Guillaume Thévenot (Vendée U) a honoré, dimanche dernier, sa première sélection en Equipe de France, à l'occasion de la Polynormande (1.1). Au milieu des professionnels, le coureur âgé de 19 ans a terminé à une honorable 7e place. Il revient sur sa performance pour www.directvelo.com.

DirectVélo : Qu'as-tu ressenti en apprenant ta sélection pour la Polynormande ?
Guillaume Thévenot : J'ai appris ma sélection le 14 juillet. Pour une première, il ne pouvait pas y avoir mieux ! Pour moi, c'était un rêve de gosse qui se réalisait. Je venais sur cette course quand j'étais petit. C'est elle qui m'a donné envie de faire du vélo. Mais depuis que je suis au Vendée U, je n'ai pas eu l'occasion d'aller la voir. Guillaume Malle, qui a fait une année chez les pros (en 2012, chez Véranda Rideau-Super U, NDLR), et dont je suis le plus grand fan, est aussi de la région. Il m'a énormément apporté. Mon grand-père et le sien étaient de ceux qui ont créé le club de Bayeux. Donc quand j'ai appris ma sélection, j'ai demandé au sien, qui habite tout près de Saint-Martin-de-Landelles, si il pouvait m'héberger pour reconnaître le circuit final... Il a bien voulu. J'ai donc pu me préparer au mieux, en me testant dans les différentes bosses, pour savoir quel braquet était le plus adéquat. En course, ça m'a permis de pouvoir m'économiser à certains moments. Je savais donc exactement où je pouvais produire mon effort, pour ne pas craquer avant le sommet d'une des deux côtes.

Dans quel état d'esprit as-tu pris le départ ?
On avait à cœur de bien faire. On est tous venus motivés. C'était ma première sélection. On avait un bon capitaine de route, en la personne de l'autre Guillaume (Bonnet). Il avait déjà fait la course avec l'Equipe de France, en 2011. On s'est un peu basé sur lui. C'était bien qu'il soit devant. On a fait une belle course d'équipe. On avait Rudy (Barbier) pour le sprint. Mais on n'avait pas que sa carte. Chacun pouvait s'exprimer. J'ai eu la chance de pouvoir le faire dans les bosses.

Tu te savais en forme ?
J'ai coupé après le Tour des Cantons de Mareuil-Verteillac-Ribérac. J'étais déçu de ne pas faire le Championnat de France, donc je m'étais préparé pour cette épreuve du Challenge National. Je fais troisième de la deuxième étape, et du classement général. J'étais de mieux en mieux sur les courses. Puis le week-end dernier, en Coupe de France DN1 (au Grand Prix Cristal Energie, NDLR), j'étais bien jusqu'au final, où j'ai eu la malchance d'avoir un problème de roue. Sur la Polynormande, au fil des tours, je me sentais de mieux en mieux dans les bosses, mais pas forcément sur le plat. Comme je suis arrivé en forme, j'étais confiant.

« J'AI MONTRE CE QUE JE VALAIS »

Tu réussis à sortir derrière l'échappée dans le final...
A deux tours de l'arrivée, je me suis dit qu'il fallait tenter. J'essayais dans toutes les difficultés. Finalement, je suis sorti à un peu moins de trois kilomètres de la ligne, pour aller chercher une magnifique septième place. Guillaume Levarlet (Cofidis) est revenu seul sur moi à la flamme rouge, et il m'a déposé aux cinq-cents mètres.

Que t'inspire cette 7e place ?
Je suis très content. Il y a des coureurs très forts devant et derrière moi. Je me dis que j'ai fait une très grosse performance. J'espère que c'est le début de grandes choses avec l'Equipe de France, et avec les pros ! J'ai montré ce que je valais. On avait une Equipe de France homogène. C'est à moi que ça a souri ce week-end. Mais je sais que ça sourira aux autres sur les prochaines courses ! Dans l'Equipe de France, j'étais avec deux coureurs de l'Armée de Terre (Barbier et Leveau). On se chambrait positivement sur la Coupe de France DN1. On n'a pas le même maillot en dehors de l'Equipe de France, mais on s'est tous défoncé l'un pour l'autre... C'est ça qui est beau !

La Coupe de France DN1, c'est le prochain objectif ?
L'objectif de Vendée U est de remporter la Coupe de France. On ne lâchera rien. L'Armée de Terre aussi. Ça va être un beau bras de fer ! Je ferai la prochaine manche à Montpinchon. J'ai couru deux fois là-bas, quand j'étais Junior. Les deux fois je n'ai pas eu de chance : j'ai crevé... Le parcours est dans le même style qu'aujourd'hui (dimanche), avec des bosses à répétition. On va y aller avec la grosse équipe. Je ne sais pas encore comment je vais me préparer, vu que j'aurai le Championnat de France Espoirs derrière.

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com