Néo-pros : Le bilan d’Eduardo Sepulveda

Acclimatation difficile aux températures bretonnes mise à part, Eduardo Sepulveda a réalisé une saison solide pour ses débuts chez les professionnels. Régulièrement placé, il a même failli créer la sensation en occupant un moment la première place sur le chrono du Tour du Poitou-Charentes. Actuellement de retour au pays pour profiter de l’été argentin, Eduardo Sepulveda restera à la maison jusqu’au Tour de San Luis ; la formation Bretagne Séché-Environnement y étant invitée. Le rouleur argentin a pris le temps de faire le bilan de sa saison pour www.directvelo.com.

« Je suis content de ma première année chez les professionnels. Je me sens bien au sein de l’équipe Bretagne Séché-Environnement. Je suis heureux de courir en France et j’apprécie particulièrement les routes françaises. Je trouve la plupart des courses très agréables ici. Les parcours et les paysages sont variés. Il y en a pour tout le monde. Le principal problème aura quand même été le climat. J’ai énormément souffert du froid. Je pense que ça a pu influencer sur certains de mes résultats. Je n’en fais pas une excuse, mais franchement, quel temps pourri (rires) ! Et le pire, c’est que ça a duré jusqu’au mois de mai. Je n’en voyais jamais la fin.

« TOUJOURS APPRECIABLE DE RENTRER CHEZ SOI »

Le fait de vivre en Bretagne ne m’a pas franchement aidé non plus. Ce n’est pas forcément la région de France la plus clémente niveau température. En 2014, j’aimerais m’installer du côté de Nice. Ce serait quand même plus sympa pour moi. Puis ça me permettrait de me rapprocher un peu plus du climat que je retrouve à la maison, en Argentine. Je suis en négociation avec les dirigeants de l’équipe pour m’installer dans le sud mais il y a des règles pour les coureurs étrangers et je ne sais pas si j’aurai le droit de quitter la Bretagne. Je l’espère de tout cœur. Pour le moment, je suis rentré en Argentine. Quel bonheur de revoir mes proches et de pouvoir retrouver mes anciennes routes d’entraînement. C’est toujours appréciable de pouvoir rentrer chez soi. Les dirigeants de l’équipe me laissent la possibilité de rester au pays jusqu’au Tour de San Luis et j’en suis très heureux. Je vais pouvoir profiter de l’été sud-américain jusqu’à la fin janvier. Je vais manquer les stages avec Bretagne Séché-Environnement mais je ne suis pas inquiet. Je vais m’entraîner dans de très bonnes conditions en Argentine.

« LE DAUPHINE ET LE PORTUGAL, DEUX GALERES »

Cette première année professionnelle a été l’occasion pour moi de me rassurer. J’ai vu que je pouvais être au niveau. J’ai terminé à sept reprises dans le Top 10. C’est une bonne chose mais je n’ai jamais fait mieux que quatrième. L’année prochaine, je veux viser un podium. Je sais que j’en suis capable. Cet été, j’ai été très marqué par le Critérium du Dauphiné et le Tour du Portugal. Deux galères ! Il y avait un énorme niveau sur l’épreuve française et j’ai fait ce que j’ai pu (65e du classement général final, NDLR). Le point positif, c’est que j’ai plutôt bien encaissé l’enchaînement des jours de course sur le Dauphiné. Je me sentais même de mieux en mieux au fil des étapes. Au-delà de dix jours, c’est l’inconnu car je n’ai jamais disputé de courses plus longues. Au Portugal, il faisait près de 40°C et j’ai souffert de la différence climatique avec ce que l’on avait connu quelques jours plus tôt en Bretagne. Du coup je suis tombé malade et j’ai beaucoup souffert (sixième de la 9e étape contre-la-montre, NDLR). C’est une course qui peut pourtant me convenir et j’espère y revenir l’an prochain pour y faire de meilleurs résultats.

« TRES CONTENT DE MON TOUR DU POITOU-CHARENTES »

L’avantage que je peux avoir sur des courses comme le Critérium du Dauphiné, c’est que nous n’avons absolument pas à prendre la course en main avec l’équipe. Sur les manches de Coupe de France par exemple, il faut toujours être représenté à l’avant. Et si on manque un coup dangereux, il faut rouler derrière. Je ressens beaucoup plus de pression sur ces courses d’un jour en France. Lors du Dauphiné, il n’y a qu’à laisser faire les grosses équipes comme Sky ou Saxo Bank. La stratégie est beaucoup plus simple (rires). Nous sommes là en outsider. Hormis ces deux gros rendez-vous, le Tour du Poitou-Charentes a également été un moment important pour moi. J’étais très heureux de mon contre-la-montre (4e), lequel m’a permis de faire une bonne place au classement général final (9e). C’est vraiment le type d’épreuves sur lesquelles je devrais pouvoir briller à l’avenir. Les courses d’une semaine avec chrono, c’est le top pour moi.

« VISER LE WORLDTOUR POUR 2015 »

Suite à cette performance, j’espérais logiquement faire un gros coup sur le Championnat du Monde contre-la-montre Espoirs. Mais c’était la première fois que je faisais une saison aussi longue et j’ai fini par accuser le coup au mois de septembre. Je n’étais plus à 100% de mes capacités pour ce Mondial et j’ai dû me contenter de la 10e place. J’espérais mieux, surtout après ce que j’avais réalisé au Poitou-Charentes. De manière générale, je suis quand même rassuré à l’abord de cette nouvelle saison. Je sais que je peux être régulier et je peux être au niveau chez les pros. Il ne me reste plus qu’à continuer de progresser en 2014. J’espère que l’on réalisera une très belle saison avec l’ensemble de l’équipe. Quant à moi, si je peux prouver à travers mes résultats que j’ai un gros potentiel, pourquoi ne pas viser le WorldTour d’ici la saison 2015. Mais chaque chose en son temps. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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