Nick Schultz est désormais comme chez lui en France

Arrivé en France il y a maintenant près de trois ans, Nick Schultz n’a cessé de progresser depuis ses premiers tours de roues sur le territoire hexagonal. Très régulier depuis le début de saison, le coureur australien – qui vient de prendre la 2e place du Tour de Côte d’Or (Elite Nationale) – est actuellement 7e du Challenge DirectVelo Espoirs. Locomotive du CR4C Roanne, il espère pouvoir jouer le rôle d’équipier de luxe de la sélection australienne lors du Tour de l’Avenir et du Championnat du Monde en fin de saison. Il faudra pour cela qu’il fasse ses preuves aux côtés de ses compatriotes Jack Haig ou Robert Power durant le prochain Tour Alsace (2.2), comme il l’explique à DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Tu viens de terminer 2e du Tour de Côte d’Or derrière Benoit Daeninck. Que t’a-t-il manqué pour le battre ?
Nick Schultz : On avait tous les deux la même force sur cette course. J’étais sans doute plus fort que lui sur les parties les plus raides, comme sur l’arrivée du samedi après-midi ou quelques côtes difficiles le dimanche. Mais je n’avais pas sa force sur le plat voire dans les faux-plat montant. Benoit Daeninck et moi étions les deux plus forts selon moi. Il avait une petite seconde d’avance le vendredi et il a réussi à la garder jusqu’au bout.

Il n’y avait aucun moyen de reprendre cette seconde durant le week-end ?
J’avais déjà fait de gros efforts dès la 1e étape du vendredi. Je m’étais fait piéger par les favoris et j’avais réussi à rentrer tout seul derrière. J’ai dû boucher un écart d’une quarantaine de secondes sur un groupe où il y avait tous les plus costauds. Ce jour-là, j’ai senti que j’étais très fort. Des journées comme ça, ce n’est vraiment pas souvent (rires). Mais du coup, j’ai eu besoin de souffler sur l’étape du samedi matin. Le samedi après-midi, j’ai surtout collaboré avec Benoit Daeninck puisqu’il a fallu qu’on rentre sur le groupe devant, avec les coureurs d’Etupes qui avaient fait un gros coup. Et le dimanche, il n’y avait rien à faire. J’étais même plus occupé à conserver ma deuxième place face à Guillaume Bonnet.

«  JE N’AI PLUS LE MAL DU PAYS »

Cela fait plusieurs fois que tu passes tout près de la victoire, après de belles performances sur le Tour du Pays roannais ou le Tour de Gironde ?

C’est vrai qu’il m’arrive régulièrement de me frotter aux meilleurs maintenant, mais je n’ai toujours pas réussi à en gagner une cette année. Je suis proche de la victoire et c’est déjà une bonne chose. Mais c’est dommage de ne pas pouvoir concrétiser sur une course. J’espère que ce sera pour bientôt.

On sent que tu as progressé de manière très nette depuis ton arrivée en France lors de la saison 2013…
C’est sans doute l’âge, puis l’expérience de ces deux dernières années. Je gère mieux ma forme. Je fais moins d’entrainement cette année car j’ai vu que j’avais cramé le moteur l’an passé. J’avais trop envie de m’entrainer, comme lorsque j’étais en Australie avec 20 jours de course dans la saison. Mais là en France, avec 60 jours de course, ce n’est plus possible d’en faire autant à l’entrainement, il faut gérer. Et ça, je l’ai enfin compris. Après, il y a aussi la progression naturelle et puis l’adaptation en France. Au début, j’étais toujours stressé dans la vie de tous les jours, pour aller au supermarché ou à la boulangerie. C’était des petits détails, mais du coup ça me demandait des efforts. Aujourd’hui, c’est fini. Je n’ai pas le mal du pays, je suis bien dans ma tête, et ça se répercute forcément sur le vélo.

« GAGNER MA PLACE POUR LE TOUR DE L’AVENIR »

Tu sembles également très bien connaitre le peloton français désormais ?

En tout cas, je connais mieux le peloton français que le peloton australien (rires). Mais c’est normal non ? Depuis mon arrivée ici, je me suis dit qu’il fallait que j’essaie de faire comme les Français. Les premiers mois, j’avais peur que ce soit bizarre au niveau de la culture. Mais je le répète, je me suis adapté du mieux possible. Et c’est donc aussi valable pour ma place dans le peloton. Je regarde les résultats. Je connais mes adversaires, je discute avec tout le monde, il y a beaucoup de mecs gentils dans le peloton français. Même si je ne suis pas dans mon pays, c’est quand même plus sympa de pouvoir rigoler avec les gars du peloton.

Qu’attends-tu de la fin de saison, où tu pourrais potentiellement disputer de très grandes courses avec la sélection australienne ?
Depuis le début de saison, je n’ai fait que de belles courses. J’ai eu un gros programme. D’autres belles courses m’attendant avec notamment le Grand Prix Cristal Energie ce week-end, une manche de Coupe de France DN1. Ce sera important pour le club d’y marquer des points. On n’est pas dans les meilleurs en ce moment même si c’est bizarre. Cela ne reflète pas forcément notre niveau. Et puis, il y aura donc la Coupe des Nations en Italie avec la sélection australienne. Je rentrerai directement le lendemain pour disputer le Grand Prix de Cours-la-Ville, un autre gros objectif du CR4C Roanne, à la maison. Et puis enfin, il y aura le Tour Alsace. J’irai dans un rôle d’équipier pour aider Robert Power et Jack Haig. En Alsace comme en Coupe des Nations, je vais tout faire pour gagner ma place pour le Tour de l’Avenir. Normalement, c’est bien parti, mais tant que ce n’est pas fait… Si je peux aussi aller au Championnat du Monde, alors ce serait l’idéal.

Crédit photo : Philippe Pradier
 

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