Néo-pros : Le bilan de Thomas Rostollan

Le voilà enfin en vacances. Après plusieurs semaines en Chine, Thomas Rostollan (La Pomme Marseille) vient de retrouver les siens la semaine dernière. L’occasion pour l’ancien pensionnaire de l’AVC Aix-en-Provence, 27 ans, de faire le bilan de sa première saison professionnelle. Sans oublier de parler de ses espérances pour la saison à venir.

« Ça fait du bien de retrouver la France après une longue période en Chine. Le mois de septembre s’est bien déroulé avec deux courses par étapes (Tour de Chine I et Tour de Chine II, NDLR). Le plus dur aura été de retourner une nouvelle fois en Chine fin octobre, après deux petites semaines seulement à la maison. Lors de ce deuxième voyage, j’ai participé au Tour de Hainan puis au Tour du Lac Taihu. En tout, ça m’a fait 30 jours de course en Chine sur l’ensemble des deux voyages. C’est une expérience à vivre avec de belles courses dans des endroits évidemment dépaysant, et de grosses organisations. Maintenant, il est certain que j’ai un peu fini par tourner en rond d’autant que la Chine est quand même un pays très spécial. Enfin je ne me plains pas. Toute expérience est bonne à prendre et ça change des fins de saisons habituelles dans l’Hexagone.

« UNE MANIERE DIFFERENTE DE SE PREPARER »

Le Tour de Chine I était sans doute la course la plus agréable car Benjamin (Giraud) y a gagné deux étapes et a porté le maillot de leader. Dans ces conditions-là, on se prend forcément au jeu car on se sent beaucoup plus impliqué. A l’inverse, quand la Belkin a écrasé le Tour de Hainan, c’était franchement moins drôle. Quant au Tour du Lac Taihu... C’était assez répétitif avec un enchaînement d’arrivées au sprint sur des parcours toujours identiques ou presque. J’ai plusieurs fois tenté de prendre des coups mais il était impossible d’aller au bout. J’ai également essayé d’emmener Justin (Jules) et Yannick (Martinez) au sprint, chose que je ne fais pas en France. Cela m’a permis de pimenter un peu mes fins de courses et de faire monter l’adrénaline. Ce long périple chinois aura en tout cas eu le mérite de souder un peu plus encore l’équipe. Je suis d’ailleurs impatient de revoir mes équipiers la semaine prochaine pour le premier rassemblement du La Pomme Marseille. Bien sûr, avec ce voyage en Chine, il n'y aura pas eu une grosse coupure mais ça m’est égal. Ce sera simplement une manière différente de se préparer durant la trêve hivernale.

« IL M’A TOUJOURS MANQUE UN PETIT QUELQUE CHOSE »

Me voilà donc tourné vers 2014. Je sais que je suis capable d’aller faire des résultats. Pour ma première saison professionnelle, je suis plusieurs fois passé tout près de faire un gros coup. Je pense à mes différentes échappées sur l’Etoile de Bessèges, le Tour du Limousin ou le Tour du Poitou-Charentes entre autres. Il m’a toujours manqué un petit quelque chose jusqu’à présent mais ça finira bien par passer un jour ou l’autre. J’ai conscience qu’il faudra également que je mette toutes les chances de mon côté en étant encore plus pointilleux. J’aimerais bien perdre deux ou trois kilos par exemple, ce qui pourrait m’aider à passer plus facilement certaines petites difficultés. Bien sûr, il y a eu des moments où j’ai douté cette saison. Je pense par exemple au Critérium International. Je n’étais pas du tout au niveau à ce moment-là et j’ai dû me remettre en question. Bien sûr également qu’après une très bonne saison 2012 avec l’AVC Aix-en-Provence, j’aurais préféré connaître les mêmes joies de la victoire cette saison. Mais il ne faut pas trop en demander non plus et de façon générale, je ne m’en suis pas trop mal sorti pour un néo-pro.

« NE PAS VOIR PLUS LOIN QUE 2014 »

Mon plus gros handicap chez les pros, c’est de ne pas avoir de pointe de vitesse. A côté de ça je suis quelqu’un de polyvalent. Je peux aider l’équipe à n’importe quelle occasion, que ce soit pour emmener un sprint, écrémer le peloton dans une petite ascension ou créer une bordure sur une portion exposée au vent par exemple. Pour ce qui est d’aller chercher une victoire, j’aurai les occasions en 2014. Je vise en priorité les étapes des courses d’une semaine. Les courses d’un jour sont particulières et plus difficiles encore à aller conquérir. Je pense qu’il faut une certaine expérience pour aller remporter une manche de Coupe de France, même si ces courses-là ne sont pas non plus inaccessibles. Une chose est sûre, je ne veux pas voir plus loin que 2014 ou établir un quelconque plan de carrière. Ce serait ridicule de penser à un éventuel contrat pour 2015 dès maintenant. Je ne veux pas me prendre la tête et me contenter de faire le métier à 100%. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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