Sylvain Georges a toujours la même soif de victoire

Sylvain Georges a décroché dimanche sa dixième victoire de la saison sur une épreuve qui lui tenait particulièrement à cœur : le Tour d’Auvergne (Elite Nationale). A domicile, il a ainsi récompensé le gros travail collectif du Team Pro Immo Nicolas Roux, et confirmé qu’il répondait très régulièrement présent sur les gros rendez-vous depuis son retour dans les pelotons amateurs en début de saison. Son seul véritable échec ? Le Championnat de France, il y a un mois. "Je dois admettre que passer à côté de ce Championnat aura été un vrai coup dur. J’ai connu un vrai contrecoup pendant une dizaine de jours". A 31 ans, il a donc encore une fois su rebondir en enchainant les bonnes performances au mois de juillet. "Très heureux sur le vélo", le désormais 4e du Challenge DirectVelo ne sait cependant pas encore ce qu’il fera la saison prochaine, comme il l’explique à DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Comment as-tu construit cette victoire sur le Tour d’Auvergne ?
Sylvain Georges : Nous avions très bien préparé cette course avec l’ensemble de l’équipe. On avait pris le temps de reconnaitre l’ensemble des étapes. De manière générale, toutes les conditions étaient réunies pour que l’on fasse un très bon résultat en Auvergne. Entre les massages, le travail du staff, les ravitaillements en course, le suivi de chaque coureur… tout était optimal ! Nous étions plus nombreux que sur les autres courses au niveau du staff. On a beaucoup échangé entre coureurs et directeurs sportifs, sur les stratégies à mettre en place notamment. Tout cela nous a beaucoup aidés pour cadenasser la course. Il ne faut pas oublier que c’était une course très importante pour nos partenaires régionaux. Pour la plupart de nos sponsors, c’était pratiquement la course la plus importante de l’année. Alors on avait quand même pas mal de pression et c’est pour cela que l’on n’a pas voulu laisser de place au hasard. Avec la présence d’un contre-la-montre individuel, nous étions confiants. On savait que plusieurs coureurs de l’équipe avaient leur chance pour le général.

« JE N’AIME PAS PERDRE, C’EST DANS MON TEMPERAMENT »

En début de saison, tu t’étais fixé l’objectif de décrocher dix victoires dans la saison. L’objectif est atteint dès la fin du mois de juillet…

J’ai rempli mon contrat. Après dix victoires, on pourrait croire qu’il y a une certaine lassitude mais au contraire, il y a toujours des raisons de se motiver. Je viens de devenir le premier auvergnat à remporter le Tour d’Auvergne par exemple. Quand on voit son nom dans les journaux, les radios, à la télé, c’est toujours plaisant. Et puis je n’aime pas perdre ! C’est dans mon tempérament. Quand je prends le départ d’une course, c’est pour la gagner, même lorsque je ne suis pas au top. Et quand je vois que je ne peux pas gagner, je me donne toujours à fond pour faire gagner l’un de mes copains du club. L’équipe et les dirigeants m’ont toujours fait confiance. Alors j’essaie simplement de leur rendre la pareille. Cela me semble normal, d’autant que ce sont des amis et que nous sommes très proches.

Tu as quand même connu une grosse déception cette saison à l’occasion du Championnat de France amateurs ?
J’étais en excellente forme physique ce jour-là. J’étais devant dans le premier gros coup de la journée. J’étais vraiment confiant, je voyais les mecs s’éteindre au fil des kilomètres. Si le groupe derrière n’était pas rentré, j’étais prêt à attaquer dans le tour suivant, et je pense sincèrement que j’aurais pu faire un beau numéro. Mais on connait la suite… Je dois admettre que passer à côté de ce Championnat aura été un vrai coup dur. J’ai connu un vrai contrecoup pendant une dizaine de jours. C’était mon principal objectif de la saison et j’avais beaucoup travaillé pour ça. J’avais même mis de côté l’épreuve contre-la-montre pour m’axer sur la course en ligne. J’avais fait beaucoup de sacrifices. Manquer la victoire et même le podium était hyper frustrant. Mais une fois la déception passée, j’ai su rebondir effectivement. Après tout, ce n’était pas la fin du monde.

Penses-tu pouvoir réaliser un gros coup ce mardi sur la GP de Cours-la-Ville, avant-dernière manche de la Coupe de France ?
Sur le papier, le parcours me convient énormément mais c’est une course qui ne m’a jamais souri. Je n’ai jamais eu de bonnes sensations là-bas. Donc je ne cache pas avoir une petite appréhension à la veille de la course. Et puis, l’objectif principal était le Tour d’Auvergne. J’ai quand même beaucoup donné pendant quatre jours et je ne suis pas sûr de pouvoir être très juteux demain (mardi). Mais je n’ai pas envie de passer à côté pour autant et je ferai le maximum comme le reste de l’équipe pour marquer des points en Coupe de France DN1. En tout cas, nous n’avons aucune pression pour cette course.

« DANS MON ESPRIT, JE NE SERAI PAS PROFESSIONNEL EN 2016 »

En début de saison, tu avais expliqué ne pas vouloir nécessairement retourner chez les professionnels à l’horizon 2016. Qu’en est-il aujourd’hui avec dix victoires de plus au compteur ?

Je n’ai pas changé d’avis. Je tiens toujours le même discours qu’en début de saison (lire ici). Je ne me projette de toute façon pas encore sur la saison prochaine, mais dans mon esprit, je ne serai pas professionnel en 2016. J’ai un outil de reconversion à côté, comme je l’avais déjà précisé, et j’ai la chance de pouvoir faire quelque chose qui me plait. Maintenant, s’il y a une proposition très intéressante, je ne dirais pas non. Mais sinon, ce ne sera pas la peine. Je ne signerai pas dans une équipe Continentale, c’est certain. Pour moi, être pro n’est plus une finalité, alors ce sera uniquement dans certaines conditions.

Aujourd’hui, tu sembles d’abord vouloir courir pour te faire plaisir ?
C’est exactement ça, bien sûr. Je prends beaucoup de plaisir actuellement au Team Pro Immo Nicolas Roux, dans cette structure familiale, et je me vois bien continuer dans cette équipe l’an prochain en marge de ma reconversion professionnelle. Mais je compte bien continuer le vélo. Cela fait partie de mon équilibre de vie, pour le plaisir.

Tu es actuellement 4e du Challenge DirectVelo, tout près du podium désormais…
Ah ! Je dois avouer que ce classement commence à me titiller (sourires). Je n’ai pas encore dit mon dernier mot, c’est certain. J’espère profiter du Tour de Guadeloupe pour marquer de gros points. D’ailleurs, je suis très heureux de pouvoir participer à cette épreuve. C’est une première pour moi sur ce type d’îles, même si j’avais déjà fait un tour sur l’Ile Maurice. J’adore voyager. Avec AG2R La Mondiale, je crois que j’avais dû visiter quelque chose comme douze pays. La Guadeloupe sera une nouvelle belle expérience. Je sais qu’il y aura une vraie effervescence là-bas avec des gens passionnés par le cyclisme, comme je le suis.

Crédit photo : Philippe Pradier - picasaweb.google.fr/PHPHOTO42
 

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