plus possible la ligne noire. Dimanche, avec la fatigue, il m'est arrivé de taper une ou deux fois les boudins posés en bas de la piste ou de monter au-dessus de la ligne bleue. La position, elle, restera inchangée, sauf pour la tête. Et le matériel devrait être identique, même si je pourrais peut-être changer de braquet.

« POUR EVITER LA CHALEUR, NOUS AVONS CHANGE LES HORAIRES »

Au fait, quel est ton développement ?
Joker ! On me pose souvent la question, mais c'est toujours un peu tabou pour les coureurs sur piste. Par exemple, on ne connaît toujours pas le braquet avec lequel François Pervis a battu ses records [en 2013, il établit un nouveau temps mondial dans le 200 mètres lancé et dans le kilomètre, NDLR].

Tu as souffert de la chaleur dimanche avec une hausse brutale et imprévue de la température (lire son récit) : comment éviter cette difficulté ?
Nous avons changé les horaires, en avançant la tentative de deux heures. Quand je m'élancerai, il sera 9h au Mexique, soit 16h en France. Ainsi, il fera moins chaud. C'est vrai que j'ai été pénalisé dimanche : dans le final, j'ai sans doute perdu 10% de mon rendement...

« JE M'INCLINERAI SI CHAVANEL BAT MON RECORD »

Reçois-tu beaucoup de messages d'encouragement depuis la France ?
Oui, et j'en suis à la fois surpris et très heureux. Je partais du principe qu'un coureur amateur est moins populaire qu'un professionnel. Finalement, les messages sont nombreux. Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu, par exemple sur les réseaux sociaux que je consulte régulièrement. J'aurai encore besoin de ces gens jeudi. C'est bien de savoir qu'ils sont derrière moi...

Sylvain Chavanel a annoncé son intention de s'attaquer au record de l'heure fin 2015 ou début 2016. Comment accueilles-tu ce projet ?
C'est une très bonne chose pour la discipline. Les records sont faits pour être battus. Sylvain Chavanel est un grand champion et je m'inclinerai s'il améliore mon record. Mais rien n'est écrit. Est-il spécialiste de l'exercice ? Son équipe lui donnera-t-elle la possibilité de mener à bien une préparation et une tentative ? Depuis combien de temps pense-t-il à ce record ? Pour ma part, le choix mûrissait dans ma tête depuis cinq ou six ans. Il faut être prêt : cet effort si particulier est le plus dur qui existe dans le vélo.

Crédit photo : Dr Sprinter
 

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