Arnaud Démare : « Ça sera une autre dimension »

Arnaud Démare (FDJ.fr) a remporté au sprint ce dimanche, au Futuroscope (Vienne), le Championnat de France Professionnels. Après 251,7 kilomètres de course, il devance son coéquipier Nacer Bouhanni et Kévin Reza (Team Europcar). Arnaud Démare succède à Arthur Vichot au palmarès.
 
« C'est de la joie ! Un maillot de Champion de France, ça dure une saison, pas une journée. Il ne fallait pas sous-estimer le parcours. Il pouvait être assez dur avec la répétition des tours. Il fallait toujours être placé. Il y avait deux belles bosses. 
Au Championnat, nous avons toujours la pression. Tout le monde se dit qu'il peut gagner. Nous connaissons Marc Madiot, il a la voix qui porte. Tout le monde a entendu le même message, que le maillot devait rester au sein de l'équipe FDJ. C'est chose faite. 
 
« UNE PETITE REVANCHE »
 
Les gars ont fait un super boulot pendant la totalité de la course. Il y avait des larmes avec Mickaël Delage à l'arrivée. Il était là dès qu'il y avait un petit vent de travers. J'étais toujours protégé. C'est une reconnaissance pour lui. Il a passé sa journée à m'épauler. Je n'oublie pas les 23 autres coureurs de l'équipe. C'est aussi une petite revanche par rapport à 2012, où j'étais passé proche du titre.  C'était une victoire de l'équipe mais j'étais un petit peu déçu J'étais professionnel depuis six mois. J'étais déçu sur le coup mais avec le recul, il y avait la satisfaction de monter sur le podium de mon premier Championnat de France. Beaucoup de coureurs aimeraient être deuxième d'un Championnat de France six mois après être passé pro...  J'ai grandi, j'ai beaucoup appris. Les larmes étaient aussi pour tous les supporters. 
 
« CHAPEAU A TOUS ! »
 
Au bout de 250 kilomètres, on gère un sprint différemment. C'était en faux-plat montant comme j'aime. Il y avait le vent de face. Il fallait lancer le plus tard possible. Nous avons des automatismes avec Mickaël Delage, à force de courir régulièrement ensemble. Anthony Roux a très bien emmené de la flamme rouge jusqu'aux 400 mètres. Il a mis ses ambitions de côté, comme les autres coureurs de l'équipe. Nous n'avons jamais douté, nous étions très unis. Nous étions les hommes à battre. Nous savions qu'on allait se faire attaquer, c'est ce qu'il s'est passé. Nous nous disions avec les capitaines de route, Anthony Geslin et Benoît Vaugrenard : "On reste soudés, on reste soudés." Je n'ai jamais eu peur même s'il y avait des très forts devant. Nous avons couru pour la même chose, remporter le titre. Et on a réussi ! C'est une superbe journée. Chapeau à tous !
 
« UNE ÉMULATION POSITIVE »
 
Il s'est dit beaucoup de choses (De ses rapports avec Nacer Bouhanni, NDLR). C'est pour faire du papier. Nacer et moi, on fait du vélo pour lever les bras. Nous sommes deux sprinters, nous avons la même qualité, d'aller très vite. Nous voulons tous les deux gagner quand c'est une arrivée comme celle d'aujourd'hui. Quand il a gagné trois étapes du Giro, ça m'a boosté. Je me suis dit que j'étais capable de le faire. C'est une émulation positive. 
 
« LA, CA SERA POUR UN AN »
 
Je vais disputer mon premier Tour de France à partir de samedi prochain. Je m'attendais à ce que ce soit énorme d'être au départ du Tour, ça sera une autre dimension avec le maillot sur le dos. Ca va être super. 
C'est différent du titre de Champion du Monde Espoirs de 2011. Le maillot bleu-blanc-rouge, c'est propre à notre pays. J'avais porté trois semaines le maillot de Champion du Monde avant de passer pro, là ça sera pour un an... Je suis très satisfait. »

Crédit Photo : www.directvelo.com
 

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