Alexis Guérin : « Passé complètement à travers »

12e du Championnat de France du contre-la-montre en 2013, Alexis Guérin terminait alors premier de sa catégorie. A l’époque, le titre de Champion de France amateur n’existait pas, privant ainsi le coureur Aquitain des joies du podium et de l’écho de la symbolique Marseillaise. Bredouille, il repartait quand même de Lannilis avec l’étiquette d’une promesse pour l’avenir. Cette année, au moment d’aborder son échauffement sur home-trainer, il est alors déterminé à appliquer à la lettre les précieux conseils que lui donnent son entraîneur Remko Meeusen, venu assister le Français pour l’occasion, avec la ferme intention de confirmer sa réussite passée. Chahuteur, les franches boutades qu’il distille avec malice quelques minutes précédant son départ est aussi la preuve de sa décontraction et du plaisir de retrouver les sensations d’une discipline qu’il apprécie tout particulièrement. "C’est vraiment quelque chose de spécial, le chrono ! Je suis souvent pris pour un fou lorsque je parle de cette épreuve. Lors des contre-la-montre par équipes, les gars derrière ont souvent du mal à me suivre dans les parties techniques tellement j’ai le goût du risque, allant jusqu’à prendre les virages les mains sur les prolongateurs. Pour moi, c’est un leitmotiv, cette montée d’adrénaline m’aide à être plus puissant et me surpasser." 
 
Passé professionnel au sein de la formation tchèque Etixx en début de saison, le récent 4e du dernier Tour de Bretagne se présentait du côté du Futuroscope le moral gonflé a bloc et rempli d’ambitions, le Top 10 en ligne de mire. Après un début de saison apprécié par ses dirigeants, le Championnat de France du contre-la-montre constitue aussi l’unique occasion pour lui de se rappeler au bon souvenir de la sélection nationale, son obsession  "A vrai dire, depuis le début de l’année je n’ai que trois courses en tête : le Championnat d’Europe, le Tour de l’Avenir et le Championnat du Monde. Après mon début de saison, je pense mériter ma place en Equipe de France. J’attends la décision de Pierre-Yves Chatelon qui devrait intervenir ce soir, après le chrono", indiquait-il au départ.
 
Bien que sûr de sa force, le Libournais voyait tout de même une ombre au tableau concernant la question de sa préparation à l’effort solitaire : "En 2014, je n’ai pas fait beaucoup de chrono, qui plus est aussi long. Aujourd’hui (jeudi), c’est le premier qui dépasse les 15 km." Pour compenser ce manque évident de test grandeur nature, l’ancien sociétaire de l’Entente Sud Gascogne misait tant sur son encourageante expérience de 2012,  que sur la force acquise grâce à ses nombreux jours de courses accumulés (presque 40), depuis le début de saison. Bernard Bourreau, son mentor lorsqu’il était à la tête de l’équipe nationale Espoirs venait même rassurer son ancien poulain quelques minutes avant son départ : "Le circuit est taillé pour toi. Tu vas pouvoir exprimer toute ta puissance."
 
Mais les craintes du vice-Champion de France Espoir du contre-la-montre s’avérèrent très rapidement fondées. Parti prudemment puisque sans repère et emmenant un braquet souvent trop important pour ses forces du jour, ce ne sont ni les encouragements de son entraîneur, ni ceux de son père, qui le suivait pour la première  fois sous ses nouvelles couleurs, qui lui permettaient de redresser la barre. Il concluait ainsi son effort sur une 20e place provisoire, avant d’être dépassé par les derniers concurrents encore en lice pour ponctuer l’épreuve à la 35e place, bien loin de ses prétentions affichées en début de journée. A l’heure du bilan, le pensionnaire de la réserve d’Omega Pharma-Quick Step ne cachait d’ailleurs pas sa déception : "Je suis vraiment très déçu, je suis passé complètement à travers. Très vite, j’ai senti que je n’étais pas dans un bon jour et que je manquais de préparation spécifique. Je paie surement aussi mon manque de fraîcheur, ma dernière course par étapes s’étant finie dimanche dernier", confie-t-il à www.directvelo.com.
 
Conforme à son esprit d’attaquant, et décidé à ne jamais rien lâcher, le néo-pro âgé de 22 ans se veut conquérant. Excité à l’idée de découvrir son premier Championnat de France Professionnel et les 250 km au programme ce dimanche. "La distance ne me fait pas peur et je suis curieux de voir mon rendement sur cette distance. De toute façon, cela me permettra de prendre de la caisse pour progresser encore. Je vais tâcher de suivre les meilleurs avec l’idée de faire une place à l’arrivée", termine-t-il. 

Crédit Photo : Antoine Leclercq - www.directvelo.com
 

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